Il fut un temps pas si lointain où Christian Dvorak était vu comme un boulet pour le Canadien de Montréal. Un joueur au corps fragile, à l’impact discutable sur la glace, et surtout, une influence jugée toxique dans le vestiaire.
C’est dans un luxueux penthouse de Griffintown, qu’il partageait avec Cole Caufield, que Dvorak s’est attiré la pire des réputations : celle d’un « party boy » sans, celui qu’on accusait d’entraîner la jeune étoile montante du CH dans les pires excès.
Les rumeurs allaient bon train. Selon certains, au lieu de fréquenter les bars de la métropole, Caufield et Dvorak organisaient dans leur condo des soirées endiablées dignes des pires cauchemars d’un DG en quête de discipline.
Des musiques fortes, des verres qui s’enchaînent, des fréquentations olé olé, et un entourage qui faisait lever bien des sourcils dans l’organisation.
Et pourtant, dans cette saga mêlant réputation, influences douteuses et vie nocturne, il y a un élément clé qu’on ne peut ignorer : la fameuse modèle OnlyF québécoise qui avait publiquement envoyé Christian Dvorak sous l’autobus.
Sous le couvert de l'anonymat, elle n’avait pas hésité à nous peindre un portrait extrêmement négatif de Dvorak, en l’accusant d’être la pire influence possible dans la vie de Cole Caufield.
Selon elle, c’est Dvorak qui poussait Caufield dans des soirées décadentes, qui l’entraînait dans un tourbillon de distractions et qui contaminait littéralement son quotidien.
Elle racontait comment, bien qu’invité par Cole Caufield, elle avait vite compris que le jeune attaquant ne contrôlait rien dans son propre penthouse.
« C’était Dvorak qui dirigeait la maison, pas Cole », affirmait-elle sous le couvert de l’anonymat. Elle évoquait des soirées improvisées, souvent très tardives, organisées sans prévenir, alors que Caufield avait prévu une soirée tranquille.
Des invités débarquaient, la musique montait, l’alcool circulait, et Cole, trop gentil pour dire non à son coéquipier, finissait par suivre la vague.
Elle allait même jusqu’à dire que Dvorak “s’imposait comme une présence constante, limite intrusive”, et qu’il profitait du prestige de Caufield pour entretenir une vie sociale luxueuse sans en assumer les conséquences.
Cette femme, qui se disait inquiète pour la carrière de Cole alors qu'elle le fréquantait, affirmait que Dvorak avait un pouvoir d’influence qu’on sous-estimait.
« Il se faisait passer pour un grand frère, mais dans les faits, c’était lui qui l’entraînait dans tous les excès », disait-elle.
Elle ajoutait même que Dvorak refusait parfois de les laisser seuls, s’incrustant dans leurs soupers, dans leurs moments intimes, comme s’il ne supportait pas de ne pas être au centre de l’attention.
Son témoignage sur Hockey30 avait été largement relayé sur les réseaux sociaux et dans certains balados. Il avait nourri le discours voulant que Dvorak soit non seulement un joueur remplaçable sur la glace, mais aussi un poison dans le vestiaire et dans la vie des jeunes talents du CH.
Elle avait même laissé entendre que si Caufield vivait un passage à vide, c’était « en grande partie à cause de l’emprise que Dvorak avait sur lui ».
Mais quelques mois plus tard, les rôles sont inversés. Cette même femme n’est plus aperçue aux matchs du Canadien depuis des lunes (Caufield lui a montré la porte de sortie(, son nom a disparu des rumeurs, et pendant ce temps, Christian Dvorak a tranquillement rebâti sa crédibilité.
Sur la glace, il est redevenu un joueur fiable, utile, structuré, capable de tenir tête à n’importe quel centre de la LNH dans les mises en jeu.
À l’extérieur, il a mis fin aux frasques et a fait profil bas, au point où même les critiques les plus virulents doivent reconnaître son professionnalisme retrouvé.
Aujourd’hui, ce n’est plus Dvorak qui est perçu comme le problème. C’est cette femme, qui, par ses révélations jugées incendiaires, a peut-être trop rapidement jeté le blâme sur un joueur qui, en fin de compte, tentait de naviguer dans le chaos montréalais à sa manière.
Elle n’a plus accès au fameux penthouse, elle n’a plus d’influence sur les récits médiatiques, et elle observe désormais, impuissante, la rédemption d’un homme qu’elle croyait pouvoir enterrer publiquement.
Et c’est là que réside toute la puissance de la revanche de Christian Dvorak. Sans éclat, sans confrontation, il a repris le contrôle de son image.
