Fermeture de TVA Sports: le nom de Luc Poirier censuré

Fermeture de TVA Sports: le nom de Luc Poirier censuré

Par David Garel le 2025-09-30

Silence à TVA Sports...

Et Il y a des silences qui en disent plus long qu’un éditorial.

Mardi soir, à l’émission JiC, Renaud Lavoie a livré une sortie publique sur le potentiel de Québec comme marché de la LNH. Il a parlé du Centre Vidéotron, des partisans, du marché. Il a même fait un plaidoyer émotif :

« Il faut vendre Québec à des milliardaires. »

Mais dans cette envolée pleine de chiffres et de bons sentiments, un nom a été effacé. Gommé. Rayé du narratif.
Luc Poirier.

Pas un mot. Pas une mention. Pas une allusion.

Et pourtant, il est le seul milliardaire québécois à avoir fait une offre pour acheter une équipe de la LNH dans les cinq dernières années.

Il est le seul à avoir affirmé, publiquement, sans détour, qu’il était prêt à investir pour ramener les Nordiques.

Il est aussi le seul à avoir ouvertement dénoncé… Pierre Karl Péladeau.

Et c’est là que tout s’explique.

Renaud Lavoie est un vétéran, un professionnel respecté. Mais il travaille pour TVA Sports, une antenne de Quebecor, une extension directe de la pensée PKP. Et mardi soir, il a bien fait attention à ne pas franchir la ligne rouge.

« Ce n’est pas la LNH qu’il faut convaincre… c’est les milliardaires américains ou canadiens. Il faut vendre la ville de Québec à des gens qui ont du gros cash. » 

On parle d’expansion, mais on oublie volontairement de dire que TVA Sports pourrait ne plus exister en 2026, TVA Sports va perdre les droits du CH, et que le projet de Péladeau ne tient plus qu’à un fil, un fil que Luc Poirier s’apprête à trancher sans la moindre hésitation.

Et Poirier, lui, ne se cache pas. Il a répété à plusieurs reprises qu’il ne veut pas “flasher” dans les médias, mais qu’il y va parce qu’on le sollicite. Il veut transmettre un message d’ambition. Et il l’a martelé avec aplomb, autant à RDS qu’à Radio X :

« Il faut juste trouver un moyen. »

Un moyen de contourner PKP.

Parce qu’entre le rêve des Nordiques et l’égo d’un homme, le choix devient de plus en plus clair.

Luc Poirier est devenu persona non grata à TVA Sports. Son nom est interdit. Sa vision, effacée. Ses déclarations? Taisées.

Pourquoi? Parce qu’il a commis un crime impardonnable aux yeux de Péladeau : dire tout haut ce que tout le monde savait.

« PKP étant PKP, c’est pas évident de faire des affaires avec lui. »

Cette phrase, prononcée à Radio X, est restée en travers de la gorge du roi de Quebecor. Et depuis, le mot d’ordre est simple : on ne parle plus de Poirier.

Même si le Canadien est à Québec.

Même si les Sénateurs viennent jouer au Centre Vidéotron.

Même si l’ambiance est parfaite pour discuter du retour des Nordiques.

Même si tout le monde pense à lui.

Renaud Lavoie le sait. Jean-Charles Lajoie aussi. Mais TVA Sports appartient à Pierre Karl Péladeau. Et dans un empire autoritaire, on ne cite pas l’ennemi du roi.

Ce qui se passe en ce moment dans les coulisses du hockey québécois n’est plus un débat économique. C’est une guerre de tranchées entre deux hommes d’affaires.

D’un côté, Pierre Karl Péladeau, héritier, président de Quebecor, propriétaire de TVA Sports et surtout… propriétaire du Centre Vidéotron.

De l’autre, Luc Poirier, promoteur immobilier, entrepreneur "self-made", millionnaire qui a grandi dans un HLM et qui roule aujourd’hui en Ferrari... ou plutôt... dans ses 40 Ferraris...

Et entre les deux, le rêve brisé du retour des Nordiques.

Lorsque Poirier a déclaré en direct à RDS qu’il préférait ramener une équipe de hockey que s’impliquer en F1, ce n’était pas une "punchline". C’était une déclaration de guerre.

Un missile téléguidé vers Péladeau.

Un message clair : « Je n’ai pas besoin de toi. Et je peux faire mieux que toi. »

Le silence de Renaud Lavoie mardi soir n’est pas anodin. C’est une stratégie.

