Injustice pour le Canadien: Martin St-Louis voit rouge

Injustice pour le Canadien: Martin St-Louis voit rouge

Par Nicolas Pérusse le 2025-07-21

Le calendrier est tombé. Et comme chaque année, les partisans montréalais espéraient un minimum de justice.

Mais ce qu’ils ont vu, c’est un sabotage.

Le Canadien de Montréal devra disputer 17 séquences de deux matchs en deux soirs cette saison. Dix-sept. C’est plus que n’importe qui dans toute la Ligue nationale.

Et ce n’est pas tout. Dix de ces 17 séquences auront lieu sur la route. Aucune autre équipe ne commencera sa saison comme le CH : deux matchs en deux soirs, à Toronto, puis à Détroit, contre deux rivaux de division, dès les 8 et 9 octobre.

C’est un message clair : Montréal est encore dans la ligne de mire.

Et ce n’est pas la première fois.

Chaque année, les équipes canadiennes écopent. Toronto en aura quinze. Ottawa quatorze. Edmonton treize. Mais personne n’est aussi malmené que le Canadien. Ce n’est plus une tendance. C’est un système.

Il y a quelques années, on aurait traité cette théorie de conspiration. Mais aujourd’hui, ce sont les chiffres qui parlent et ce qu’ils disent, c’est que Gary Bettman ne veut pas que les équipes canadiennes gagnent.

Montréal, cette année, n’aura aucun moment pour respirer. Même les deux derniers matchs de la saison régulière seront collés. Comme si la ligue voulait leur rappeler, jusqu’à la dernière seconde, qu’ils n’auront pas le droit au confort. Pas le droit à l’équité.

Les séquences de deux matchs en deux soirs sont parmi les pires ennemis d’un joueur de hockey. Le corps n’a pas le temps de récupérer. Les muscles restent engourdis. Les réflexes ralentissent. La prise de décision devient floue. Et au bout du compte, c’est le jeu lui-même qui s’effondre.

L’an dernier, seulement onze équipes ont réussi à maintenir un pourcentage de victoire supérieur à 50 % dans les deuxièmes matchs consécutifs. La majorité des formations tombaient à plat.

Et pourtant, la ligue continue de bourrer le calendrier de ces séquences infernales.

Pourquoi continuer de frapper sur les mêmes équipes?

Parce que ça fait l’affaire de certains.

Les équipes américaines qui voyagent peu, qui dorment dans leur lit, qui disputent leurs deux matchs collés à la maison, ont un net avantage.

Pendant que le CH saute d’un avion à l’autre, traverse trois fuseaux horaires et débarque à l’hôtel à trois heures du matin, d’autres équipes se préparent dans leur vestiaire, bien au chaud, bien reposées.

C’est pas une théorie. C’est une réalité et ce n’est pas sans conséquence sur le spectacle.

La saison dernière, on a observé une chute nette dans la production offensive. Moins de buts. Moins de points. Moins de vedettes au sommet.

Le nombre de joueurs à 100 points est tombé à six. Le nombre de matchs serrés, lents, brouillons, a explosé. Et les amateurs l’ont senti.

Moins d’énergie. Moins d’émotion. Moins de magie.

Et la cause principale? Le calendrier.

Trop de matchs collés. Trop de déplacements. Trop de fatigue accumulée.

Les meilleures équipes peinent à suivre le rythme. Les jeunes se brûlent trop tôt. Les vétérans s’effondrent en mars. Et au bout du compte, la Ligue elle-même perd en qualité.

Et comme si ce n’était pas assez, le CH devra affronter 19 fois cette saison des équipes qui, elles, seront aussi dans un deuxième match consécutif.

Ça pourrait sembler être un avantage. Mais en réalité, c’est souvent un match de fatigue contre fatigue. Deux clubs au ralenti. Deux équipes qui se neutralisent et des spectateurs qui baillent.

Ce genre d’affrontement ne fait pas avancer la ligue. Il l’endort.

Ce n’est pas compliqué, le calendrier 2025-2026 est une insulte à l’intelligence.

Il punit les équipes qui devraient être protégées. Il favorise celles qui n’en ont pas besoin.

Et il brise le rythme d’un club comme Montréal qui, pour espérer accéder aux séries, doit absolument éviter de perdre des points à cause de l’horaire.

Mais avec 17 séquences de deux matchs en deux soirs, le CH aura besoin d’un miracle pour y échapper.

Martin St-Louis n’aura pas le luxe de reposer ses gars. Pas le droit à l’erreur dans la rotation. Pas le temps pour les ajustements. Il devra jouer avec ce qu’il a. Jour après jour. Soir après soir.

Sans pause. Sans répit. Sans filet.

Et tout ça pendant que d’autres formations, mieux positionnées, mieux traitées, mieux reposées, foncent vers les séries sans même transpirer.

On peut bien se demander pourquoi aucune équipe canadienne n’a gagné la Coupe Stanley depuis 1993.

Mais tant qu’on ne parlera pas de ça, on passera à côté du vrai problème.

Un club qui joue fatigué, qui voyage plus, qui dort moins, part toujours avec une longueur de retard.

Et cette saison, c’est Montréal qui porte le fardeau.

Encore.