Nick Suzuki doit en avoir plus qu’assez de constamment se faire critiquer.
Après l’épisode controversé de la chambre à 4000 dollars qui a enflammé Michel Bergeron, voilà qu’on revient à la charge en pointant du doigt son incapacité à parler français, une critique ridicule dans un marché aussi passionné que celui de Montréal.
Parfois trop passionné.
Suzuki doit être tanné de la pression écrasante qui pèse sur les épaules du jeune capitaine du Canadien de Montréal, un club en quête de son identité perdue depuis 31 ans sans championnat et avec sept exclusions en séries en dix saisons.
Dernièrement, un débat s’est ravivé sur l’importance pour les vedettes du Canadien, et en particulier leur capitaine, de parler la langue de Molière.
L’auteur du livre, Le CH et son peuple, Brendan Kelly, va jusqu’à proposer que les joueurs s’expriment en français pour renouer avec la culture québécoise.
Il s’étonne que Nick Suzuki n’ait toujours pas pris la peine d’apprendre quelques phrases en français après cinq ans dans la province.
Il rappelle que des légendes comme Bob Gainey, Larry Robinson, et Ken Dryden ont fait cet effort par respect pour les partisans. Pourquoi Suzuki n’en serait-il pas capable?
Dans un contexte où les dirigeants du Canadien, comme Jeff Gorton, peinent également à maîtriser le français, le message envoyé à la communauté francophone est clair: le français n’est pas une priorité.
C’est un coup dur pour une équipe dont l’histoire est directement liée à celle du Québec. Mais Nick Suzuki est-il vraiment le responsable de cette déconnexion entre le Canadien et son peuple?
Poser la question, c'est y répondre.
Suzuki, tout comme ses coéquipiers Cole Caufield et Juraj Slafkovsky, se concentre avant tout sur le hockey.
Mais dans une ville où le sport est aussi une question d’identité culturelle, ne pas parler français, c’est ne pas parler aux cœurs de nombreux partisans. Kelly l’exprime bien:
« Si un enfant de 8 ans ou une grand-mère de 93 ans ne parlent pas anglais, ils ne comprennent pas Nick Suzuki. Ce n’est pas correct. » (crédit: TVA Sports)
Pourtant, le jeune capitaine fait face à une tempête bien plus grande que ses talents en français.
Entre les accusations de manque de respect envers la culture locale et les critiques de Michel Bergeron sur ses choix de vacances, Suzuki se retrouve dans un marché où chaque geste est scruté à la loupe.
La saga de la chambre luxueuse en République dominicaine a été l’étincelle de trop pour bien des commentateurs.
Cette controverse a pris une ampleur ridicule.
En choisissant de passer des vacances dans un complexe ultra-luxueux en République dominicaine, Nick Suzuki et sa conjointe, Caitlin Fitzgerald, ont involontairement provoqué la colère de l'ancien entraîneur, surtout en dévoilant le prix exorbitant de leur séjour au Amanera Resort.
Ce complexe, connu pour être l'un des plus prestigieux au monde, propose des chambres où les prix varient entre 3500 et 4000 dollars la nuit.
C'est là que réside le cœur de la frustration de Bergeron : alors que son équipe nationale aurait pu bénéficier de ses talents lors du championnat du monde, Suzuki a préféré dépenser une somme énorme pour des vacances sous les tropiques, loin des exigences du hockey.
Ce qui agace particulièrement Bergeron, c’est ce qu’il perçoit comme un manque de respect envers les obligations sportives et les attentes des fans.
Après une saison décevante, Suzuki avait l’opportunité de rejoindre l’équipe du Canada pour tenter de remporter un titre au championnat mondial, comme l’a fait, par le passé, un certain Alex Ovechkin dès que son équipe était éliminée.
Pour Bergeron, cette absence de Suzuki sur la scène internationale est d’autant plus choquante qu’elle contraste avec l’engagement des grands noms du hockey qui, malgré leur fatigue, choisissent de continuer à jouer pour l’honneur de leur pays.
Il va même jusqu’à comparer la situation à celle de Sidney Crosby, un joueur qui, selon lui, aurait probablement accepté de participer au championnat mondial si on lui avait demandé.
« Fatigué de quoi? » s'interroge Bergeron, qui ne cache pas son mépris pour ce qu'il voit comme une attitude détachée de la part de Suzuki.
Mais au-delà des critiques de Bergeron, c’est tout un contexte de pression qui s’abat sur Nick Suzuki. Le capitaine du Canadien doit naviguer dans un environnement où chaque décision est scrutée et analysée.
Ce n’est pas seulement cette histoire de vacances qui le met dans l’embarras, c’est l’accumulation de reproches qui pèsent sur ses épaules depuis qu’il a été nommé capitaine.
Que ce soit son incapacité à parler français, le rendement décevant de l’équipe, ou maintenant, ses choix personnels, Suzuki semble être la cible privilégiée des critiques.
Et que dire de sa blonde, Caitlin Fitzgerald, dont l’insouciance face aux critiques a alimenté encore davantage les tensions?
En dévoilant leur escapade dans un des hôtels les plus chers du monde, elle n’a fait qu’aggraver la situation, transformant un simple voyage en scandale.
Pour Bergeron, ce goût du luxe est un manque de considération envers les attentes des fans, qui espèrent voir leur capitaine se battre pour l’honneur du club, non s'évader sous les palmiers.
Alors que les critiques continuent de s’accumuler, Suzuki doit en avoir ras-le-bol.
À seulement 24 ans, il porte déjà le poids d’une histoire et d’une culture qu’il peine à comprendre.
Mais ce n’est pas à lui seul de porter tout le fardeau. Après tout, le chemin vers la bonne foi passe aussi par une prise de conscience collective que le hockey moderne n’est plus celui des années 70.
Mais dans une ville où la passion dépasse le sport, la question de la langue et du respect de la culture locale reste, et restera, un sujet sensible.
Sans oublier que les Quèbécois ont horreur des gens qui font de l'argent.
Incapable de parler français, millionnaire.
Mauvais cocktail...