Samuel Blais, 29 ans, champion de la Coupe Stanley, 9 saisons dans la LNH, débarque à Montréal avec un contrat à sens unique de 775 000 $.
Peu importe qu'il joue au Centre Bell ou à Laval, son salaire est garanti. Et ça, c'est tout un privilège pour un joueur qui a passé une bonne partie de la saison dernière... dans la Ligue américaine.
Et pourtant, il n'y a rien d'illogique ici.
Quand Kent Hughes a décidé de signer Samuel Blais à l'ouverture du marché des joueurs autonomes, ce n'était pas pour faire plaisir à un agent ou boucher un trou temporaire.
C'était pour ajouter un outil polyvalent, expérimenté, robuste, capable de faire le va-et-vient entre le bottom-6 de la LNH et le top-6 de la LAH sans broncher.
Un gars de caractère. Un gars qui ne se plaint pas. Un gars qui veut jouer au hockey, point barre.
Il l'a dit lui-même en conférence de presse :
"Je suis prêt à me battre pour une place. Peu importe où je vais jouer, je vais tout donner pour l'équipe."
Ce n'est pas un discours vide. C'est l'expression d'un joueur qui sait c'est quoi vivre l'ascenseur entre la LNH et la LAH.
Et qui ne s'en formalise plus. Parce que lui, il veut une seule chose : aider. Et pour Kent Hughes, c'est précieux.
Un contrat qui ne ment pas
Dans le hockey d'aujourd'hui, les contrats à deux volets sont monnaie courante.
Si t'es envoyé en bas, tu touches moins.
C'est la règle du jeu. Mais dans le cas de Samuel Blais, Hughes a offert un contrat à sens unique. Un contrat garanti. 775 000 $, même à Laval. C'est tout sauf banal.
C'est le signe que le CH veut protéger le joueur. Qu'il veut lui éviter d'être réclamé au ballottage.
Qu'il voit en lui un véritable partenaire pour traverser une saison longue, exigeante, où les blessés vont s'accumuler, et où le leadership des gars comme Blais va faire une différence.
Rappelons que Samuel Blais a connu une saison productive avec les Canucks d’Abbotsford, récoltant 40 points en 51 matchs.
Une renaissance inattendue pour un joueur de 29 ans qu’on croyait largué par la LNH… mais qui s’est battu pour regagner sa place.
Pas éblouissant, mais solide. Il était là pour montrer l'exemple. Montrer comment on se comporte. Comment on rebondit quand on est envoyé en bas. Comment on reste un pro.
À Montréal, on va lui demander la même chose. D'encadrer. D'être un modèle. Et si jamais on a besoin de lui pour 20 matchs avec le grand club, il va répondre présent.
Laval comme plan B... ou tremplin de luxe?
Dans les coulisses, tout le monde le sait : Blais a été signé avant tout pour sa disponibilité.
Pas pour être une pièce centrale du club. Pas pour voler une place à un jeune. Mais pour être un joker. Une carte fiable qu'on peut glisser dans le jeu quand les événements l'imposent.
Et si ça signifie commencer l'année à Laval, il le fera. En touchant son plein salaire. En mettant à profit son expérience pour aider les jeunes.
"J'ai joué dans les deux ligues. Je sais à quoi m'attendre. Ce que je veux, c'est avoir du fun, jouer au hockey, puis donner ce que j'ai."
Cette attitude, c'est exactement ce que Martin St-Louis et Pascal Vincent recherchent.
Une police d'assurance pour les séries?
Le CH veut faire les séries. Et pour y arriver, il faut de la profondeur. Pas juste du talent. Il faut des gars capables de sauter sur la glace dans une 3e ou 4e unité sans se poser de questions. D'être fiables. Solides. Prêts.
Samuel Blais, c'est exactement ça. Une police d'assurance. Un gars qui a gagné la Coupe Stanley avec les Blues. Qui sait ce que ça prend. Qui ne tremble pas sous la pression.
Et à ce prix-là, c'est un coup de génie.
Un luxe assumé
Les partisans peuvent bien se demander : pourquoi donner 775 000 $ à un gars qui risque de jouer à Laval?
La réponse est simple : parce que le Canadien peut se le permettre. Parce que le plafond salarial a monté. Parce que l'équipe veut encadrer ses jeunes. Et parce que dans une saison où l'objectif est de franchir un cap, chaque détail compte.
Et Samuel Blais, c'est plus qu'un détail. C'est un choix d'organisation. Un choix de culture.
Il représente exactement ce que Kent Hughes veut bâtir à Montréal : une identité forte, une responsabilisation, une fierté de porter le chandail, peu importe où tu joues.
Et si Blais marque 10 buts à Laval, et qu'on le rappelle en janvier pour stabiliser un trio... personne ne va s'en plaindre.
Un contrat garanti, oui. Mais pas un cadeau. Un investissement.
Et un message clair à tout le monde : ici, on valorise les gars qui travaillent.
Peu importe la patinoire.
Mais pendant que certains célèbrent cette acquisition discrète mais futée, d'autres doivent grincer des dents… à commencer par Florian Xhekaj.
Le jeune frère d’Arber, après une saison de rêve à Laval, croyait enfin voir la voie s’ouvrir devant lui.
Loin de Joel Armia, loin de Christian Dvorak, l’été 2025 devait marquer son ascension au sein du quatrième trio du CH.
Mais voilà que la place convoitée vient d’être occupée. Par un vétéran. Par un gars avec un contrat garanti. Par Samuel Blais.
Xhekaj est en furie. Et ce n’est pas contre Blais. C’est contre lui-même. Contre la situation. Contre le fait que le Canadien, dans ses gestes, lui a envoyé un message brutal : tu n’as pas encore notre pleine confiance.
Il ne l’a pas dit. Mais dans les coulisses, son entourage le ressent. Le feu. L’urgence. La frustration. Il s’était fait à l’idée que son heure était venue… et le téléphone n’a jamais sonné.
Kent Hughes, lui, ne fait pas dans le sentiment. Il veut bâtir la meilleure équipe possible. Et dans son esprit, Samuel Blais offre une fiabilité que Florian n’a pas encore totalement prouvée.
Mais ça ne veut pas dire que le dossier est clos.
Parce que si Xhekaj veut forcer la main du DG, il devra répondre avec la seule chose qu’il peut contrôler : sa performance.
Et si cette frustration se transforme en carburant… ça pourrait devenir la meilleure chose qui lui soit arrivée.
Mais pour l’instant, une chose est claire : la guerre du bottom-6 vient de commencer.
Entre Samuel Blais et Florian Xhekaj, Kent Hughes a tranché. Il a choisi l’expérience, la fiabilité, le discours calme d’un vétéran de 29 ans qui accepte la navette sans broncher.
Un message brutal, mais limpide : au lieu de parier sur le potentiel, le DG du CH veut sécuriser son plan avec des soldats prêts à tout. Xhekaj, lui, devra avaler la pilule, digérer cette douche froide, et prouver qu’il mérite une autre chance.
Parce qu’à Montréal, ce n’est plus le nom de famille qui compte. C’est la constance. La maturité. Et le bon timing.
À suivre ...