Inquiétude dans la loge du CH: Arber Xhekaj et Mike Matheson stressés

Inquiétude dans la loge du CH: Arber Xhekaj et Mike Matheson stressés

Par David Garel le 2025-09-14

À Montréal, certaines histoires finissent toujours par éclater.

Celle de Mike Matheson est en train de devenir la plus vicieuse de toutes, parce qu’elle touche à tout : la hiérarchie interne, le marché des centres, les émotions d’un vétéran québécois… et le destin d’Arber Xhekaj.

Pendant que les rumeurs de transaction enflent, ESPN projette même plus de points pour Matheson que pour Noah Dobson la saison prochaine, le Canadien avance sur un fil : préserver sa flexibilité, protéger ses joyaux, et trouver son fameux centre no 2 sans briser son plan.

Le paradoxe est simple à résumer, cruel à vivre. Matheson a été un pilier pour Martin St-Louis : minutes lourdes, relance, leadership, usage partout.

Dobson est déjà le numéro un naturel. Lane Hutson est protégé comme le joyau. Kaiden Guhle constitue la colonne vertébrale. David Reinbacher doit entrer tranquillement, et Adam Engström frappe à la porte... fort. 

Ajoute Jayden Struble, qui a gagné des galons et que St-Louis préfère à Xhekaj, mais qui a quand même été proposé aux Bruins de Boston et tu obtiens une conclusion qui n’a rien d’émotive : la place de Matheson, à moyen terme, glisse.

C’est précisément parce que la perception américaine voit encore en lui un « workhorse » de 25 minutes que Kent Hughes a de la marge de manœuvre.

Tant mieux si certains à l’extérieur croient qu’il produira plus que Dobson : cette lecture gonfle sa valeur, au moment où son rôle réel à Montréal s’amenuise.

Et dans un marché où plusieurs équipes cherchent exactement ce que Matheson offre, de la mobilité, de la transition, une assurance de top 4, le DG aurait tort de ne pas écouter.

Reste que le CH a aussi une porte de sortie interne : une prolongation à rabais, courte, qui clarifie la mission. C’est là que ton angle prend toute sa force. On le sait : Matheson a rencontré Kent Hughes et Jeff Gorton à Buffalo durant le Combine.

Le message aurait été sans détour : « Tu veux rester? Ce sera un sacrifice. Pas de 6,5-7 M$ sur 4-5 ans, mais un pont, à prix raisonnable. » 

Au point de tourner autour du même salaire qu'il empoche en ce moment (4,875 M$)

C’est froid, même bête, mais c’est cohérent. Le but est sans pitié : laisser le temps à Reinbacher (surtout que Matheson peut jouer à droite), stabiliser le groupe, sans hypothéquer la masse.

Et on comprend que Matheson, Montréalais de souche, serait prêt à tout pour rester, quitte à accepter un contrat en-deçà de ce que le marché lui offrirait.

Cette option, si elle se matérialise, enclenche un domino à la portée émotionnelle énorme : Struble ou Xhekaj. On ne tourne pas autour du pot : dans ce scénario, c’est l'un ou l'autre qui devient le joueur de trop.

Mais aujourd'hui, lors de la défaite du CH contre les recrues des Jets, Xhekaj semblait préoccupé... 

Dans une loge surplombant la patinoire, Arber Xhekaj semblait ailleurs. Regard fixe, mâchoire crispée, comme prisonnier de ses pensées.

Pendant ce temps, Mike Matheson  distribuait des autographes aux jeunes partisans et posait pour des photos. 

L'image était brutale, presque cruelle.

Au Centre Bell, chaque geste compte. Chaque regard pèse. Et cette scène en disait long.

Pendant que Mike Matheson signait des autographes avec le sourire, il était clair qu’il portait un poids invisible. L’image publique était celle d’un vétéran accessible, mais l’appréhension se lisait dans son regard.

Après tout, c’est ce même joueur qui, il y a quelques mois, avait lancé un cri du cœur puissant contre les critiques incessantes, dénonçant ceux qui ne voient les joueurs que comme des objets échangeables.

