Inquiétude à Montréal: les négociations entre Lane Hutson et le CH sont rompues

Inquiétude à Montréal: les négociations entre Lane Hutson et le CH sont rompues

Par David Garel le 2025-08-11

ll y a des dossiers qui se règlent tranquillement, à coup de petites rencontres et de concessions mutuelles.

Et il y a celui de Lane Hutson, qui n’avance pas d’un pouce.

En ce moment, les partisans du Canadien de Montréal peuvent bien scruter l’horizon, fouiller les communiqués officiels ou guetter la moindre rumeur : il n’y a absolument aucune négociation sérieuse entre Hutson et la direction. Silence radio. Les deux camps s’observent, mais personne ne s’avance.

D’un côté, Sean Coffey, l’agent de Hutson, campe sur sa demande faramineuse : 10 millions de dollars par saison.

Un chiffre qui décoiffe, même dans une ligue où le plafond salarial grimpe et où les jeunes vedettes veulent toutes casser la baraque. De l’autre, Kent Hughes, impassible, qui refuse catégoriquement de céder à la pression.

Et là, on ne parle même pas d’un simple ralentissement : les négociations sont carrément rompues pour le moment.

Plus aucun échange concret, plus aucune avancée. C’est un silence glacial entre Kent Hughes et Sean Coffey. Et c’est précisément ce qui inquiète à Montréal, car tout le monde sait que la saison 2025-2026 est la dernière où le Canadien peut offrir un contrat de huit ans à Lane Hutson.

À partir du 1er juillet 2026, les nouvelles règles de la convention collective limiteront la durée maximale à sept ans.

Chaque mois perdu rapproche donc le CH d’un scénario où il pourrait perdre une année complète d’engagement avec sa pièce maîtresse offensive à la ligne bleue. C’est un compte à rebours qui rend ces négociations rompues encore plus inquiétantes.

Mais si on pensait que Hughes allait succomber au charme offensif de Hutson et lui signer un chèque en blanc, on s’est trompé.

Le DG du Canadien ne cède pas facilement, surtout lorsqu’il estime que le marché ne justifie pas la demande.

Son message est clair : il ne paiera pas pour du potentiel, il paiera pour du concret et sur l’échantillon complet, Hutson n’a encore qu’une saison derrière la cravate.

Certes, il a été spectaculaire, battant même le record de Chris Chelios pour un défenseur recrue du CH avec ses 66 points, mais ses lacunes physiques en séries sont restées en mémoire.

Hughes le sait : s’il accorde 10 millions maintenant, il envoie un signal à tous les autres jeunes qu’il est prêt à payer sans attendre.

Ce serait ouvrir la boîte de Pandore dans un vestiaire où plusieurs joueurs, dont Ivan Demidov, voudra faire sauter la banque.

De son côté, Sean Coffey ne cache pas ses intentions. Il veut frapper un coup de circuit avec le contrat de Hutson.

Sa stratégie est claire : attendre que des joueurs comme Connor Bedard, Logan Cooley, Adam Fantilli ou Leo Carlsson signent leurs propres prolongations.

Plus ces contrats seront élevés, plus il pourra exiger pour Hutson. L’argument est simple :

« Si ces gars valent ça, mon client le vaut aussi. »

Et avec la montée du plafond salarial, Coffey espère rendre son chiffre de 10 millions plus “acceptable” aux yeux du public et de l’organisation.

Le problème ? Hughes ne joue pas à ce jeu-là.

En ville, les murmures se font plus insistants. Les partisans, déjà inquiets à l’idée de voir les négociations traîner, savent que chaque semaine qui passe augmente le risque d’un clash public.

Le précédent Pierre-Luc Dubois à Winnipeg (puis à Columbus) n’est pas oublié : un jeune joueur vedette qui sent que son organisation ne le paie pas à sa juste valeur peut vite perdre patience.

Ce n’est pas encore le cas de Hutson, mais l’ombre de ce scénario plane. Et plus la direction maintient le gel des pourparlers, plus le stress monte.

Pourquoi Hughes n’est pas nerveux… pour l’instant?

En apparence, Hughes est d’un calme absolu. Ce n’est pas un dossier qui l’empêche de dormir. Il sait qu’il détient les droits de Hutson pour encore plusieurs années, et que même si les négociations s’éternisent, le défenseur ne pourra pas tester le marché des joueurs autonomes sans compensation avant longtemps.

Ce qui change tout, c’est la nouvelle règle qui entrera en vigueur en 2026-2027, limitant la durée des prolongations à sept ans.

Pour qu’Hutson obtienne un contrat de huit ans, il faut que l’entente soit signée avant le 1er juillet 2026.

Hughes peut donc jouer sur le temps, sachant que Coffey a lui aussi une échéance à respecter.

Un autre élément vient brouiller les cartes : le contrat de Noah Dobson. Arrivé cet été via transaction avec les Islanders, Dobson a signé une prolongation de huit ans à 9,5 millions par saison.

Un chiffre qui pourrait être vu comme un plancher par Coffey… et comme un plafond par Hughes.

Dobson, c’est un droitier complet, 6 pieds 4, qui a déjà six saisons dans la LNH et qui a prouvé sa valeur défensive en séries. Hutson, malgré ses prouesses offensives, ne peut pas encore se vanter d’un tel CV.

Pour Hughes, la comparaison est à son avantage : s’il donne plus à Hutson qu’à Dobson, il risque de créer un précédent dangereux.

Le nœud de l’affaire, c’est que la valeur de Hutson pourrait exploser… ou se stabiliser… selon ce qu’il fera cette saison.

Si Hutson répète ou améliore ses 66 points et montre des progrès défensifs, Coffey aura un argument béton pour exiger les 10 millions... et plus...

Si Hutson stagne ou régresse, Hughes pourra dire : « Voilà pourquoi j’ai attendu. »

C’est un pari à haut risque pour les deux camps. Coffey prend le risque de voir la valeur de son client baisser, Hughes prend celui de voir le prix grimper en flèche.

À Montréal, chaque gros contrat est scruté à la loupe. La population adore Hutson pour son style électrisant, mais elle pourrait vite se retourner contre lui si elle a l’impression qu’il met son portefeuille avant l’équipe.

Hughes sait manipuler cette dynamique. En laissant fuiter que Coffey réclame 10 millions, il met la pression sur l’agent, pas sur lui. Aux yeux du public, c’est le jeune joueur qui “tarde à signer”, pas le DG.

Si rien ne bouge d’ici le début de la saison, il est presque certain que les médias vont commencer à poser les questions qui fâchent. Hutson sera assailli par les mêmes demandes :

« Où en sont les négos ? »

« Est-ce que tu veux rester à Montréal ? »

« Es-tu frustré ? »

Et ça, c’est le genre de climat qui peut rapidement user un vestiaire. Hughes le sait, mais il est prêt à vivre avec cette tension si ça lui permet de protéger la structure salariale du club.

Aujourd’hui, le dossier Lane Hutson est gelé. Pas de négociations, pas de compromis, pas de gestes vers l’autre camp. Coffey campe sur ses 10 millions, Hughes campe sur sa ligne dure.

Pour le DG, ce n’est pas une urgence. Pour Coffey, ce n’est pas encore une crise… mais l’horloge tourne. Et à Montréal, où chaque soubresaut devient une tempête, la patience collective pourrait s’épuiser bien avant que le crayon ne touche le papier.

Ce qui est sûr, c’est que le Canadien prend un risque calculé, Coffey aussi. Et que derrière les sourires en façade, c’est déjà la guerre des nerfs.