Ce dossier-là a pris une tournure gênante.
Pas pour le Canadien.
Pas pour les Kings.
Pas même pour les équipes impliquées dans la transaction.
La honte, elle est ailleurs. Elle est tombée directement sur le dos de Alan Walsh, et par ricochet, sur celui de Phillip Danault.
Parce que maintenant que la poussière est retombée, que la transaction est officielle, que le gel des transactions est passé et que Danault a bel et bien bougé, une chose saute aux yeux : Marco D’Amico n’avait pas tort.
Walsh avait pourtant choisi la voie de l’attaque frontale.
Sortie publique. Ton condescendant. Accusations gratuites.
Tentative claire de discréditer le messager plutôt que de s’attaquer au message.
« Vous ne m’avez même pas consulté », « tentative désespérée d’attirer l’attention », « signalement honteux ».
Des mots lourds. Des mots définitifs. Des mots qui, aujourd’hui, vieillissent très mal.
Parce que les faits sont là. Danault était bel et bien en mouvement.
Les discussions existaient. Le malaise était réel. Et surtout, le scénario qui circulait dans les coulisses s’est matérialisé sous nos yeux.
Quand la réalité rattrape le discours, il reste quoi? Le malaise. Et une crédibilité entamée.
Le problème, ce n’est même pas que Walsh ait voulu protéger son client. C’est normal. C’est son rôle.
Le problème, c’est la manière. L’ego. Le besoin d’exister publiquement.
Le réflexe de tirer sur un journaliste crédible plutôt que de garder le dossier à l’interne.
En agissant ainsi, Walsh n’a pas protégé Danault. Il l’a exposé inutilement.
Parce que pendant que l’agent criait au complot médiatique, la ligue, elle, continuait de parler.
Les DG continuaient d’appeler. Les équipes continuaient d’évaluer. Et au final, la transaction s’est faite exactement comme plusieurs l’avaient anticipé.
C’est là que le silence devient assourdissant.
Aucun rectificatif. Aucune nuance. Aucune reconnaissance que la sortie était excessive. Rien.
Comme si l’épisode pouvait être balayé sous le tapis des fêtes.
Sauf que non.
À Montréal, ce genre de chose ne disparaît pas.
Les partisans ont de la mémoire. Les observateurs aussi.
Et quand un agent tente de faire passer un journaliste sérieux pour un charlatan, sans fondement solide, ça laisse des traces.
Des excuses publiques ne ramèneront pas le temps perdu.
Elles ne répareront pas complètement les dégâts.
Mais elles seraient un minimum. Un geste de maturité. Une façon de reconnaître que la colère a pris le dessus sur le jugement.
Parce qu’au final, dans toute cette histoire, une seule personne a vu sa crédibilité renforcée.
Et ce n’est ni l’agent, ni le joueur. C’est le journaliste qui a fait son travail.
Et ça, c’est difficile à avaler quand on a crié trop fort… trop vite.
AMEN
