Honte publique à New York: Mathieu Darche dans de beaux draps

Honte publique à New York: Mathieu Darche dans de beaux draps

Par David Garel le 2025-08-06

C’est une tempête parfaite qui s’abat sur Long Island.

Et au cœur de l’œil du cyclone, un nom résonne avec insistance : Patrick Roy. Dans un article incendiaire qui a fait l’effet d’une bombe la semaine dernière, le New York Post n’a pas seulement lancé une mise en garde : il a tracé le sentier de l’exécution publique.

Selon le quotidien new-yorkais, le légendaire numéro 33 pourrait être congédié dès cette saison si les Islanders « chokaient » encore une fois.

Et comme si ce n’était pas assez, une entrevue troublante de Matt Martin, désormais adjoint au directeur général Mathieu Darche, vient de jeter une ombre encore plus épaisse sur la direction de l’organisation.

On pensait que l’été serait doux à Long Island. On se trompait lourdement.

Le texte du New York Post, publié avec un ton glacial, débute pourtant comme un hommage à Roy. «

À moins de déménager l’équipe à Québec, difficile d’imaginer comment les derniers mois auraient pu mieux se passer pour Roy. »

Lou Lamoriello évincé. Mathieu Darche, bien plus aligné avec la vision de Roy, nommé DG. Deux nouveaux adjoints, Ray Bennett et Bob Boughner, choisis par Roy lui-même. L’arrivée de Matthew Schaefer, premier choix au total. Et surtout, une pression apparente moins forte : il ne s’agit pas de gagner la Coupe dès cette année, mais bien de se qualifier pour les séries ou, au minimum, de démontrer des progrès.

Mais très rapidement, le ton change.

« Le problème avec ce genre de victoire, c’est qu’elle est vouée à être de courte durée. »

La plume du Post est cinglante. Roy a hérité d’un DG détesté qui ne pouvait pas limoger un troisième entraîneur consécutif.

Mais maintenant, Darche prend les commandes… et n’a toujours pas nommé « son » entraîneur. S’il garde Roy, c’est une main tendue, mais aussi un piège tendu.

« En gardant Roy comme entraîneur-chef, Darche lui a offert une grande victoire. Mais il s’est aussi donné une porte de sortie si les Islanders éprouvent des difficultés cette saison : “Je n’ai même pas encore engagé mon propre entraîneur.” »

Le verdict du New York Post est clair : si l’équipe échoue encore, Patrick Roy tombera. Pas de zone grise. Pas d’excuse.

« De la même façon que les critiques, la saison dernière, se dirigeaient automatiquement vers Lamoriello si les choses tournaient mal, cette fois-ci, elles tomberont sur Roy. »

Et les critiques ne manquent pas. Roy, selon le Post, n’a pas amélioré le désavantage numérique, déjà chancelant sous Lane Lambert. L’avantage numérique? Un effondrement.

« L’avantage numérique, qui se débrouillait plutôt bien sous Lambert en 2023-2024, s’est écroulé presque dès que Roy a pris les rênes et ne s’est jamais relevé. »

Et que dire du cas Anthony Duclair? L’attaquant avait pris congé de l’équipe après une sortie publique extrêmement maladroite de Roy accusant son joueur québécois de tous les maux,

Résultat : une fracture interne que l’entraîneur devra réparer s’il veut garder sa crédibilité.

« Roy doit aussi réparer les pots cassés avec Anthony Duclair et changer sa façon de s’exprimer en public à propos des joueurs en difficulté. »

Et voilà que l’étau se resserre encore. Alors que Roy tente de prouver qu’il peut faire mieux que la saison précédente, une autre bombe éclate : l’entrevue surréaliste de Matt Martin, bras droit de Darche, dans le balado Cam & Strick.

L’ancien bagarreur, désormais adjoint au DG, commente la fameuse transaction qui a secoué la planète hockey au repêchage 2025 : Noah Dobson échangé au Canadien de Montréal contre deux choix de premier tour (16e et 17e) et le jeune Emil Heineman.

