Sportsnet a lancé une bombe concernant Ivan Demdiov.
L'article publié par Eric Engels sur Sportsnet fait trembler la LNH.
Pour la première fois, sept recruteurs, dont cinq travaillant activement pour des équipes de la LNH, ont accepté de dresser un portrait sans filtre d’Ivan Demidov après seulement dix-sept matchs dans la ligue.
Normalement, ces gens détestent tirer des conclusions hâtives. Ils observent, notent, accumulent les données et recoupent leurs impressions. Ils n’aiment pas les “premières impressions”. Mais pour Demidov, ils ont fait une exception. Et ce qu’ils ont livré donne des frissons dans le dos.
D’entrée de jeu, Engels pose trois questions simples à ses interlocuteurs : à quel joueur vous fait penser Demidov, qu’est-ce qui vous impressionne le plus chez lui, et sur quoi doit-il travailler pour atteindre son plein potentiel? Trois questions simples, mais les réponses racontent tout : Montréal tient une superstar.
Le premier recruteur, prudent, refuse d’entrer dans le jeu des comparaisons faciles. Puis il craque. Selon lui, Demidov possède “les meilleures qualités de Mitch Marner et d’Alex Kovalev à leurs débuts”.
Le mélange de patience, de créativité et d’exécution chirurgicale. Mais, ajoute-t-il, “à la différence de ces deux-là, il est plus fort, plus dur à cet âge, et n’a peur de rien.”
Les recruteurs adorent cette nuance : Demidov n’est pas qu’un technicien, il est un compétiteur incroyable, un joueur qui exige la rondelle dans les moments où la plupart cherchent à s’en débarrasser.
Le deuxième, un ancien joueur de près de mille matchs dans la LNH, parle d’un autre nom sacré : Pavel Datsyuk.
“Pas pour le patin, précise-t-il, mais pour sa capacité à tromper les défenseurs, à créer de l’espace avec des gestes que personne n’anticipe. Il fait tout paraître lent autour de lui.”
Il insiste surtout sur la manière dont Demidov sort gagnant de ses duels un contre un : “il veut la rondelle, il veut gagner chaque bataille. Ce n’est pas un artiste fragile.”
Le troisième recruteur, lui aussi séduit, enfonce le clou :
“Offensivement, il est un Datsyuk moderne. Même posture sur patins, même coordination entre le cerveau, les mains et les pieds. Il manipule les défenseurs avec une fluidité qu’on ne voit que chez les joueurs d’élite.”
Ce recruteur ajoute un détail fascinant : avant même le match contre Vancouver, il trouvait que Demidov devait devenir une menace au tir, qu’il devait développer un vrai “one-timer”.
Surprise: quelques heures plus tard, Demidov enfilait justement un but parfait en un seul tir, comme pour lui donner raison.
Un autre éclaireur, basé dans l’Ouest canadien, y va d’une comparaison inattendue : Evgeny Kuznetsov. “Mais une version plus travaillante, plus intense”, précise-t-il.
Ce qu’il aime le plus chez lui, c’est son “bravery”, ce courage à tenter des passes impossibles et à déplacer le jeu latéralement, sans peur de l’erreur.
Ce recruteur trouve que Demidov doit apprendre à tirer davantage au lieu de toujours chercher la passe parfaite, mais il conclut que “son instinct est si élevé que même ses erreurs finissent par créer du danger”.
Puis viennent les deux vétérans du métier. Ces hommes, qui ont tout vu, évoquent le nom de Paul Kariya. “Même aisance dans les petits espaces, même illusion de légèreté. Il bouge avec la rondelle comme s’il glissait sur du verre.
Son jeu de possession est phénoménal. Il garde la rondelle une fraction de seconde de plus que tout le monde, et soudain, ses coéquipiers se libèrent.” Un autre compare même son contrôle du corps à celui de Peter Forsberg, pour cette capacité rare à protéger la rondelle tout en créant du jeu.
Enfin, le cinquième recruteur, celui qu’Engels décrit comme le plus expérimenté de tous, livre la synthèse la plus marquante :
“Il patine comme Macklin Celebrini, il pense comme Pavel Datsyuk, et il a du Kucherov quand il s’installe sur le demi-mur du powerplay.”
À ses yeux, Demidov est “déjà un joueur offensif d’élite”, mais il doit maintenant “gagner en puissance et en expérience”.
Tous s’entendent là-dessus : le jeune Russe a tout pour devenir une star, à condition de parfaire la partie défensive de son jeu.