TVA Sports n’est plus un simple réseau sportif. C’est un bouclier pour protéger la réputation de son patron. C’est un outil d’effacement. Une machine à effacer la vérité.

Alors même que les journalistes de RDS et Radio-Canada mentionnent Luc Poirier sans problème, alors que La Presse et Le Journal de Québec rapportent ses propos, TVA Sports fait comme s’il n’existait pas.

On parle de milliardaires à convaincre.

On parle de Québec comme ville de hockey.

Mais on ne parle surtout pas… de celui qui a déjà fait une offre formelle.

En 2017, Luc Poirier a tenté ce que même Pierre Karl Péladeau n’a jamais eu le courage de faire : acheter une équipe de la LNH pour la ramener à Québec.

Il avait mis sur la table une offre sérieuse de 380 millions de dollars américains pour acquérir les Coyotes de l’Arizona.

Poirier avait un plan concret, un financement structuré, des partenaires, et une stratégie de relocalisation assumée.

Il ne rêvait pas d’une expansion hypothétique. Il voulait frapper fort, entrer par la grande porte, et démontrer à Gary Bettman que Québec avait des hommes d’affaires sérieux, prêts à agir.

Poirier a aussi confié qu’il avait été prêt à aller jusqu’à 800 millions de dollars américains pour une autre franchise de la LNH. Huit. Cent. Millions. Pendant que PKP multipliait les entrevues vides de substance, Poirier envoyait des offres écrites, faisait des démarches auprès de la ligue, et tentait de contourner l’impasse politique du Centre Vidéotron détenu par Quebecor.

Mais le rêve s’est heurté à un mur : tant que Québecor contrôle l’amphithéâtre et les droits télé, la LNH ne veut rien savoir. Pour Poirier, il n’y a plus d’ambiguïté : ce n’est pas Bettman qui bloque le projet. C’est Péladeau.

C’est là tout le paradoxe : la seule personne qui coche toutes les cases est délibérément exclue de la discussion parce qu’elle ose critiquer le propriétaire du réseau.

Le vrai problème du retour des Nordiques : le nom inscrit sur le bail du Centre Vidéotron.

Tout le monde le sait. Le retour des Nordiques ne se fera jamais sans régler la question du Centre Vidéotron.
Et à qui appartient ce bail? À Pierre Karl Péladeau.

Luc Poirier l’a dit lui-même, ramener une équipe sans gérer l’amphithéâtre, c’est presque impossible.

Aucun investisseur sérieux ne veut s’associer à un homme qui a brûlé ses ponts avec Gary Bettman, qui a échoué avec TVA Sports, et qui est perçu comme instable dans le monde des affaires.

Poirier le sait. Bettman le sait. Le public le sait.

Mais TVA Sports veut nous faire croire que le problème, c’est l’argent.

Alors que le vrai problème… c’est un nom sur un bail.

Un Québec bâillonné par un empire médiatique en déclin?

Pendant ce temps, TVA Sports est en train de couler. La chaîne n’a plus les droits de diffusion après 2026. Sa survie est incertaine. Ses cotes d’écoute sont en chute libre.

Et pourtant, elle continue à faire la pluie et le beau temps sur le narratif du hockey au Québec.

Pourquoi? Parce que Pierre-Karl Péladeau veut encore être le visage du projet Nordiques.

Mais ce temps est révolu.

La LNH ne veut plus rien savoir de lui. Les investisseurs non plus. Et le peuple commence à comprendre.

Luc Poirier est peut-être flamboyant. Mais il a un plan. Il a les moyens. Il a la volonté. Et surtout : il n’a pas besoin de l’appareil médiatique de PKP pour exister.

En refusant de nommer Luc Poirier mardi soir, Renaud Lavoie a confirmé ce que tout le monde soupçonnait : il y a des consignes venues d’en haut.

Et ces consignes sont claires : protéger PKP, étouffer Poirier.

Mais dans cette volonté de censurer, TVA Sports vient de commettre une erreur stratégique. En voulant effacer le nom de Poirier, ils l’ont rendu encore plus visible.

Le public n’est pas naïf. Il voit qui parle. Et il voit surtout qui se tait.

Luc Poirier n’a peut-être pas encore ramené les Nordiques. Mais il vient de remporter une bataille symbolique.

Il a forcé TVA Sports à révéler sa peur. Il a exposé Péladeau comme l’obstacle au rêve québécois.

Et comme il l’a si bien dit, il faut juste trouver une manière.