La honte publique du Canadien de Montréal s'est rendue à Toronto. Et Cole Caufield perd patience.
On savait que la série contre les Capitals de Washington serait rude. Mais ce que personne n’avait prévu, c’est l’humiliation publique que le Canadien de Montréal allait vivre – pas seulement sur la glace, mais aussi sur les réseaux sociaux, et même chez les partisans d’équipes ennemies comme les Maple Leafs de Toronto.
À l’heure où le courage et la robustesse font la différence en séries, le CH est devenu la risée du hockey.
Sur X, sur Facebook, sur TikTok, les moqueries fusent : « équipe de moines », « équipe de ballerines », « soft comme du Jell-O ». Le pire? C’est difficile de les contredire.
Les Capitals l’ont compris avant tout le monde : le CH est trop gentil.
À chaque match, Washington pousse la limite. Un coup d’épaule dans le dos ici, un double-échec dans les dents là, et aucun joueur du Canadien pour répliquer avec la même rage. La conclusion fait mal. Et c’est pour cela que Washington mène cette série.
Même Cole Caufield, pourtant protégé par son image de jeune star talentueuse, a entendu les moqueries. Oui, Cole Caufield, celui-là même qu’on accuse de « fuir les coins » depuis le début de la série. Ce matin, il a tenté de répondre en entrevue :
« Il faut se mettre dans le chemin de Tom Wilson. »
Une déclaration courageuse? Oui. Mais c’était trop peu, trop tard. Sur les réseaux sociaux, la machine baveuse de Toronto s’est emballée de plus belle.
« Le fils d’Ovechkin va se mettre dans son chemin? »
« Cole va sortir son parapluie avant d’aller dans le coin? »
Le mépris est partout. Et cette fois, même Martin St-Louis n’a pas été capable de faire diversion.
Martin St-Louis, l’homme qui a bâti sa carrière en défiant les probabilités malgré sa petite taille, en a assez. Lorsqu’il a parlé de « courage collectif » aujourd’hui, on a senti la colère dans sa voix.
Pas besoin de lire entre les lignes : c’était un message direct à ses joueurs.
Courage collectif.
Pas courage individuel. Pas “j’espère que d’autres vont y aller”. Non. Collectif.
St-Louis sait mieux que quiconque que pour survivre en séries, il faut être méchant. Sale. Il faut vouloir faire mal – légalement, certes, mais faire mal quand même.
C’est le hockey des séries. Ce n’est pas un concours d’habiletés.
Ce qui est particulièrement humiliant, c’est que Montréal a bâti son héritage sur la hargne. Sur les Beliveau, les Richard, les Gainey, les Carbonneau. Des joueurs qui n’étaient pas tous des géants,, mais qui n’avaient peur de personne.
Aujourd’hui? C’est un festival de petites tapes molles, de regards gênés, d’excuses.
Le Canadien est devenu l’équipe parfaite pour faire du surplace : talentueuse, excitante… mais inoffensive.
Pendant ce temps, les partisans de Toronto rient.
Il faut le voir pour le croire : même les fans des Leafs, éternels perdants en séries, ne peuvent pas s’empêcher de rire du Canadien cette semaine.
Ils nous traitent d'équipe assez forte... pour une bataille d'oreillers... (“team pillow fight”)
Et ils ont raison.
Peu importe ce qui arrivera dans cette série, l’état-major du CH – Kent Hughes, Jeff Gorton – doit maintenant faire face à une vérité cinglante :
Cette équipe est trop petite, trop douce, trop gentille pour gagner.
Et Martin St-Louis le sait aussi.
Quand il parle de courage collectif, il ne pense pas juste à demain soir. Il pense à juillet, au marché des joueurs autonomes. Il pense aux transactions qu’il faudra faire. Il pense aux gars qu’il faudra remercier.
Car cette série, même si par miracle Montréal l’emportait, aura révélé une faille énorme : on n’est pas assez méchants pour aller loin.
Vous pouvez le deviner : cet été, il faudra sacrifier du talent pour aller chercher du muscle.
Est-ce que ça signifie dire adieu à un ou deux jeunes qui ne supportent pas l’intensité des séries? Peut-être.
Le Canadien ne peut pas continuer avec autant de joueurs de finesse incapables de répondre physiquement.
Ne vous y trompez pas : quand Martin St-Louis parle aujourd’hui de courage collectif, c’est aussi une menace.
Il regarde son vestiaire et pense :
“Si tu ne veux pas te battre, tu n’auras plus ta place ici.”
Et c’est exactement le bon message.
Car si Montréal veut un jour revoir la finale de la Coupe Stanley, il ne suffira pas de marquer de jolis buts en avantage numérique.
Il faudra saigner un peu.
Il faudra effrayer un peu.
Il faudra se faire détester à nouveau.
Sinon, les rires continueront. Caufield a voulu répondre aujourd'hui. Mais c'est sur la glace que ça se passe.
Espérons que demain, les gars deviennent plus méchants. Sinon, on devra vivre avec nos regrets tout l'été.
Le plus frustrant, c'est que la solution, elle est là. Kent Hughes va devoir y penser à deux fois avant de céder aux rumeurs, avant d’inclure Arber Xhekaj dans un "package deal" cet été.
Parce que son petit frère Floria arrive. Et parce que les deux, ensemble, peuvent changer la culture de ce vestiaire. La rendre plus fière. Plus dure. Plus respectée.
Le Canadien n’a pas seulement besoin de buts. Il a besoin de fierté. Il a besoin de rage. Il a besoin de joueurs qui vont déranger, qui vont faire peur, qui vont redonner à Montréal sa réputation d’équipe qu’on ne traverse pas sans payer le prix.
On a beau rêver à des Connor McDavid ou des Sidney Crosby… mais parfois, la vraie solution, elle est déjà dans notre cour. Et si on ne fait rien — si on ne frappe pas, si on ne se relève pas demain — alors il faudra vivre avec cette honte.
Et surtout, se taper les railleries de Toronto. Encore. Toujours. Jusqu’à ce qu’on apprenne enfin à se battre.