Parfois, il n’y a pas besoin de grande déclaration publique, ni de phrase clé en conférence de presse.
Ça se lit ailleurs. Dans le classement. Dans le calme. Dans la façon dont une équipe encaisse les coups sans jamais perdre le fil.
À la veille de Noël, le Canadien de Montréal est septième dans la Ligue nationale, solidement installé dans le premier tiers du circuit.
Pas septième dans l’Est par accident, pas là parce que d’autres ont trébuché, mais là parce que des points ont été ramassés soir après soir, malgré un contexte qui aurait fait chavirer bien du monde.
La liste des absents ressemble à un rapport de guerre.
Des blessés majeurs.
Des piliers manquants.
Des attaquants clés sortis du portrait.
Des gardiens remis en question pendant des semaines.
Une pression médiatique constante.
Et pourtant, le bateau n’a jamais coulé.
C’est là que la complicité saute aux yeux.
D’un côté, Kent Hughes qui colmate, ajuste, patche. Gestion du plafond, contrats, rappels, échanges ciblés.
Rien de spectaculaire sur papier, mais toujours une réponse rapide pour éviter que la structure s’effondre.
De l’autre, Martin St-Louis qui prend ce qu’on lui donne et qui refuse catégoriquement de s’en servir comme excuse.
Le coach a fait ce que les bons entraîneurs font quand le vent tourne.
Il a simplifié. Il a resserré. Il a créé une culture où même les joueurs appelés en renfort savent exactement ce qu’on attend d’eux.
Résultat : une équipe qui joue au-dessus de son poids, qui reste dans les matchs, qui trouve des façons de gagner même quand tout n’est pas parfait.
Ce qui frappe surtout, c’est la constance.
Le Canadien joue à un rythme d’environ ,608.
Pas une poussée artificielle, pas une séquence chanceuse.
Un rythme soutenable. Juste au-dessus de 500, exactement là où tu veux être si ton objectif est de rester dans la course jusqu’au printemps.
Pendant ce temps-là, Hughes regarde le tableau et gagne quelque chose de précieux : du temps.
Pas besoin de paniquer pour les gardiens.
Pas besoin de sacrifier des actifs pour une solution temporaire.
Fowler et Dobeš tiennent le fort.
Montembeault peut se remettre en ordre sans urgence. Le luxe de la patience, c’est ce que le classement t’offre.
Et devant, ça va se compliquer… dans le bon sens.
Les blessés vont revenir. La congestion va s’installer.
Des décisions difficiles s’en viennent. Danault, Veleno, Newhook, Dach, Laine, Texier, Evans… à un moment donné, tout le monde ne pourra pas rester.
Mais c’est exactement le genre de problème que tu veux avoir quand tu bâtis quelque chose de sérieux.
Ce que cette première moitié de saison raconte, ce n’est pas une équipe surprise.
C’est une organisation alignée.
Un directeur général et un entraîneur qui travaillent dans la même direction, sans se marcher dessus, sans se tirer dans les pattes.
À Noël, pendant que plusieurs équipes cherchent encore leur identité, eux se regardent et comprennent une chose : ils ont quelque chose entre les mains.
Reste maintenant à voir jusqu’où ça peut aller.
Mais une chose est claire : ce sourire-là, ce n’est pas celui de la chance.
C’est celui d’un travail qui commence à porter ses fruits.
AMEN
