Ce que tout le monde suspectait prend aujourd’hui une tournure de plus en plus dramatique.
L’accident de voiture survenu à Dubaï n’est que le point culminant d’une suite de rumeurs, de murmures étouffés, de dérapages privés transformés en signaux d’alarme.
Le nom du prodige est maintenant associé à un épisode pour le moins troublant, révélé par le journaliste russe Alexey Shevchenko.
Une BMW de luxe, un véhicule loué à son nom, un choc brutal, et surtout, un contexte explosif : Michkov n’était pas au volant, mais il était assis du côté passager — précisément le côté le plus endommagé.
Il en est sorti indemne, physiquement du moins, mais la scène aurait tout d’un scénario explofis : présence d’alcool, de femmes qu’on désigne poliment comme des « filles de joie », et des irrégularités administratives graves, notamment le fait qu’il aurait quitté le pays sans les documents requis.
Une affaire qui, selon les dires du journaliste, « pourrait brasser », et qui a déjà commencé à secouer les couloirs des Flyers, désormais contraints de gérer la patate chaude qu’ils ont entre les mains.
Pas besoin de faire un dessin. C’était une scène de film mafieux russe, un mélange de démesure, de provocation et de décadence qui vient illustrer avec fracas ce que Kent Hughes et Jeff Gorton ont refusé d’acheter à la table du repêchage.
Michkov n’a pas été repêché par le Canadien, non pas à cause de son contrat en KHL, ni à cause de ses statistiques, ni même à cause de son attitude sur la glace.
Il n’a pas été repêché à cause de ce qu’il représente hors glace.
La face cachée du diamant.
Tout le monde voyait les chiffres : une domination précoce, un instinct de marqueur chirurgical. Ce que peu osaient dire à voix haute, c’est qu’autour de Michkov, c’était le chaos.
Dès son adolescence, on murmurait en Russie que le jeune prodige aimait trop la nuit, trop les excès, trop les plaisirs immédiats. Et dans un pays où ces dérives sont parfois camouflées sous des tapis de vodka, la vérité était difficile à cerner… mais le Canadien la connaissait.
Kent Hughes et Nick Bobrov avaient aussi leurs informateurs, et ils savaient. Ils savaient que Michkov, aussi génial soit-il, arrivait avec un bagage trop explosif pour une organisation qui tente de se reconstruire avec rigueur.
L’image est saisissante. Une voiture de luxe fracassée dans les rues de Dubaï. Louée au nom de Michkov. Non, il n’était pas au volant. Mais il était assis côté passager. Et c’est de ce côté que la tôle est froissée. Il s’en sort indemne physiquement, mais ce n’est pas le métal déformé qui inquiète : c’est ce qu’il y avait à l’intérieur.
Des travailleuses qu'on va surnommer "filles de joie", selon les premiers échos russes. De l’alcool, beaucoup d’alcool. Et un Michkov qui, au moment des faits, aurait quitté le pays sans les papiers requis.
Tout ça pendant qu’il est censé être le futur visage d’une franchise de la LNH. Tout ça pendant qu’on attend de lui qu’il devienne un modèle, un leader.
Tu veux savoir pourquoi Kent Hughes a pris David Reinbacher ? C’est ici que tu trouves ta réponse. Reinbacher, c’est l’ordre. C’est le devoir. C’est la sobriété émotionnelle. C’est le joueur qui serre la main de sa mère après un match et qui retourne à l’hôtel lire ses notes sur l’avantage numérique.
Michkov ? C’est le gars qui part en cavale à Dubaï avec des bouteilles de vodka et un entourage digne d’un clip de rap russe.
Regardez bien ce qui se passe depuis que cette histoire a éclaté. Philadelphie tente d’étouffer l’affaire. On minimise. On répète qu’il n’était pas au volant. On souligne qu’il est sain et sauf. Mais personne ne pose les vraies questions.
Pourquoi un joueur de 20 ans, censé représenter ton futur, se retrouve dans ce genre de scénario ? Où est le soutien ? Où est l’encadrement ? Où est le contrôle ?
Et surtout : où est la responsabilité ?
Pendant que certains journalistes s’indignent du fait que Michkov ait « été jugé trop sévèrement » par certaines équipes, on voit maintenant que les inquiétudes étaient justifiées.
Ce n’était pas d'intolérance anti-russe. Ce n’était pas de la paranoïa. C’était un choix stratégique de bâtir sur des fondations stables. Le Canadien, que l’on accuse souvent de frilosité, a ici fait preuve de maturité. Et cet accident en est la démonstration la plus brutale.
Oui, Michkov produit. Oui, il brûle la glace depuis que Tortorella a été congédié. Mais tout ça est noyé dans le fracas de cette dernière saga. Il ne sera jamais vu de la même manière. Sa réputation est entachée. Et à 20 ans, c’est difficile de revenir d’un tel épisode.
Les recruteurs, les entraîneurs, les fans… tous vont désormais regarder Michkov avec une réserve. Et lui, même s’il revient, même s’il domine, même s’il marque 50 buts un jour, traînera toujours le spectre de ce qu’il représente : l’instabilité.
Et pendant ce temps, à Montréal…
Ivan Demidov est un prodige modèle. Et Kent Hughes, celui qu’on accusait de ne pas avoir eu le courage de sélectionner Michkov, peut désormais rire dans sa barbe
. Il a évité une bombe. Il a sauvé son vestiaire d’une distraction permanente. Et il a choisi le bon type de talent : le talent durable. Le talent sobre. Le talent qui construit.
L’affaire Michkov à Dubaï est plus qu’un fait divers. C’est une métaphore de ce qu’aurait été son passage à Montréal : scintillant, bruyant, incontrôlable. Ce n’est pas le genre d’éclat dont une organisation en reconstruction a besoin. Et aujourd’hui, tout devient clair.
Ce n’était pas une erreur de ne pas le repêcher. C’était une décision lucide.
Et Michkov, s’il ne veut pas que cet épisode définisse sa carrière, devra faire plus que des points. Il devra prouver qu’il est capable d’évoluer. Qu’il peut se gérer. Qu’il mérite à nouveau la confiance d’une ligue qui, lentement mais sûrement, commence à douter de ce qu’il pourrait devenir.