Et voici ce qu’il dit :

« Avec un échange comme celui de Dobson, on ne reverra peut-être jamais ça. Un jeune défenseur, visiblement très bon, est échangé. Ce n’est pas quelque chose qui arrive souvent. »

C’est du jamais vu. Et ce n’est pas un compliment.

Si Martin tentait de minimiser, il a plutôt ravivé toutes les flammes. Car ce genre de déclaration, dans ce contexte, laisse planer un profond malaise. À Long Island, on commence à se demander si les Islanders ne regrettent pas déjà d’avoir échangé Dobson.

Et ce qui frappe le plus, ce n’est pas seulement ce que Matt Martin dit. C’est comment il le dit. La voix hésitante, le ton bas, presque gêné, comme s’il cherchait ses mots pour ne pas trop en dire… et surtout pour ne pas se trahir. À l’écouter, on ressent la gêne, la retenue, et surtout l’inconfort profond entourant cette transaction.

On dirait qu’il avait honte. Honte d’avoir laissé partir Noah Dobson. Honte d’avoir conclu une transaction historique… qui risque de les hanter pendant une décennie.

À un moment donné, on aurait presque cru que Martin allait demander pardon à la caméra. C’était ça, le malaise. Une honte publique, voilée mais bien réelle.

Quand un adjoint au DG a l’air d’avoir honte d’un échange, c’est rarement bon signe. Quand il laisse entendre que c’est « quelque chose qu’on ne reverra peut-être jamais », ce n’est pas une déclaration de fierté… c’est un aveu de panique.

Le Post n’a même pas eu besoin d’en parler. Le malaise est palpable. Et il tombe à un moment où Roy, privé de Dobson, devra composer avec une défensive bancale.

Rappelons que Noah Dobson n’est pas n’importe qui. Défenseur droitier, jeune, en pleine ascension, il aurait dû être la pierre angulaire de la reconstruction. 

Mais il est parti. Et Patrick Roy, qui entretenait une relation tiède avec lui, ne pourra plus compter sur son talent pour redresser l’unité défensive, déjà jugée faible par le Post :

« Le côté droit de la défensive, malgré l’enthousiasme entourant Kashawn Aitcheson et Victor Eklund, va cruellement ressentir l’absence de Noah Dobson. »

Et ce n’est pas tout. Le poste de gardien auxiliaire est toujours en suspens. Mat Barzal revient de blessure. Anthony Duclair aussi. La pression est immense.

« La situation du gardien auxiliaire est une grande inconnue. Personne ne sait comment Mat Barzal ou Duclair vont se comporter après leurs saisons écourtées, et ils ne sont que deux d’une longue liste de joueurs fragiles. »

Pris entre le feu du New York Post et les dérapages de son adjoint en entrevue, Mathieu Darche n’a aucun répit. Il a déjà avoué à quel point la transaction Dobson était exceptionnelle, rarissime.

Il sait que cette décision le poursuivra pendant des années. Il sait qu’en Roy, il n’a pas encore son homme. Il le garde par nécessité, pas par conviction. Et il sait qu’à la moindre turbulence, il devra trancher.

Patrick Roy, lui, est en sursis. Son camp d’entraînement devra être parfait. Ses unités spéciales devront produire. Il devra recoller les morceaux avec Duclair.

Gérer les blessures. Former un duo fiable de gardiens. Et surtout, livrer des résultats. Sinon, le verdict du New York Post se réalisera :

« La pression de livrer cette progression repose sur Roy. »

Long Island est devenue une poudrière. Et la mèche est allumée.

Un entraîneur au bord du précipice. Un DG novice pris entre loyauté et politique. Un adjoint qui parle trop. Une transaction qui hante déjà les corridors. Une presse sans merci. Et une équipe remplie d’incertitudes.

Patrick Roy mérite-t-il ce traitement? Peut-être pas. Mais comme l’a écrit le New York Post, ce genre de victoire est voué à être de courte durée. Et à New York, la chute est toujours brutale.

Pauvre Mathieu Darche. Il pensait avoir un été tranquille.

Il vient de comprendre ce qu’est vraiment la jungle new-yorkaise.