Il n’a jamais répondu aux accusations, n’a pas cherché à se justifier dans les médias, mais il a laissé ses performances et son comportement sur et hors de la glace parler pour lui.
Du penthouse enflammé de Griffintown aux négociations sérieuses pour un rôle-clé dans l’alignement du Tricolore, Dvorak a traversé l’enfer médiatique et en est sorti grandi.
Et pendant que celle qui l’a accusé de tous les maux regarde tout cela se dérouler dans l’ombre, c’est bel et bien Christian Dvorak qui, au final, a eu le dernier mot.
Plusieurs estimaient que l'Américain devait partir à tout prix. Il était perçu non seulement comme un centre trop cher, trop fragile, mais surtout comme la pire influence possible pour un jeune joueur comme Caufield.
La saison dernière, alors que Dvorak était blessé aux pectoraux, Caufield semblait sombrer dans une spirale médiatique infernale.
Rumeurs de nounou engagée pour le suivre dans les bars, photos floues captées dans les clubs huppés, mentions d’un comportement douteux au restaurant « Marcus », et même, pour certains internautes, des blagues sur une prétendue « blessure au foie » : tous les projecteurs se tournaient vers l’enfant chéri du CH… et Dvorak en était toujours le coupable idéal.
Mais voilà que le vent tourne. Et cette fois, c’est Christian Dvorak qui a la main sur la tempête.
Dvorak s’impose comme un leader silencieux et indispensable du Canadien de Montréal. Il ne fait pas de vagues, mais il fait tout le sale boulot.
Mises au jeu cruciales, infériorité numérique, responsabilité défensive… Dvorak est devenu, à la surprise générale, un joueur dont Martin St-Louis ne peut plus se passer.
Et son nom commence maintenant à circuler ailleurs… pour de bonnes raisons. Selon les informations crédibles du journaliste Nicolas Cloutier de TVA Sports, les Blues de Saint-Louis et les Blackhawks de Chicago ont un œil attentif sur lui en vue du marché des agents libres.
Le revirement de situation est totale : celui qu’on voulait chasser de Montréal est maintenant au cœur d’une lutte entre trois équipes qui voient en lui un centre responsable, stable, et capable d’assumer un rôle défensif essentiel.
Mieux encore, si le Canadien veut le conserver, Kent Hughes devra probablement lui offrir un contrat comparable à celui d’Alex Kerfoot, signé récemment en Utah pour 3 millions $ pour une saison.
Vu la rareté des centres fiables capables d’assumer les responsabilités que Dvorak maîtrise maintenant, il ne serait pas exagéré d’anticiper une offre de 3 à 3,5 millions $ sur deux à trois ans.
Ce revirement spectaculaire n’a rien d’un hasard. Dvorak, qu’on associait à toutes les dérives de Caufield, est désormais en train de réécrire sa propre histoire.
Il prouve qu’on peut être célibataire, aimer les femmes, faire le party et savoir gérer sa vie de professionnel. Le problème n’a peut-être jamais été Dvorak.
Il est même possible qu’on ait injustement diabolisé un joueur qui, malgré ses airs réservés et son style de vie festif, savait très bien compartimenter les sphères de sa vie.
Alors que Caufield lutte pour redorer son image, Dvorak, lui, trace un chemin de rédemption presque parfait. Il n’est plus question d’écarts ou de scandales.
Il est question d’un joueur qui gagne ses mises au jeu, bloque des tirs, stabilise une unité spéciale et donne au CH des minutes de qualité sans flafla. Un joueur mature, lucide, qui sait qu’il joue pour son prochain contrat et pour sa place dans la LNH.
Et pendant que Montréal réévalue ses priorités, que Hughes se demande s’il faut absolument le garder, une chose est sûre : Christian Dvorak, que l’on voyait comme le colocataire à évacuer, a tranquillement bâti la revanche la plus subtile et la plus dévastatrice de l’année.
Du condo endiablé aux conversations sérieuses dans les bureaux des DG, Dvorak a pris tout le monde par surprise.
Il ne reste qu’à savoir si le CH aura la sagesse de reconnaître la valeur d’un joueur qui, sans éclat, a su passer de bouc émissaire à joueur indispensable.
Dans une ligue où les jeunes talentueux sont protégés à tout prix, parfois contre eux-mêmes, la véritable erreur pourrait avoir été de sous-estimer la force tranquille qu’était Christian Dvorak.
Sa revanche est douce, silencieuse… et extrêmement coûteuse.