Toronto rit de nous, et Geoff Molson leur tend la main
C’est une gifle en plein visage. Une humiliation publique.
Pendant que les partisans du Canadien de Montréal espèrent un jour voir leur ville retrouver une grande équipe professionnelle autre que le CH, que ce soit par le retour des Expos, l’arrivée d’une concession NBA ou même un club de la WNBA… c’est Toronto, l’ennemi juré, qui ramasse tout.
Et le pire ? Ce sont Molson et France-Margaret Bélanger, nos propres dirigeants, qui viennent de tendre la main à Toronto.
Le propriétaire du Canadien de Montréal et sa présidente Sports & Divertissement ont annoncé qu’ils devenaient copropriétaires du Tempo de Toronto, la nouvelle équipe de la WNBA.
À peine la nouvelle tombée, les partisans des Maple Leafs ont envahi les réseaux sociaux pour nous narguer. On lit partout la même rengaine :
« Même votre boss préfère Toronto à Montréal. »
« Vous n’avez rien, et vous n’aurez jamais rien. »
« Les Leafs vous battent sur la glace… et maintenant en affaires. »
Ça fait mal, parce que dans le fond, ce n’est pas faux.
Toronto a les Raptors (NBA), les Blue Jays (MLB), les Leafs (NHL), le TFC (MLS), et maintenant une équipe WNBA flambant neuve.
Montréal ? On n’a que le Canadien.
Et tout le reste… ce sont des miettes. On ne compte pas le CF Montréal tellement c'est l'équipe la plus déprimante de la MLS.
On ne compte pas les Alouettes (ni les Argonauts), car la CFL n'est pas une vraie ligue professionnelle.
Montréal est né pour un petit pain
On a perdu les Expos. On a perdu la Coupe du monde 2026. On a failli perdre la Formule 1 à cause de la gestion catastrophique de Valérie Plante.
Et quand il y a des matchs préparatoires de la NBA ou la MLB au Centre Bell, c’est toujours présenté comme un cadeau temporaire, jamais comme une étape vers quelque chose de concret.
Pendant ce temps, Toronto récolte tout. Pourquoi ? Parce qu’à Montréal, les décideurs politiques ont toujours méprisé le sport professionnel. Parce que nos propres investisseurs préfèrent aller enrichir l’ennemi juré plutôt que d’assumer leur rôle de bâtisseurs ici.
Que Geoff Molson investisse dans le basketball féminin, personne ne critique ça. La WNBA est en pleine explosion, surtout grâce aux vedettes Caitlin Clark, Angel Reese ou Paige Bueckers.
Mais pourquoi à Toronto ? Pourquoi avec Larry Tanenbaum, le grand patron de Maple Leaf Sports & Entertainment, celui qui incarne tout ce que Montréal déteste ?
La réponse est simple : Molson s’est laissé séduire.
Séduit par le marché, par l’argent, par l’image progressiste d’un produit en croissance… et peut-être aussi par « les femmes de Toronto », comme plusieurs blagues salées circulent déjà sur les réseaux sociaux.
Et c’est là que la pilule ne passe pas. L’homme qui incarne le Canadien de Montréal, a accepté de franchir la ligne rouge : investir à Toronto. Il l’a fait avec un sourire en coin, mais ses paroles en disent long :
« Même si on n’est pas amis sur la glace, on est amis hors de la glace », a lancé Molson, comme pour banaliser cette association contre-nature avec Larry Tanenbaum, le grand patron de Maple Leaf Sports & Entertainment.
Une phrase qui fait grincer des dents à Montréal. L’ennemi juré d’hier devient le partenaire d’aujourd’hui.
Pire encore, Molson a choisi d’entraîner France-Margaret Bélanger avec lui dans ce projet. Pour Molson, il s’agissait de « gentillesse », de donner à sa bras droit l’occasion d’investir. Mais à Montréal, on y voit surtout une déconnexion totale avec la réalité des partisans.
Car la colère est brute : comment accepter que les dirigeants du Canadien, symbole de la métropole, mettent leur argent et leur prestige au service de Toronto? Comment comprendre qu’ils n’aient pas mis la même énergie à se battre pour une équipe WNBA ou NBA à Montréal?
Molson se défend en disant qu’il « voulait suivre et apprendre » le fonctionnement de la WNBA avant, peut-être, de rêver à une équipe locale.
« La première étape pour nous, c’était d’amener une équipe au Canada avec Larry. Éventuellement, il y a toujours des raisons pour faire un petit pas en avant pour le basket féminin. On va suivre et apprendre le fonctionnement de la WNBA, et un jour, peut-être, ce serait le fun d’avoir une équipe à Montréal. Mais on n’est pas rendus là encore. »
Quoi qu’il en soit, le sentiment est clair : Molson a trahi.
Il a trahi Montréal.
Il a trahi les partisans du Canadien.
Il a trahi l’idée même que Montréal pouvait aspirer à autre chose qu’à survivre avec une seule équipe.
C’est presque une ligne du temps de la honte :
2004 : les Expos disparaissent, direction Washington.
2012 : les Raptors reviennent jouer au Centre Bell… pour un simple match préparatoire. Ce qu'ils continueront de faire dans notre chère ville qui ne peut se permettre de vrais évènements sportifs.
2021 : Valérie Plante ferme la porte aux Expos et claque la porte de la Coupe du monde de soccer.
2024 : fiasco du Grand Prix, menace réelle de perdre la F1.
2025 : Geoff Molson investit… à Toronto.
Et qu’a Montréal dans tout ça ? Rien. Juste des miettes.
Un match de Raptors par-ci. Deux matchs de WNBA par-là au Centre Bell en juillet 2026. Mais jamais une vraie concession. Jamais un vrai projet.
Sur X, sur Facebook, sur les réseaux sociaux, c’est la colère noire :
« Molson aime plus Toronto que Montréal. »
« Si c’est ça, qu’il déménage son équipe là-bas. »
« On veut une équipe NBA, une équipe WNBA, le retour des Expos… pas des annonces marketing pour enrichir Toronto. »
Le sentiment est étrange. Bizarre. Comme si on vivait une trahison silencieuse.
On est contents que la WNBA grandisse. On est contents que Caitlin Clark puisse venir au Centre Bell... pour un match préparatoire...
Mais on est en même temps humiliés que ce soit par l’entremise d’une équipe torontoise.
La vérité crève les yeux : Toronto est devenue la véritable capitale sportive du pays.
Et Montréal, autrefois fière, glorieuse, prestigieuse, est réduite à un rôle secondaire.
On se retrouve à applaudir des miettes. À se réjouir de ce que Toronto veut bien nous donner.
Soyons honnêtes : Montréal n’a jamais été aussi humiliée.
Geoff Molson, censé défendre le prestige sportif de la métropole, a choisi de mettre son argent… à Toronto.
France-Margaret Bélanger, censée défendre les couleurs du Canadien, a suivi sans broncher.
Et pendant ce temps, les fans des Leafs nous rient au nez.
On ne peut pas en vouloir aux joueuses de la WNBA, ni aux partisans de ce sport qui mérite son essor. Mais on peut en vouloir à nos dirigeants, qui ont encore une fois prouvé que Montréal est « né pour un petit pain ».
Alors que Toronto est née... pour un croissant...
Une vraie métropole de sport ? Non. Pas tant que nos leaders préfèrent bâtir chez l’ennemi.