Il devra apprendre à être prévisible dans sa zone, à soutenir les défenseurs et à faire confiance au système.
“Les grands joueurs deviennent des leaders quand leurs entraîneurs savent à quoi s’attendre d’eux”, explique un recruteur. “Demidov doit apprendre à être constant dans les détails. Le reste, il l’a déjà.”
Mais au-delà des comparaisons, c’est l’unanimité qui frappe. Engels le souligne : tous ont vu la même chose. Tous ont parlé d’un joueur au QI hockey hallucinant, capable de lire le jeu une seconde plus tôt que tout le monde.
Tous ont mentionné la même chose : sa patience, sa vision, et cette envie d’avoir la rondelle quand la pression monte. Aucun ne le voit comme un simple “prospect excitant”. Ils le voient comme un futur pilier de franchise.
Et à Montréal, ce genre de description évoque forcément des souvenirs. Marner, Kucherov, Datsyuk, Kariya… des noms qui appartiennent à l’histoire récente du hockey d’élite.
Entendre des recruteurs les prononcer dans la même phrase qu’Ivan Demidov, c’est admettre que le Canadien a enfin mis la main sur un joueur générationnel.
Ce qu’on pressentait depuis la KHL, ces experts le confirment : ce jeune-là n’est pas juste bon. Il est différent.
Évidemment, il y a encore des chantiers. Tous s’entendent pour dire que Demidov doit devenir plus fort physiquement, plus rapide dans ses premières enjambées, et plus discipliné dans les replis. Mais même dans la critique, on sent une forme d’admiration. L’un d’eux le résume parfaitement :
“Ce qui impressionne le plus, c’est qu’il veut déjà tout corriger. Il écoute. Il apprend. Il est obsédé par le progrès.”
Et cette phrase en dit plus que toutes les statistiques. Car Demidov, malgré ses 19 ans, agit déjà comme un professionnel.
Ceux qui l’observent de près notent qu’il arrive au Centre Bell des heures avant tout le monde, qu’il reste après les entraînements pour travailler ses lancers et ses virages.
L’un des dépisteurs interrogés raconte que “même dans les séances d’échauffement, il veut battre tout le monde aux drills”. Ce n’est pas un kid distrait, c’est un perfectionniste.
Dans les bureaux du Canadien, cette publication d’Éric Engels a provoqué des sourires. Pas seulement parce qu’elle conforte l’organisation dans ses choix, mais parce qu’elle révèle quelque chose de plus profond : le respect que Demidov inspire déjà à travers la ligue.
Plusieurs recruteurs sont allés le voir à Calgary, Edmonton et Vancouver, durant le dernier voyage de l’équipe, en sont ressortis renversés. Certains ont confié à Engels qu’ils n’avaient pas ressenti une telle fascination pour un jeune joueur depuis Kirill Kaprizov.
Et ce n’est pas un hasard si ce parallèle revient sans cesse. Kaprizov avait mis des années à franchir l’Atlantique, Demidov, lui, s’impose immédiatement. Il n’a pas eu besoin de rodage dans la KHL, à Laval, ni d’un encadrement particulier.
Il a pris le jeu à bras-le-corps. Dès son premier mois dans la LNH, il a produit, dominé et transformé l’avantage numérique du Canadien.
D’ailleurs, deux recruteurs soulignent la relation déjà naturelle entre Nick Suzuki et Ivan Demidov. L’un d’eux note que “la chimie est déjà organique”.
Suzuki joue plus haut, Demidov contrôle le rythme, et Cole Caufield retrouve les espaces que les défenseurs doivent désormais accorder au Russe. Ce genre d’équilibre est rare pour un trio de première unité d'avantage numérique.
“C’est ce qui arrive quand un joueur change le tempo d’une équipe”, dit un scout.
Ce n’est plus seulement un espoir. C’est une locomotive. Et ça, tout Montréal le sent.
Au final, le reportage d’Engels ne fait que confirmer ce que les partisans savaient déjà : Demidov n’est pas un feu de paille.
C’est un joueur qu’on compare déjà, sans rougir, aux plus grands talents de la dernière décennie. Pas parce qu’il les imite, mais parce qu’il les transcende.
Il a un peu de Marner dans sa créativité, de Kucherov dans sa ruse, de Datsyuk dans ses mains et de Kariya dans son équilibre. Il n’est pas “le nouveau quelqu’un”. Il est le premier Demidov.
Et la meilleure partie? Il n’a encore rien montré.
