Une autre claque pour BPM Sports, une autre voix qui s’élève.
Cette fois, c’est Martin Lemay, l’un des piliers historiques de la station, qui sort de son silence. Et ses mots résonnent comme un acte d’accusation contre l’arrière-scène de la radio qui, depuis plusieurs semaines, s’enfonce dans la tourmente.
Dans un long message publié sur ses réseaux sociaux, Lemay a confirmé ce que tout le monde redoutait : il a été congédié. Brutalement. Mais surtout, il y a des enjeux financiers en jeu. Et des menaces. Et des valeurs piétinées. Et au cœur de tout ça, un point commun qui revient sans cesse à BPM Sports : les factures non payées.
Le message qui dit tout sans tout dire.
Voici les propos exacts de Martin Lemay, qu’il a transmis à ses auditeurs et collègues :
« Il y a seulement un individu qui a pris cette décision et qui continue de me causer du tort, et je dois faire appel à un avocat.
Je n’en connais pas donc si vous êtes avocat, écrivez-moi en privé svp. Je dois récupérer quelques choses. De plus, il m’a menacé par courriel au sujet de ma première publication. (je vous montrerai son courriel à partir du premier septembre, je ne peux pas avant).
Le premier septembre, je vous raconterai les 2 choses qu’il a faites qui ont ébranlé mes valeurs et remis en doute mon désir de travailler pour lui. Des choses qui ne se font pas! »
Le ton est posé. Humain. Mais le fond est explosif. Lemay parle d’un individu, dont il tait encore l’identité, qui lui aurait causé du tort, au point où il est contraint de faire appel à un avocat pour se faire payer. Il parle de menaces. Il parle d’un malaise si profond qu’il remet en question ses propres valeurs.
Même si Martin Lemay prend soin de ne pas nommer directement l’individu qui lui cause du tort, il ne faut pas avoir la tête à Papineau pour comprendre de qui il s’agit.
Dans les cercles médiatiques, le nom de Robert Ranger, vice-président de RNC Média, circule avec insistance. C’est lui qui, selon plusieurs sources, aurait été responsable des congédiements récents à BPM Sports, dont celui de Lemay.
C’est lui que Lemay accuse indirectement d’avoir pris une décision unilatérale, de l’avoir menacé par courriel, et de ne pas avoir respecté ses engagements financiers.
Robert Ranger, en tant que haut dirigeant de RNC Média, porte la responsabilité ultime des décisions qui affectent le personnel de BPM Sports.
Et si Lemay promet de dévoiler le contenu d’un courriel compromettant dès le 1er septembre, toutes les flèches pointent déjà dans une seule direction. Le public attend maintenant la suite… et des réponses.
Il n’y a aucun doute : on est très loin d’un départ volontaire ou d’un simple “repositionnement d’équipe”. Il s’agit d’un congédiement brutal, potentiellement illégal, dans un climat toxique et chargé émotionnellement.
Ce qui frappe, c’est la constance du motif. Martin Lemay affirme qu’il doit récupérer « quelque chose ». Et ce « quelque chose », dans le contexte, tout le monde le comprend : de l’argent. Une rémunération non versée.
Et ce n’est pas une première. Ce n’est même plus une surprise. Il y a quelques jours à peine, Mathias Brunet et Simon “Snake” Boisvert ont annoncé qu’ils quittaient BPM Sports pour rejoindre KOTV, le groupe médiatique de Louis Morissette.
Pourquoi ? Parce que, selon nos informations, ils ont eux aussi dû se battre pour être payés. Et ils ne sont pas les seuls.
Selon les sources de Hockey30, plusieurs collaborateurs de BPM Sports ont vécu un véritable cauchemar pour être payé.
Et clairement, BPM Sports doit énormément d'argent à Martin Lemay.
Il faut appeler un chat un chat : ce n’est plus une rumeur. C’est un système. Un dysfonctionnement structurel.
Ce qui étonne dans tout ça, c’est le silence radio des dirigeants de BPM Sports. Depuis des semaines, alors que les départs s’accumulent, alors que les langues se délient, alors que les publications troublantes se multiplient, personne ne prend la parole pour expliquer. On ne voit ni excuse, ni reconnaissance des problèmes, ni plan de redressement.
Tout ce qu’on entend, ce sont des messages courageux d’anciens employés blessés, qui tentent de rester dignes, de ne pas salir inutilement, mais qui finissent tous par raconter la même histoire : le non-respect.
Martin Lemay est un des animateurs les plus appréciés du public québécois. Sa passion, sa voix, son professionnalisme ont marqué des milliers d’auditeurs. Le voir traîné dans une telle situation, sans explication officielle, sans soutien, c’est un choc.
Mais le passage le plus troublant du message de Lemay, c’est celui-ci :
« De plus, il m’a menacé par courriel au sujet de ma première publication. Je vous montrerai son courriel à partir du premier septembre, je ne peux pas avant. »
Rappelons que Lemay est sous contrat avec RNC Média jusqu'au 1er septembre.
Des menaces. Par courriel. Voilà ce que reçoit un employé après des années de service loyal. Voilà la réalité dans laquelle se débattent ceux qui osent briser le silence.
On comprend entre les lignes que Lemay a voulu parler, qu’il a voulu dénoncer, et qu’il s’est fait faire peur. Cette dynamique est toxique, indéfendable, et elle doit être exposée.
Menacer un ancien employé qui réclame son dû, c’est franchir la ligne rouge.
L’histoire de Martin Lemay, c’est celle de BPM Sports au complet. Une radio construite avec passion, par des gens compétents, animés par l’amour du sport… mais qui est en train de s’écrouler de l’intérieur.
Les chiffres d’écoute sont là. La notoriété est là. Mais la colonne vertébrale administrative et financière est cassée.
On l’a vu avec Mathias Brunet et Simon Boisvert : deux stars du balado Processus, qui ont quitté avec classe, mais dont le départ est intimement lié à des problèmes de paiement. On le voit maintenant avec Martin Lemay, qui n’en peut plus et doit engager un avocat pour se défendre.
Ce n’est plus une coïncidence. C’est une tendance lourde. Un effondrement moral.
BPM Sports a longtemps été une voix unique dans le paysage médiatique québécois, portée par des personnalités vibrantes, authentiques, crédibles. Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est des gestes discrets, brutaux, sans égard pour l’humain.
La station semble en déconnexion totale avec la réalité de ses employés, incapable de répondre à ses obligations, et tentant de contrôler le narratif par des moyens douteux.
Mais voilà : les langues se délient. Les voix s’unissent. Les victimes parlent.
Et ça ne fait que commencer.
Le message de Martin Lemay est profondément touchant, mais aussi accusateur, courageux et lucide. Il ne nomme pas encore tout, mais il annonce la suite : le 1er septembre, il dévoilera des éléments qui, selon lui, ébranlent ses valeurs les plus profondes.
Entre-temps, le public est averti.
BPM Sports, dans son état actuel, ne protège pas ses employés. Elle les congédie sans raison claire. Elle ne les paie pas. Elle les menace quand ils parlent.
Et pourtant, ce sont ces employés qui ont bâti la radio. Ce sont eux qui méritaient mieux.
Et dans ce chaos, Martin Lemay, Mathias Brunet, Simon Boisvert et tous les autres qu’on n’a pas encore entendus sont devenus les vraies voix du courage.