Il y a des statistiques qui frappent comme un coup de poing au visage, des vérités qui ne peuvent plus être masquées derrière les discours d’après-match, et des réalités qui révèlent, brutalement, la mauvaise foi d’un entraîneur.
Celle qui circule aujourd’hui, dans toute la LNH, fait partie de ces vérités-là : Ivan Demidov est l’une des recrues les moins utilisées de la Ligue, alors qu’il mène tous les rookies au chapitre des points.
Littéralement : 19 points en 24 matchs… en jouant 12 à 14 minutes par soir.
Et puis il y a l’autre donnée, celle qui provoque la colère, la frustration, l’incompréhension, et même la honte :
sept recrues de la LNH chez les attaquants, Beckett Sennecke, Emmitt Finnie, Ryan Greene, Jimmy Snuggerud, Ben Kindel, Easton Cowan et Arseny Gritsyuk, obtiennent PLUS de temps de jeu que lui.
Des joueurs qui n’ont pas son talent.
Des joueurs qui n’ont pas son impact offensif.
Des joueurs qui, pour la plupart, seraient sur un troisième trio à Montréal.
Et pourtant : ils jouent davantage. Beaucoup davantage.
Comment expliquer que le meilleur pointeur parmi les recrues de la LNH est utilisé comme un joueur de quatrième trio, qu’on envoie sur la glace en fin de période, qu’on garde loin des avantages numériques, qu’on considère presque comme un risque défensif alors que les chiffres disent exactement l’inverse?
Comment expliquer qu’un joueur aussi spécial, aussi excitant, aussi créatif, soit écarté au profit de minutes distribuées à des plombiers, à des passants, ou à des gars que personne ne verrait dans un top-6 ailleurs?
Il y a une seule explication logique : Martin St-Louis n’aime pas Demidov.
Et ce n’est plus une théorie. Ce n’est plus une intuition. Ce n’est plus une exagération médiatique. C’est ce que disent les faits.
Même lors de soirées catastrophiques comme celle du 7–2 au Colorado, Martin St-Louis n’a pas trouvé le moyen de lui donner plus que 14 minutes, alors que la seconde moitié de la troisième période était jouée en mode “garbage time”.
Quand un entraîneur juge qu’un 19-points-en-24-matchs mérite à peine plus qu’un joueur qui a été repêché 101e au total et qui est là pour écouler le chrono, c’est qu’il y a un problème humain. Pas sportif.
La liste des recrues qui jouent plus que Demidov est humiliante pour l’organisation :
Tu veux savoir ce que ça donne?
Un entraîneur exposé.
Une mauvaise décision qui n’est plus défendable.
Une gestion de personnel qui commence à indisposer toute la planète hockey.
Même Nathan MacKinnon, le meilleur pointeur de la LNH, l'a dit publiquement :
“Demidov a l’air très spécial. Il est déjà en contrôle. Il deviendra un joueur vraiment spécial.”
Si MacKinnon savait qu’on le fait jouer comme un douzième attaquant, il serait probablement tombé en bas de sa chaise.
Depuis le début de la saison, Martin St-Louis répète que :
Demidov doit “gagner ses minutes”.
Demidov doit “apprendre la game nord-américaine”.
Demidov doit “faire confiance au processus”.
Demidov doit “respecter le système”.
Mais comment peut-on parler de “gagner ses minutes” quand un joueur domine déjà les recrues de toute la Ligue en points?
Comment peut-on parler d’apprentissage quand la meilleure façon d’apprendre dans la LNH, c’est de jouer?
Comment peut-on prêcher le mérite quand Zachary Bolduc a été bourré de minutes sur le premier trio malgré des statistiques avancées désastreuses, pendant que Demidov n’a même pas le droit de toucher au top-6?
Le message n’est plus ambigu.
Le message n’est plus subtil.
Le message est clair : Martin St-Louis ne veut pas d’Ivan Demidov dans un rôle important.
Chaque match où Demidov joue 12 ou 13 minutes crée une tempête sur les réseaux sociaux.
Chaque fois que St-Louis parle de sa “responsabilité défensive”, il se fait ramasser.
Si Ivan Demidov portait un autre uniforme, il serait déjà entre 18 et 21 minutes par soir, il serait sur la première vague d’avantage numérique, il serait protégé, il serait célébré.
Le Canadien peut perdre des matchs, encaisser des humiliations, se faire détruire au Colorado, se faire ridiculiser en avantage numérique, se faire varloper en défensive…
Mais il y a une ligne rouge : on ne peut pas saboter un talent générationnel.
Et Martin St-Louis est en train de la traverser.
