Geste de violence extrême au centre de la glace : Patrick Roy défend l’inacceptable

Geste de violence extrême au centre de la glace : Patrick Roy défend l’inacceptable

Par André Soueidan le 2025-12-29

Une scène lourde. Une scène qui dérange. Une scène qui aurait dû faire réfléchir, pas être applaudie.

Tout part d’un geste ambigu.

Mason Marchment tente un échec maladroit sur Matthew Schaefer en zone neutre.

Rien de glorieux, rien d’intelligent, mais rien non plus qui justifie ce qui va suivre.

Schaefer tombe lourdement… et plonge.

Un plongeon de toute beauté assez bien exécuté pour que le message soit clair : regardez-moi, regardez ce qu’il m’a fait.

Le plongeon est appuyé. Théâtral. Calculé.

À partir de ce moment-là, le match bascule dans autre chose que du hockey.

Matthew Barzal n’a plus le choix.

Pas parce que le geste de Marchment était criminel, mais parce que la culture du vestiaire l’exige.

Tu touches à notre gars, on te frappe dix fois plus fort.

Barzal s’élance et assène un coup de hache d’une violence extrême à la jambe de Marchment. Pas une mise en échec.

Pas une bataille consentie. Un geste dangereux. Délibéré. Inacceptable.

Résultat : cinq minutes et une inconduite de match.

Et pourtant, après la rencontre, Patrick Roy choisit de ne pas calmer le jeu. Il choisit de l’endosser.

« On pensait que c’était un genou contre genou. On ne blâmera jamais un coéquipier qui essaie de défendre un autre coéquipier… J’aime la réponse de Barzy. »

Cette phrase-là, elle est lourde. Très lourde.

Parce qu’elle envoie un message clair : la vengeance est acceptable.

La surenchère de violence est encouragée.

Le bâton comme arme devient justifiable si l’intention est présentée comme “protectrice”.

Adam Pelech en rajoute une couche :

« On est tous contents qu’il se soit levé pour Schaefer. »

Voilà le problème. Tout le monde est content. Tout le monde applaudit. Personne ne freine.

Et c’est là que la culture du hockey montre encore ses pires travers.

Ce n’est pas du courage. Ce n’est pas du leadership. Ce n’est pas de la protection. C’est une mentalité d’œil pour œil, primitive, stupide, dangereuse.

Une mentalité qu’on tolère depuis trop longtemps sous prétexte que “ça fait partie du hockey”.

Non. Un coup de bâton à la jambe pour se venger, ça ne fait pas partie du hockey. Ça fait partie de la violence gratuite.

Le plus troublant, ce n’est même pas le geste de Barzal.

C’est tout ce qui l’entoure. Le plongeon initial. La réaction automatique. L’aval public de l’entraîneur-chef. La glorification collective.

Ce genre de séquence-là, elle ne s’arrête pas à la LNH.

Elle descend. Elle se copie. Elle se reproduit dans le junior, dans le midget, dans le bantam, dans les ligues de garage.

Des jeunes qui regardent ça et qui comprennent que frapper plus fort que le geste initial, c’est “défendre son gars”.

On essaie pourtant de nettoyer le sport.

On essaie d’éliminer les coups sournois, les bâtons élevés, les vengeances aveugles.

Et là, un entraîneur influent valide exactement l’inverse.

Personne ne demande un hockey mou. Personne ne demande d’enlever l’intensité.

Mais il y a une ligne claire entre l’engagement physique et la violence aveugle.

Ce qui s’est passé au centre de la glace hier, ce n’est pas de la robustesse. C’est une dérive culturelle.

Et quand Patrick Roy, figure mythique du hockey, décide publiquement de défendre ce geste-là, le message devient encore plus dangereux.

Parce qu’à ce moment-là, ce n’est plus juste un joueur qui dérape.

C’est un système qui cautionne.

C'est la culturer du hockey qui en prend plein la gueule...

Misère...