- Geoff Molson est dans le TROUBLE....

- Le président d'Evenko va devoir rembourser les 60 000 billets aux fans de Metallica...

- Même le chanteur du groupe a affirmé que Molson devait rembourser tout le monde tellement le son était mauvais.

- Quelle mauvaise idée de vouloir faire un show au Stade Olympique....

- C'était POURRI au BASEBALL...

- Imaginez pour un spectacle de HEAVY METAL...

- OUCH...

- Le pire..

- C'est qu'ils vont se produire encore dimanche...dans la poubelle olympique...

- Geoff Molson a délaissé son poste de BIG BOSS du Canadien de Montréal à Jeff Gorton..

- Même s'il porte encore le titre de président de l'équipe..

- C'est Gorton qui mène la barque..

- Molson devrait faire pareil avec Evenko...

- Il n'y connaît rien en SHOWBIZZZ...

- En fait...

- Molson devrait retourner vendre de la bière..

- C'est là où il excelle...

Non. C’est non. Le test du promoteur Evenko s’avère un échec. Le Stade Olympique et les shows rock ne sont pas solubles dans la même grande mare humaine. (critique du Devoir)

Malgré les avancées de la technologie, les considérables moyens déployés, la meilleure volonté des gars de Metallica, rien n’y fait : c’est mauvais. Disons même plus : vendredi soir au « Big O », les quelque 60 000 disciples du meilleur groupe métal au monde ont obtenu en retour de leur affection indéfectible la sono la plus exécrable depuis… Oserons-nous ? Oui. Depuis Pink Floyd en 1977.

Ce qui est franchement un résultat lamentable. Et inacceptable. En presque cinq décennies, il y a pourtant eu des soirées pas si pénibles. Souvenir du retour de Pink Floyd au même Stade lors de la tournée Pulse. Moments heureux avec U2 et la petite scène complémentaire où ils donnèrent Angel Of Harlem. Grandes heures avec les vedettes d’ailleurs et d’ici lors de l’événement d’Amnesty (en 1988). Et Diane Dufresne, c’était audible ou pas ?

Alors, quoi ? Il est où, le hic ? Dans la démesure, peut-être. Le concept de la grande scène centrale, avec ses tours gigantesques tout autour comme autant de châteaux d’eau (sans eau), cylindres surélevés d’amplis habillés d’écrans haute définition dernier cri, a ramené le Stade à l’âge du béton armé. Réverbération dans toutes les directions, embrouillamini à fond les décibels, saturation de l’espace trop grand. Une mauvaise, mauvaise idée.

Oui, mauvaise doublement. Cette scène centrale n’en était pas tout à fait une. Plutôt des îlots reliés par de longues passerelles, de sorte que l’on cherchait les gars de Metallica (et ceux de Pantera et de Mammoth WVH, durant les compléments de programme), en chemin d’un îlot à un autre.

Disons ça simplement : même dans un lieu surdimensionné, un groupe de rock doit demeurer groupé, le plus possible. Comme si ledit groupe était dans un club, téléporté tel quel sur une autre planète. Un Jagger peut aller bondir, un Bono peut aller se trouver une fan pour danser, mais il faut néanmoins ressentir — émotionnellement et visuellement — un esprit de corps. Une proximité, envers et contre tout.

Metallica, dans le contexte, a été Metallica : efficace, intense, généreux. Rien à redire. La liste des chansons — différente de celle du deuxième spectacle, ce dimanche — était imparable : Creeping Death, Harvester Of Sorrow, Leper Messiah et ainsi de suite, incluant les Fade To Black, Nothing Else Matters, la rarement jouée Hardwired, ça donnait une idée de la profondeur du banc, comme on dit dans le merveilleux monde du sport.

Seulement voilà, on les appréciait parce qu’on les connaissait déjà, le cerveau faisait le reste. Dans le gros bruit, ce qu’on distinguait suffisait au moins à déclencher le mécanisme du souvenir. Compensation naturelle du fan fini

De sorte qu’ils étaient extatiques, ces fans. Tout le Stade exultait, ivre de bonheur. Mazette ! Bon sang, mais c’est bien sûr : ils étaient là, les vrais de vrais James Hetfied, Lars Ulrich, Kirk Hammett, avec Robert Trujillo. Lilliputiens et géants à la fois, mais indéniablement là. Fidèles à Montréal et à leur public, et réciproquement. L’événement de leur retour au Stade dépassait l’indigence du lieu. Quiconque a assisté aux passages de Metallica au Forum s’en rappelle : c’était toujours aussi fort qu’extraordinairement défini, du métal impeccable. Exemplaire.

L’expérience de vendredi soir sabotait ce savoir-faire, ce qui est un comble : ils sont encore très performants, ces quatre-là, quand nos oreilles ont la chance de le constater. Le Stade maudit n’a empêché personne de les acclamer, non sans raison. Et même si c’est beaucoup de sous pour une sono à chier. À la fin, le regard se promenait et la pensée surgissait : ce serait vraiment une belle place pour jouer au baseball.

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