Injustice nationale : Connor Bedard et Macklin Celebrini trop jeunes pour Milan

Injustice nationale : Connor Bedard et Macklin Celebrini trop jeunes pour Milan

Par André Soueidan le 2025-11-10

C’est à peine croyable. Pendant que Connor Bedard et Macklin Celebrini réécrivent la hiérarchie du hockey nord-américain, Équipe Canada, elle, hésite encore à leur faire de la place.

Selon Pierre LeBrun et Chris Johnston de The Athletic, les sélectionneurs d'équipe Canada se demandent s’il est “opportun” d’aligner deux jeunes joueurs comme Bédard et Celebrini au sein de la formation de Milan.

Deux phénomènes de 20 et 19 ans, déjà parmi les meilleurs marqueurs de la Ligue nationale, mais encore considérés comme “trop jeunes” pour représenter leur pays.

C’est là que l’injustice prend tout son sens.

On parle ici du pays du hockey, d’une organisation qui prétend choisir les meilleurs, pas les plus âgés.

Bédard trône actuellement dans le top 5 des marqueurs de la LNH avec 25 points en 16 matchs, alors que Celebrini, à peine un an plus jeune, suit avec 24 points.

Ces deux gars-là font partie des visages les plus électrisants de la saison. Et pourtant, à l’interne, certains dirigeants d’Équipe Canada jugeraient “risqué” d’intégrer deux joueurs aussi jeunes dans une formation qui doit viser l’or.

Ce qu’on comprend, c’est qu’il y a encore une hiérarchie sacrée dans la sélection canadienne.

On ne parle pas juste de talent, on parle de statut. Il y a des piliers qu’on ne touche pas.

Connor McDavid, Nathan MacKinnon, Sidney Crosby, Brayden Point, Mitch Marner ... ces gars-là, c’est du béton dans la structure canadienne.

Et personne ne remet ça en question. Mais c’est là que ça devient absurde : ce n’est pas parce que Crosby a gagné hier qu’il faut bloquer ceux qui gagnent aujourd’hui.

Ce qu’on veut éviter, c’est que le Canada fasse l’erreur classique : celle de protéger ses vétérans au détriment du futur.

On l’a vu tant de fois. Des sélections frileuses, figées dans une logique d’ancienneté.

Des Mark Stone, souvent blessés, des Brad Marchand qu’on garde “pour leur expérience”, pendant que des prodiges comme Bédard et Celebrini doivent attendre leur tour.

Ce fameux “tour” qui, au Canada, arrive souvent trop tard.

Pierre LeBrun et Chris Johnston expliquent d’ailleurs que la réflexion actuelle à Hockey Canada tourne autour de l’équilibre “entre expérience et jeunesse”.

Traduction : on a peur que deux prodiges dérangent la dynamique des grands noms.

McDavid, on le sait, aime avoir ses repères, son trio, ses automatismes.

Même chose pour Crosby, figure tutélaire, toujours respectée, mais qui ne peut plus dominer la glace comme en 2010 ou 2014. Ces légendes-là refusent de laisser aller le flambeau trop vite.

Mais à un moment donné, il faut oser tourner la page.

Parce que le hockey change plus vite que la culture qui l’entoure.

Connor Bédard n’est pas juste un bon jeune. Il est déjà une référence. Il a le flair, la vision, la créativité et le leadership pour jouer au centre de la meilleure équipe du monde.

Même chose pour Celebrini, qui prouve chaque soir à San Jose qu’il n’a pas besoin d’un encadrement d’élite pour produire comme un futur MVP.

Ces deux gars-là sont le hockey canadien moderne : précis, rapides, affamés.

Alors qu’on approche du 1er janvier, date officielle de l’annonce de la sélection olympique, la rumeur devient de plus en plus forte : l’un des deux pourrait être sacrifié.

Une “décision difficile”, selon un dirigeant cité par The Athletic, qui ajoute que “les places offensives sont très chères”.

Mais quand on regarde les noms qui se bousculent pour des rôles de soutien, on ne peut pas s’empêcher de soupirer.

On parle de gars qui ont eu mille chances, qui reviennent de blessures, ou qui n’ont plus la vitesse d’exécution nécessaire pour rivaliser avec les meilleurs au monde.

Ce qu’on oublie trop souvent, c’est que les Jeux olympiques ne servent pas à récompenser le passé, mais à incarner le présent.

Et en 2025, le présent du hockey canadien s’appelle Connor Bédard et Macklin Celebrini. Ils ne sont pas le futur. Ils sont le maintenant.

Et si Équipe Canada les ignore, elle ne fera pas juste une erreur sportive. Elle enverra un message désastreux : qu’au pays du hockey, le talent doit encore attendre son tour derrière la réputation.

Misère...