Gardes du corps à Québec: Martin St-Louis voit rouge

Gardes du corps à Québec: Martin St-Louis voit rouge

Par David Garel le 2025-09-30

Selon Martin St-Louis, son ennemi va avoir besoin de gardes du corps.

Il y a des soirs où une rivalité change de nature... et entre dans celle de la haine.

Et mardi soir, au Centre Vidéotron de Québec, un ancien du Canadien de Montréal, Nick Cousins, a définitivement traversé cette ligne rouge.

Il ne sera plus jamais perçu comme un simple adversaire. Il est maintenant un ennemi. Un rat. Un joueur marqué à jamais par un geste aussi gratuit que dangereux, et qui pourrait bien lui valoir une vendetta à retardement, orchestrée non seulement par les joueurs du CH, mais par la ville entière.

On joue en troisième période. Montréal domine outrageusement les Sénateurs d’Ottawa 4 à 0. Le match est déjà réglé, même les arbitres semblent fatigués de signaler toutes les mêlées.

Et pourtant, dans un moment de pure lâcheté, Nick Cousins décide de s’en prendre à Ivan Demidov, le joyau de l’organisation montréalaise.

Coup de bâton vicieux sur les mains, tentative douteuse de charge quelques secondes plus tôt… un comportement de vicieux frustrée, sans autre but que de blesser. Ce n’est plus du hockey. C’est une agression.

Demidov, plié en deux sur le banc, grimace de douleur. Il tentera une dernière présence avant de rentrer au vestiaire. On retient notre souffle. Le silence tombe dans le camp du Canadien.

À Montréal, c’est l’angoisse. Martin St-Louis, en conférence de presse, a été glacial :

Lorsqu’on l’a interrogé sur l’état d’Ivan Demidov, victime du coup de bâton vicieux de Nick Cousins, il s’est contenté d’un constat clinique :

« Il va être réévalué. »

Aucun détail. Aucun apaisement. Mais surtout, aucune banalisation de la scène. Tout dans son langage corporel et sa posture indiquait qu’il ne prenait pas ce geste à la légère. Le message est simple : le Canadien se réserve le droit de réagir plus tard.

Et surtout, c’est dans ses propos sur l’ensemble du match que le ton est devenu beaucoup plus direct. Questionné sur la brutalité des échanges et les gestes disgracieux à répétition, St-Louis a répondu :

« Les deux équipes essaient de se préparer pour une longue saison. Je ne pense pas que ce genre de geste ait sa place dans un match. »

Il accuse les Sénateurs d’avoir fait dérailler une rencontre qui devait être une simple préparation. Il ne nomme pas Nick Cousins. Il n’a pas besoin de le faire. Tout le monde sait à qui s’adresse ce coup de semonce.

Derrière ses mots choisis, on entend une inquiétude réelle. Martin St-Louis, d’habitude si mesuré, a laissé percer une émotion rare. Il ne l’a pas dit directement, mais son message est clair : les Sénateurs ont dépassé les bornes. 

Et Nick Cousins, en particulier, a semé le chaos sans aucune justification. St-Louis a bien pris soin de viser les Sens au complet, y compris leur coach, Travis Green.

Dans le langage de la LNH, c’est un véritable doigt d’honneur. Et ce doigt est pointé directement sur Ottawa. L’interprétation est claire et nette : Cousins était là pour blesser Demidov. Et il savait ce qu’il faisait.

La rencontre avait déjà été violente. Dès la première période, les frères Xhekaj ont donnéle ton. Florian jette les gants contre Jan Jenik. Arber, fidèle à sa réputation, attend son moment et corrige violemment Zack MacEwen en deuxième.

Jayden Struble, pas en reste, ouvre le visage de Jenik d’un coup de bâton, se faisant expulser. Bref, ça brasse de tous les côtés, et c’est Ottawa qui déclenche les hostilités.

Hayden Hodgson avait déjà fait monter la température avec une mise en échec vicieuse sur Newhook. Carrier saute sur lui, mais se fait rouer de coups.

