Fracture dans la chambre: Alex Newhook vise Martin St-Louis publiquement

Fracture dans la chambre: Alex Newhook vise Martin St-Louis publiquement

Par David Garel le 2025-04-22

Le malaise a maintenant un visage. Et ce visage, c’est celui d’Alex Newhook, l’un des joueurs les plus respectés dans le vestiaire du Canadien de Montréal.

Un joueur qui, jusqu’ici, avait toujours évité de faire des vagues. Mais lundi soir, après un match d’ouverture des séries où le Tricolore s’est fait brasser, humilier physiquement et intimidé dès les premières présences, Newhook a laissé glisser une déclaration qui a résonné comme une bombe.

Une déclaration qui vise directement Martin St-Louis après que le coach va encore envoyer le défenseur dans les estrades.

« Il (Xhekaj) a cette présence et les adversaires savent qu’ils devront répondre de leurs actes. »

Ce n’est pas ce qu’il a dit ensuite – un banal “on peut être aussi robustes qu’eux” – qui a marqué les esprits. Non. C’est l’hésitation. Le malaise dans la voix. L’expression faciale de quelqu’un qui, au fond, désapprouve totalement la décision de son entraîneur.

Et il n’est pas seul.

Ce qui était un secret de polichinelle – à savoir que plusieurs joueurs ne comprennent pas pourquoi Arber Xhekaj est maintenu dans les gradins – est maintenant crié à voix haute.

En pleine série contre une équipe connue pour son intensité physique, le Canadien s’est présenté sans son seul vrai joueur capable d’instaurer le respect : Arber Xhekaj, le Shérif.

Et dans le vestiaire, ça ne passe plus.

On peut bien dire que l’équipe veut jouer “rapide”, qu’on veut “contrôler la rondelle”, qu’on “n’a pas besoin de se battre pour exister”… mais les gars dans cette chambre ont eu peur lundi.

Ça se voyait dans les replis défensifs. Ça se sentait dans les batailles dans les coins que personne ne voulait initier.

Même Cole Caufield, le cœur sur patin du CH, était méconnaissable. Parce qu’il savait que s’il se faisait frapper, personne n’allait répondre.

Et pendant ce temps-là, Arber Xhekaj mangeait du popcorn dans les hauteurs du Capital One Arena.

Dans le camp du Canadien, Alex Newhook est tout sauf un joueur qui parle pour rien dire. Il est intelligent, mesuré, respecté.

Et quand un joueur comme lui se permet de mettre Xhekaj en avant, c’est que le point de rupture est atteint. On n’est pas encore au bord d’un soulèvement interne, mais l’odeur de révolte flotte dans l’air.

Les vétérans ne le diront pas devant caméra. Mais dans l’intimité du vestiaire, tout le monde le sait : la présence d’un gars comme Xhekaj change la dynamique d’un match.

Elle permet à un Lane Hutson de faire ses jeux sans crainte. Elle permet à un Caufield de foncer dans le trafic. Elle permet à un Savard de ne pas tout faire seul.

Mais Martin St-Louis n’en veut pas.

Il ne veut pas de cette carte-là. Il refuse le chaos contrôlé que peut amener Xhekaj. Parce qu’à ses yeux, le #72 est un joueur indiscipliné, imprévisible, pas “safe”. Un bouc émissaire parfait.

Et pourtant, la seule personne qui a été exposée et ridiculisée dans ce match, ce n’est pas Xhekaj. C’est Martin St-Louis.

St-Louis a refusé de dire pourquoi Xhekaj n’était pas en uniforme. Il s'est caché. Il a enchaîné les platitudes. Il a sorti cette perle d’absurdité :

« Je ne pense pas que ça changerait le style de jeu de Tom Wilson. »

Une phrase qui a laissé tout le monde bouche bée dans la salle de presse. Tom Wilson ne changerait pas son jeu?Vraiment?

Mais ce n’est pas le point, coach. Le point, c’est que tes propres joueurs changeraient le leur, s’ils savaient qu’ils sont protégés.

L’effet dissuasif de Xhekaj n’est pas dans ses mises en échec. Il est dans ce que les adversaires n’osent pas faire quand il est là. Et lundi, les Capitals ont tout osé. Ils ont fait ce qu’ils voulaient.

Et St-Louis a laissé faire.

Une cassure imminente?

Le message envoyé par Newhook est clair : les joueurs veulent que Xhekaj soit là. Peut-être pas tous, mais une majorité, silencieuse, commence à s’impatienter.

Parce qu’ils savent que dans une série, l’usure fait mal. Et s’il faut aller au bout de cette série, il faudra des gars capables d’encaisser les coups et de les rendre.

Ce que Xhekaj offre, personne d’autre dans ce club ne peut le fournir.

Même les journalistes les plus modérés commencent à se gratter la tête. Même Jeff Gorton et Kent Hughes songeraient, selon certaines rumeurs, à intervenir pour influencer St-Louis.

Et là, on entre dans un territoire explosif.

Si Gorton impose Xhekaj… ce sera une défaite publique pour Martin St-Louis. Si Gorton ne dit rien… il signe peut-être l’arrêt de mort de son propre projet. Parce que les joueurs, eux, commencent à décrocher.

Et une équipe qui doute de son coach en séries… c’est une équipe qui perd.

On peut débattre de l’impact hockey de Xhekaj. On peut sortir des graphiques, des Corsi, des xGA et autres données avancées.

Mais la réalité, c’est que dans un vestiaire de la LNH, l’impact d’un joueur se mesure aussi dans les regards, dans les silences, dans la confiance collective.

Et en ce moment? Ce que les joueurs du CH voient, c’est un coach qui les laisse se faire frapper sans rien dire.

Ils voient un coach qui protège Struble alors qu’il est clairement débordé. Qui refuse d’habiller un gars prêt à tout pour son club, au nom d’une philosophie pure, mais totalement déconnectée du moment.

Martin St-Louis joue avec le feu. Et ce feu, c’est la cohésion fragile de son vestiaire.

Ce n’est pas un débat stratégique.

Ce n’est pas une affaire d’"analytics".

C’est une question de cohérence. De respect. De survie.

Si Arber Xhekaj n’est pas en uniforme au match #2, le message ne pourrait pas être plus clair : Martin St-Louis ne croit plus en lui.Et les joueurs, eux, vont commencer à se demander si Martin St-Louis croit encore en eux.

C’est maintenant une question de leadership. Et le vestiaire vient d’envoyer un message.

Reste à voir si le coach va entendre… ou s’enfoncer dans son orgueil.