Ivan Demidov ne voulait pas de BMW: Matvei Michkov perd ses moyens

Ivan Demidov ne voulait pas de BMW: Matvei Michkov perd ses moyens

Par Marc-André Dubois le 2025-05-26

Ivan Demidov, la nouvelle sensation du Canadien de Montréal, a récemment fait les manchettes en louant une Audi RS6 2025 pour célébrer son arrivée en Amérique du Nord. 


Ce geste de luxe est le contraire des mésaventures de son compatriote Matvei Michkov, attaquant des Flyers de Philadelphie, qui a été victime d'un grave un accident de voiture à Dubai... avec une BMW louée...

Et une voitures remplis de jeunes demoiselles et de mauvaises fréquentations qui avaient un peu trop fait la fête.

Bien que les deux jeunes Russes soient amis, ces événements marque leur rivalité croissante sur et en dehors de la glace.

Demidov a choisi de rester à Montréal cet été pour s'entraîner et s'intégrer pleinement à sa nouvelle équipe, tandis que Michkov a dû faire face à des complications juridiques à l'étranger.

Ivan Demidov n’a pas seulement mis les pieds à Montréal cet été, il a claqué la porte d’entrée avec fracas.. et style. À peine son contrat signé avec le Canadien de Montréal, le jeune prodige russe s’est offer sa Audi flambant neuve, gracieusement louée via Paramount Location, une boîte spécialisée en véhicules de luxe située à Mont-Royal.

Les images du jeune homme, sourire fendu jusqu’aux oreilles, signant les papiers et signant des chandails du CH, ont fait le tour des réseaux sociaux. Une séquence orchestrée, assumée, presque provocante. Une manière de dire : je suis ici, je suis riche, je suis prêt.

Pendant ce temps, Matvei Michkov, lui, sortait d’un des épisodes les plus humiliante de sa courte carrière nord-américaine.

En vacances à Dubaï, l’attaquant des Flyers de Philadelphie a été victime d’une tentative d’extorsion de 100 000 $ après un accident de voiture impliquant le véhicule de luxe qu’il avait loué pour l’occasion.

Ce n’est pas Michkov qui conduisait, et personne n’était en état d’ébriété. Mais les propriétaires de la compagnie de location auraient illégalement confisqué les passeports de deux citoyens russes — dont des proches de Michkov — exigeant le paiement immédiat pour ne pas ébruiter l’affaire aux médias.

Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est que les avocats de Michkov allaient riposter dans les pages de Match TV, dénonçant publiquement l’extorsion et révélant les coulisses troubles de cette mésaventure.

Le mal était fait. En quelques heures, Michkov était devenu, malgré lui, un symbole de naïveté dans l’univers impitoyable des jeunes millionnaires en vacances.

À travers tout ça, le message d’Ivan Demidov à son rival Michkov était clair. Tandis que l’un roule en Audi RS6 sur les routes trouées de Montréal et de la Rive-Sud, s’entraînant à Brossard avec le sourire et signant des chandails pour des fans déjà conquis, l’autre règle des problèmes diplomatiques à distance et doit s’expliquer sur des erreurs de jugement.

Demidov n’a même pas eu besoin de parler. Sa voiture est devenue un symbole royal: le Russe est devenu le roi de Montréal.

Il aurait pu faire discret. Il aurait pu prendre un Uber comme tout le monde. Mais non. Il a choisi l’Audi RS6 2025, un monstre de puissance à plus de 140 000 $. Le genre de voiture qu’on ne loue pas pour se rendre à l’aréna. Le genre de voiture qu’on affiche pour affirmer sa domination.

Et surtout, une Audi. Pas une BMW.

Le petit clin d’œil n’a pas échappé aux amateurs de symboles. Car la voiture impliquée dans l’accident à Dubaï avec Michkov aurait été une BMW M5, également louée à prix fort.

La coïncidence est trop parfaite. Un Russe qui roule en Audi à Montréal. Un autre qui plante sa BMW dans le désert de Dubaï. L’un sourit à la caméra. L’autre se défend dans un communiqué juridique.