Les images sont choquantes. Mais rien, absolument rien, ne se compare au geste de Nick Cousins contre Ivan Demidov. Parce que c’est là que le match bascule définitivement dans l’intolérable.

Un geste prémédité? Poser la question, c'est y répondre.

Tout le monde dans l’entourage du Canadien, se demandent déjà si le coup de Cousins n’était pas prémédité. Demidov avait humilié plus d’un joueur des Sénateurs dans ce match. Il dansait avec la rondelle.

Il ridiculisait ses adversaires. Il a tout fait sur le bur d'Oliver Kapanen. Il servait une passe magistrale à Patrik Laine sur un but en avantage numérique. Il était partout. Et ça, ça dérange.

La LNH est un petit monde. Et les joueurs le savent : frapper le joyau d’un club en fin de match, c’est envoyer un message. Un message sale. Un message de terreur. Si Cousins croyait intimider le Canadien, il s’est trompé d’époque. Et de cible. Parce que Montréal a des soldats. Et des longues mémoires.

Nick Cousins ne pourra plus mettre les pieds au Centre Bell. Ni comme joueur, ni comme spectateur. S’il revient, ce sera sous escorte. Avec un casque intégral.

Et encore. Les partisans du Canadien ne lui pardonneront jamais. Ceux qui l’ont vu porter les couleurs du CH en 2019-2020 ont compris qu’il n’avait jamais eu l’étoffe d’un vrai. Il jouait déjà à la limite de la légalité. Aujourd’hui, il la dépasse.

Il est maintenant l’homme à abattre. S’il est encore dans l’alignement samedi, au Centre Bell, pour le match revanche de la présaison, qu’il s’attende à un déluge. 

Les Xhekaj voudront sa peau. Et le public n’attendra qu’une chose : la punition.

Heureusement, une voix est venue tempérer la panique. Le défenseur Alexandre Carrier, qui a lui aussi combattu pour défendre ses coéquipiers, a affirmé après le match qu’aucun joueur du Canadien n’était officiellement blessé.

C’est une bonne nouvelle, dans le contexte. Demidov aurait donc quitté par mesure préventive. Une sage décision, tant les Sénateurs s’étaient transformés en bulldozers fous.

Mais on reste prudents. Demidov blessé serait catastrophique.

Heureusement pour le Canadien, les deux frères Xhekaj sont en mission. Florian a imposé sa loi en première période. Arber a fait pleuvoir les coups en deuxième. Tous deux ont été expulsés, mais pas avant d’avoir envoyé un message clair : quiconque s’attaque à Demidov, ou à n’importe quel joueur du CH, devra passer par eux.

Ce soir-là, Québec s’est souvenue des grandes heures de la rivalité Nordiques-Canadiens. La haine était partout. Le sang a coulé. Les poings ont parlé. Et Montréal a gagné. Mais dans cette victoire se cache une alerte rouge. Un avertissement. Une fracture.

Nick Cousins a peut-être brisé quelque chose de plus important qu’un poignet. Il a déclenché une guerre.

Il y a des gestes qui passent à l’histoire. Celui de Nick Cousins en fait partie. Non pas par sa bravoure, mais par sa lâcheté. Il a réveillé la bête. Il a rappelé à toute une organisation, et à toute une ville, que le respect n’est jamais acquis. Qu’il faut le faire respecter.

Et Martin St-Louis, pourtant habituellement zen, l’a dit en pleine face au monde : ce genre de gestes n’a pas sa place dans le hockey. Ce genre de geste a un prix.

Alors que Montréal célèbre cette éclatante victoire, Nick Cousins, lui, devrait commencer à chercher un garde du corps. 

Parce que la prochaine fois qu’il croisera la route du CH, ce ne sera pas pour une partie de plaisir. Ce sera pour une dette. Et cette dette se paiera. Sur la glace. Poing sur la gueule. Ou coup de bâton sur le poignet. Mais elle se paiera.

Et elle portera le nom d’Ivan Demidov.