Impôts québécois: Jonathan Marchessault est sans pitié

Impôts québécois: Jonathan Marchessault est sans pitié

Par Marc-André Dubois le 2025-06-25

Jonathan Marchessault croyait fuir la pression médiatique en quittant Las Vegas pour Nashville.

Il s’imaginait qu’en s’éloignant de Montréal, des impôts du Québec, des micros trop curieux et des attentes démesurées, il pourrait vivre en paix.

Mais aujourd’hui, ce même Jonathan Marchessault est pris au piège de ses choix. Pire encore : il se retrouve dans une spirale de "ridicule publique" qu’il n’avait certainement pas anticipée.

Il y a un an, il a rejeté le Canadien de Montréal. Il a dit non à Kent Hughes. Il a tourné le dos à sa province natale. Il a affirmé qu’il voulait un marché tranquille, qu’il avait des enfants à protéger, qu’il ne voulait pas que son nom se retrouve dans les journaux « chaque deux jours ».

Mais aujourd’hui, ce même Marchessault est dans l’embarras. Parce qu’au fond, son refus de Montréal n’avait rien à voir avec la famille. Rien à voir avec la paix d’esprit.

C’était une question d’argent. Froidement. Brutalement. Crûment.

C’est ce qu’a révélé le réputé "insider" Elliotte Friedman. Selon ses informations, Marchessault ne veut pas être échangé dans un marché où le fardeau fiscal est trop élevé.

Et surprise : la liste de 15 équipes à qui il refuse d’être échangé comprend justement… les marchés avec les plus hauts taux d’imposition en Amérique du Nord. Montréal y figure. Toronto aussi. Et ainsi de suite.

Marchessault est donc un joueur à cash. Un joueur qui a signé à Nashville pour deux raisons : l’argent net et l’anonymat fiscal.

Son contrat de 5 ans, 27,5 millions $, lui rapportera 5,5 millions $ annuellement jusqu’en 2029. À Nashville, il garde une part plus grande de son chèque de paie. À Montréal, il aurait payé le prix fort. Il a choisi le portefeuille. Et aujourd’hui, cette décision le rattrape.

Il a connu une première saison difficile au Tennessee. 56 points, seulement 21 buts. Un différentiel de -29. Et ce malgré l’ajout de Steven Stamkos, une autre vedette vieillissante.

Les Predators n’ont pas fait les séries. Le projet a échoué. Marchessault, lui, est perçu comme un contrat encombrant. Et pourtant, Barry Trotz, le DG de l’équipe, monte au front pour le défendre. Comme s’il ne voyait pas l’évidence.

« Il n’y a aucune vérité là. S’il regardait d’autres options, il appellerait son agent et celui-ci me téléphonerait ensuite », a déclaré Trotz au Nashville Post.

« J’ai vérifié auprès de Pat Brisson (l’agent de Marchessault]) Et je n’ai rien manqué. »

Mais personne n’est naïf. Tout le monde a compris que Marchessault regrette. Il regrette d’avoir dit non à Montréal. Il regrette d’avoir fait passer les impôts avant la passion. Il regrette de s’être attiré la colère des partisans, qui n’ont pas oublié.

Car en parallèle, les réseaux sociaux sont sans merci. Les partisans du CH ne veulent rien savoir. Ils se souviennent des propos méprisants. Ils se souviennent de son regard condescendant envers Montréal.

ls se souviennent qu’il a choisi l’argent. Et aujourd’hui, alors que son nom est mentionné dans des scénarios pour « alléger la masse salariale de Nashville », les commentaires fusent :

"Qu’il reste à Nashville!"

"Trop tard, fallait y penser avant." "

On veut pas d’un petit joueur surpayé à 5,5 millions."

Jonathan Marchessault ne s’en sortira pas facilement. Il est coincé avec une clause de non-échange sur 15 équipes. Il est coincé avec un contrat qui fait fuir les DG. Et il est coincé avec une image entachée dans sa propre province.

Pire encore : la seule option réaliste pour Nashville de s’en débarrasser, c’est de le refiler… au Canadien. En retenant du salaire. En ajoutant un choix au repêchage. Et ça, Marchessault le sait. Il sait qu’un retour à Montréal ne se ferait qu’à travers une transaction humiliante.

Une transaction où il deviendrait un « salary dump ». Une monnaie d’échange. Un boulet.

Et c’est là que réside le cœur de son cauchemar. Revenir par la petite porte. Être accueilli comme un problème. Être perçu comme une dette à liquider. Lui, le Québécois qui a soulevé la Coupe Stanley à Vegas. Lui, le joueur respecté dans toute la LNH.

C’est une claque. Une vraie. Et elle fait mal. À lui. À sa famille. À son orgueil.

Mais il faut appeler un chat un chat : Marchessault a fait son lit. Et aujourd’hui, il le trouve inconfortable. Tant pis.

Les partisans du Canadien n’ont pas oublié. Et ils ne pardonnent pas si facilement. Pas quand on a refusé le club par cupidité. Pas quand on revient la queue entre les jambes, en espérant se faire pardonner.

Ce n’est pas Marchessault qui contrôle son avenir. Ce sont les Predators. Ce sont les directeurs généraux qui calculent. Ce sont les partisans qui jugent. Et à Montréal, le verdict est déjà tombé.

Non. Non merci.

Et Barry Trotz aura beau nier les rumeurs, le marché a parlé.

Marchessault est sur le marché.

Mais personne n’en veut.