Hockey Canada au coeur d'un nouveau scandale

Hockey Canada au coeur d'un nouveau scandale

Par Nicolas Pérusse le 2025-07-21
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Hockey Canada n'apprendra jamais...

En pleine tentative de réhabilitation après un scandale d’agressions sexuelles, les dirigeants viennent d’imposer une nouvelle formation sur l’identité de genre à tous les entraîneurs du pays. Un test obligatoire, sans discussion, qui soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses.

Ce qu’on leur demande ? D’accepter que n’importe quel joueur puisse choisir l’équipe et le vestiaire qui lui convient, simplement en fonction de son ressenti du moment. Pas besoin de transition médicale, pas besoin d’évaluation psychologique. Juste une déclaration d’identité. Et silence radio pour ceux qui osent questionner la logique derrière ça.

Les entraîneurs, eux, n’ont pas leur mot à dire. Ils doivent obéir. Et s’ils refusent de suivre cette ligne, ils perdent leur certification.

La grogne est palpable. Plusieurs entraîneurs l’ont dit en privé. On leur enlève la capacité de protéger les athlètes. On les force à appliquer des règles qui n’ont aucun ancrage dans la réalité du sport. Des contacts physiques, des vestiaires partagés, des jeunes qui n’osent plus parler de ce qu’ils ressentent.

Ce n’est pas une simple mise à jour de politique. C’est une bombe lancée dans un climat déjà chargé.

Parce que ce que beaucoup semblent oublier, c’est que Hockey Canada n’a toujours pas réglé ses comptes avec le passé.

En 2022, le pays a découvert que l’organisation avait utilisé un fonds secret pour étouffer des allégations d’agressions sexuelles commises par des joueurs, notamment lors d’un gala en 2018 à London. Une plainte avait été réglée à l’amiable. Puis on a appris qu’au moins 21 cas similaires avaient été gérés de la même façon, dans l’ombre, depuis des années. Tout ça financé par les frais d’inscription des jeunes joueurs. Sans que personne ne soit au courant.

Et pendant ce temps, les témoignages continuent d’atterrir dans les boîtes courriel des médias. Pas des cris hystériques.

Des constats calmes, lucides, mais désespérés, comme ce témoignage d'un parent: « Je ne comprends pas comment ils peuvent continuer à siéger et encadrer nos enfants avec l’argent qu’on leur donne, alors qu’ils ont protégé des agresseurs. C’est une honte nationale. Le pire, c’est qu’ils ne regrettent même pas. Ils regrettent juste de s’être fait prendre. »

Cette colère tranquille, elle vient de partout. Des familles, des bénévoles, des anciens du système. Et elle ne disparaîtra pas tant qu’on n’aura pas fait le ménage. Pas un petit lifting d’image. Un vrai ménage. Profond. Définitif.

Hockey Canada ne s’en sort tout simplement pas. Même lorsque la LNH tente de tourner la page, le scandale les rattrape.

Les Oilers d’Edmonton ont reculé à la dernière minute dans leur volonté d’ajouter Carter Hart à leur formation. Le gardien, toujours impliqué dans l’affaire d’agression sexuelle liée à l’équipe canadienne junior de 2018, est devenu une patate chaude que personne ne veut toucher.

Le transfert potentiel a été abandonné, non pas pour des raisons de performance, mais à cause du nom qu’il traîne derrière lui. Hart, c’est devenu le symbole d’un système qui a fermé les yeux trop longtemps.

Et tant que cette affaire ne sera pas réglée, tous ceux qui y sont associés vont continuer à payer le prix.

Les commanditaires ont fui. Le gouvernement a gelé les subventions. La direction a été forcée de démissionner. Mais malgré le choc, malgré la honte nationale, Hockey Canada a continué à naviguer à vue, comme si rien n’avait vraiment changé.

Et aujourd’hui, au lieu de se concentrer sur la reconstruction de la confiance, l’organisation décide de jeter une autre brique dans la vitrine déjà cassée. Un nouveau règlement, encore une fois imposé d’en haut, sans consulter ceux qui sont sur le terrain. Ceux qui encadrent les jeunes. Ceux qui voient les effets réels de ces décisions dans les arénas.

Ce n’est pas un débat contre l’inclusion. C’est une question de sécurité, de logique, et d’équilibre.

Les entraîneurs ont peur de parler. Les joueuses aussi. Dans le test obligatoire, on insiste bien : personne ne doit dévoiler  questionner l’identité d’un joueur. Peu importe ce que ça crée comme malaise dans une chambre.

C’est comme ça qu’on crée un climat de peur.

Et c’est comme ça qu’on continue de miner ce qu’il reste de crédibilité à une organisation déjà fragilisée.

Hockey Canada est en train de perdre ce qui faisait encore sa force : la confiance des familles, des jeunes, des bénévoles. Parce qu’au lieu d’écouter, elle impose. Au lieu de réparer, elle superpose des couches de règles qui ne tiennent pas debout.

Et ce sont encore une fois les mêmes qui paient : les entraîneurs sur le banc, les parents dans les estrades, et surtout, les joueuses dans les vestiaires.

Il n’y a rien de progressiste dans une politique qui efface la réalité biologique et qui empêche les adultes responsables de parler ouvertement des enjeux.

Il n’y a rien de courageux dans le fait d’imposer des règles qu’on n’oserait pas appliquer à ses propres enfants.

Et il n’y a rien de réglé dans une organisation qui prétend avancer, mais qui refuse encore de regarder ses démons en face.

Hockey Canada n’a pas besoin de nouveaux tests. Elle a besoin d’un vrai ménage.