Mais au-delà de la rivalité automobile, ce sont deux mentalités qui s’affrontent.

Matvei Michkov est un génie du hockey. Mais un génie avec une tempérament bouillant qui peut sauter des coches.

Voilà pourquoi il a besoin de entraîneur capable de le contrôler. Il l’a dit lui-même : il déteste les entraîneurs “soft”. Il a adoré jouer pour John Tortorella, un coach dur, intransigeant, à l’ancienne. Un coach qui ne fait pas de câlins. Qui bench ses vedettes sans explication. Et Michkov a adoré ça.

« Pour ma première saison, Tortorella était probablement le meilleur entraîneur que je pouvais avoir », a-t-il dit sans détour.

« Il m’a dit : je sais que t’es un gars avec du caractère. J’aime ça. Tu joues avec passion. Moi aussi. Parfois, ça veut dire qu’on va se pogner. »

Et ils se sont pognés. Mais avec respect.

Michkov n’a jamais voulu jouer pour un entraîneur comme Martin St-Louis, un homme d’émotion, de cœur, de pédagogie.

Un entraîneur “player”, qui se la joue "cool". Michkov, lui, veut un général, pas un ami. C’est pour ça qu’il ne voulait pas être repêché par Montréal. Il l’a toujours senti : le style du Canadien ne lui conviendrait pas. Il aurait étouffé dans le “country club” de Jeff Gorton et Kent Hughes.

À l’inverse, Demidov a immédiatement épousé la culture montréalaise. Il s’entraîne déjà avec les spécialistes du CH. Il apprend le français. Il reste tout l’été. Il sourit. Il signe des autographes. Il porte fièrement les couleurs de l’équipe. Il veut jouer dans un système qui met l’accent sur la créativité, sur l’intelligence, sur la liberté offensive.

Deux joueurs. Deux pays. Deux philosophies.

Mais la situation à Dubaï laisse des traces.

Quand on est un joueur de 20 ans, millionnaire, dans un pays étranger avec des amis russes sous contrat, on ne laisse pas un accident de voiture être géré par des extorqueurs.

Le fait que les passeports aient été retenus ne respecte les lois les plus élémentaires des Émirats arabes unis. C’est un cauchemar diplomatique. Et même si personne n’a été blessé, même si Michkov ne conduisait pas, l’image de l’affaire a terni sa réputation.

Dans les coulisses de la LNH, les dirigeants n’ont pas apprécié. Surtout à Philadelphie, une ville féroce, sans pitié, où les fans huent leurs propres joueurs. Un faux pas à Dubaï, ça laisse une tache à Philadelphie.

Pendant ce temps, les Flyers n’ont jamais commenté l’affaire en profondeur. Un simple « nous sommes au courant » a suffi. Pas de conférence de presse. Pas de prise en charge publique. Michkov a été laissé seul pour se défendre.

Ça aussi, c’est un message.

Rick Tocchet, nouvel entraîneur de l’équipe, n’est pas un tendre non plus. Michkov le sait. Il veut le convaincre. Mais l’accident, l’argent, l’embarras… tout ça pourrait hanter sa prochaine saison.

Demidov, lui, est vierge de scandale. Intouchable. Il arrive au camp les mains propres, la tête haute et le moteur rugissant.

Il n’y a pas eu d’affrontement entre Demidov et Michkov sur la patinoire encore. Pas de mêlée, pas de duel en tirs de barrage. Mais la guerre a déjà commencé. Par voitures interposées. Par attitudes contrastées. Par philosophies de vie incompatibles.

Et cette guerre, c’est la LNH qui en bénéficiera.

Parce que tôt ou tard, ces deux-là vont s’affronter. Et quand ce jour viendra, on se souviendra de l’Audi RS6. Du désert de Dubaï. Des 100 000 $. Du communiqué d’avocat. Des autographes sur les chandails. Du regard fier d’un Demidov sûr de lui. Et du silence inquiet d’un Michkov en contrôle de crise.

À Montréal, Demidov est déjà un roi. À Philadelphie, Michkov doit encore prouver qu’il ne sera pas son propre pire ennemi.