Il avait dit :

« C’est très difficile quand tu ouvres ton cellulaire et qu’il y a une centaine de personnes qui te disent que tu es mauvais. »

« Beaucoup de gens qui s’intéressent aux transactions ne nous voient pas comme des humains, mais plutôt comme des numéros ou des valeurs marchandes. »

Il avait même été plus loin :

« Si tes enfants sont âgés et fréquentent l’école, ça devient encore plus difficile de penser à bouger. En peu de temps, tu dois aussi trouver une nouvelle maison dans une ville que tu ne connais pas, mais aussi vendre une propriété où les tiens sont bien. Tout ça va plus loin que le sport. »

Matheson s’est retiré des réseaux sociaux, a fermé ses comptes pour se protéger et protéger sa famille. Ce n’est pas un détail : c’est un geste de survie dans un marché féroce.

Alors quand il croise les regards dans l’aréna, quand il entend les rumeurs, il ne peut pas faire semblant. Même en distribuant des sourires, Mike Matheson sait que tout peut basculer. Et ce jour-là, ça se voyait dans ses yeux.

Et aujourd'hui, on voyait un homme qui portait ce poids.

Au Centre Bell, malgré les sourires de façade, on sentait l’homme aux aguets. Dans le sport professionnel, les "haters" se taisent en public, mais la paranoïa, elle, ne ment jamais.

Xhekaj, lui, doit commencer à se sentir inutile. La réalité est que sa robustesse compte, mais parce que la hiérarchie, le style et la philosophie de St-Louis ne jouent plus en sa faveur, il est... stressé...

Le coach l’a déjà démontré par ses décisions et ses mots (« Il n’est plus une recrue. Il doit gérer ça comme un professionnel. »). 

Struble, lui, a la confiance de l’entraîneur et vient d’être signé à 1,4125 M$, un contrat qui, en pourcentage de plafond au moment de la signature, équivaut à celui d’Xhekaj.

Autrement dit : aucune « claque salariale », juste une structure logique que Hughes a habilement mis en place.

Et pendant que le débat public réduit ça à un duel Struble vs Xhekaj, il y a un troisième homme qu’on sous-estime dans la mêlée : Adam Engström.

Son coup de patin, sa relance, son aisance à jouer des deux côtés, sa progression 27 points en 66 matchs à Laval et des séries solides, tout pointe vers un NHL-ready. Plusieurs observateurs, ici comme ailleurs, le voient déjà comme un défenseur régulier de la LNH dans d’autres organisations.

À Montréal, ça veut dire quoi? Que la marge de tolérance se réduit pour ceux dont l’apport est plus unidimensionnel. Le style complet d’Engström push littéralement Struble et Xhekaj à jouer chaque présence comme un examen.

Ce contexte explique aussi pourquoi les rumeurs « Struble à Boston » donnent chaud à Martin St-Louis. Il aime Struble. Il le préfère à Xhekaj pour une foule de raisons sportives : lecture, constance, gestion des risques.

Et Boston ne sort pas de nulle part. Le dossier Zacha l’a montré : les Bruins aiment Struble depuis longtemps et son contrat « plug-and-play » fait de lui une pièce facile à insérer dans un package.

C’est précisément là que la friction peut naître entre le staff hockey et le banc : St-Louis ne veut pas perdre Struble, pendant que Hughes garde toutes ses options ouvertes pour son deuxième centre.

Bref, Arber Xhekaj ou Jayden Struble attendent de savoir qui prendra le chemin de Pittsburgh dans un "package deal" pour Sidney Crosby après les jeux olympiques.

Côté vestiaire, l’équation humaine est partout. Matheson est un père, un Montréalais, un leader respecté. Le garder à rabais pour deux ou trois ans, mission de mentor assumée, permettrait de déminer la transition et d’éviter une vente à rabais émotionnelle.

Et Xhekaj dans tout ça? Le pire scénario est à portée de main : une prolongation courte de Matheson qui continue de l'écarter dans la hiérarchie.

C’est brutal pour le Shérif, mais cohérent avec le virage hockey-sens/transition que le staff veut imposer.

Xhekaj voit son destion lié au défenseur et son possible contrat à rabais, C’est la réalité d’une organisation qui a enfin choisi sa direction : talent de transition, intelligence, discipline. 

Tout le contraire... d'Arber Xhekaj selon Martin St-Louis...