Faute grave de Sean Couturier: des paroles inacceptables envers Matvei Michkov

Faute grave de Sean Couturier: des paroles inacceptables envers Matvei Michkov

Par David Garel le 2025-11-09

Un capitaine est censé protéger ses jeunes joueurs. Les guider. Les entourer dans l’adversité. Pas les humilier. Pas les pointer du doigt. Et certainement pas le faire devant les caméras, au lendemain d’un match où le dit jeune joueur a été l’un des rares à offrir quelque chose de positif.

Mais samedi soir, après une défaite crève-cœur des Flyers de Philadelphie en prolongation contre les Sénateurs d’Ottawa, Sean Couturier a franchi cette ligne. Une ligne que même les vétérans les plus endurcis ne devraient jamais traverser. Il a critiqué Matvei Michkov. Ou plutôt, il l’a envoyé directement sous l’autobus.

« C’est un joueur très talentueux, mais il doit trouver d’autres façons d’aider l’équipe à gagner quand il ne marque pas. »

Le ton était calme, passif-agressif. Mais le message était clair. Trop clair. Parce qu’un capitaine qui choisit de faire ça devant les médias, au lieu d’en discuter entre quatre murs,  brise un code sacré. Surtout quand Michkov venait de marquer un gros but pour relancer les Flyers.

Et le plus ironique dans tout ça? C’est Couturier lui-même qui a causé le hors-jeu en prolongation, menant directement au but vainqueur des Sénateurs. L’erreur est la sienne. Et pourtant, c’est le jeune de 20 ans qu’il décide de critiquer.

Les réseaux sociaux n’ont pas tardé à réagir.

« Un capitaine ne parle pas d’un coéquipier comme ça. Michkov les a remis dans le match hier. Couturier, lui, a causé le hors-jeu en prolongation. Zéro responsabilité. »

Et ce n’est pas une voix isolée. Plusieurs observateurs de Philadelphie,  journalistes locaux, blogueurs, anciens joueurs, ont condamné cette déclaration.

Parce qu’au-delà des paroles blessantes, c’est le moment et le contexte qui dérangent. Michkov n’a pas été le problème samedi soir. Couturier, oui. Et plutôt que d’assumer, il a choisi de détourner l’attention.

Ce geste, dans un vestiaire aussi jeune que celui des Flyers, n’est pas banal. Michkov, Tyson Foerster, Bobby Brink, Cam York, Trevor Zegras, Jamie Drysdale, et compagnie… tous observent. Tous analysent. Tous se demandent :

« Est-ce que ce capitaine est vraiment là pour nous? Ou pour lui-même? »

Et c’est là que la fracture apparaît.

Depuis le départ de Claude Giroux, les Flyers cherchent à se réinventer. Daniel Brière a promis une nouvelle culture. Un leadership plus jeune, plus moderne. Et Sean Couturier, vétéran respecté, joueur sérieux, travailleur acharné, a été choisi pour incarner cette vision.

Mais ce qu’il a fait samedi, c’est exactement le type de comportement qui sabote une chambre. On le voit souvent : lorsqu’un vétéran en perte de vitesse commence à pointer les jeunes pour cacher ses propres lacunes, il perd son vestiaire.

Et c’est ce qui semble se produire ici.

Michkov n’est pas parfait. Il a été critiqué pour son manque d’engagement défensif, sa préparation physique douteuse, son été passé loin de l’organisation. Mais depuis deux semaines, il joue du bien meilleur hockey. Il patine, il attaque, il crée. Et surtout, il marque.

Le timing de la sortie de Couturier est donc catastrophique. Il donne l’impression d’un capitaine déstabilisé, inquiet pour son autorité, jaloux du talent d’un jeune qui, à 20 ans, est déjà en train de lui voler la vedette.

Et c’est ici que la situation devient franchement embarrassante pour Daniel Brière.

Sean Couturier est sous contrat jusqu’en 2030. Un pacte de 7,75 millions de dollars par saison, signé à une époque où il était encore un centre de premier plan, capable de produire offensivement tout en jouant les missions défensives les plus difficiles.

Mais aujourd’hui, à 31 ans, le corps ne suit plus. Deux grosses blessures au dos, des absences prolongées, une perte d’accélération. Et même si son début de saison semble « correct » sur papier (10 points en 14 matchs), le jeu ne trompe pas. Il est en retard. Il commet des erreurs. Et il ne domine plus les affrontements comme avant.

La prolongation contre Ottawa en est l’illustration parfaite : il a provoqué le hors-jeu. Il a brisé le rythme. Et il a coûté le match.

Et pourtant, c’est le jeune Michkov qu’il critique.

Évidemment, plusieurs partisans demandent maintenant à ce que Couturier soit échangé. Mais c’est impossible.

7,75 M$ jusqu’en 2030

Aucune équipe intéressée à prendre un tel risque sur un joueur de 37 ans en fin de contrat, surtout avec son historique médical lourd.

Le seul scénario imaginable serait une transaction toxique, du style : Couturier + choix de 1re ronde contre un contrat aussi désastreux ailleurs.

Mais même ça, Brière y pense à deux fois. Parce qu’au fond, il ne peut pas perdre la face. Il a nommé Couturier capitaine. Il a cautionné son retour. Il doit maintenant gérer les conséquences.

Et pendant ce temps, le vestiaire est en train de basculer.

Et ce qui inquiète l’organisation, c’est que cette tension ravive de vieilles blessures. Comme celle du départ de Cutter Gauthier, qui avait refusé de signer à Philadelphie, laissant entendre que l’environnement ne lui convenait pas. À l’époque, tout le monde avait blâmé le jeune. Trop capricieux. Trop orgueilleux. Pas prêt pour le défi.

Mais aujourd’hui, Cutter Gauthier a 18 points, dont 11 buts. Il produit. Il performe. Il sourit.

Et à Philadelphie? On se demande s’il n’avait pas raison.

Si les jeunes sentent que le capitaine ne les protège pas, pourquoi resteraient-ils?

Cette controverse place Matvei Michkov dans une position avantageuse. Il a été défendu publiquement par des fans. Il a été appuyé par certains anciens joueurs. Il vient de signer ses meilleurs matchs de la saison. Et surtout, il est jeune. Il est l’avenir.

Couturier, lui, représente le passé. Un passé glorieux, certes, mais un passé qui refuse de s’effacer doucement. Et qui, par orgueil, pourrait entraîner l’organisation dans une spirale néfaste.

La meilleure chose à faire pour lui aurait été de reconnaître son erreur en prolongation. D’assumer. De féliciter Michkov. D’être rassembleur.

Il a préféré blâmer.

Et dans un vestiaire jeune… ça ne passe pas.