La nouvelle star nocturne de Montréal joue ce soir et toute la ville retient son souffle.
Il y a des histoires qui naissent dans l’ombre d’un vestiaire, d’un corridor ou d’un vol de retour, mais celle-ci est née dans les cafés, les bars, les rues d’une ville qui transforme le moindre athlète en personnage mythologique.
Montréal n’a pas encore appris à connaître Jacob Fowler comme gardien; elle l’a déjà adopté comme figure publique.
À peine débarqué dans l’univers du Canadien, le jeune Américain de 21 ans s’est mis à vivre la ville comme ceux qui la comprennent instinctivement : en fréquentant ses lieux les plus vibrants, ses adresses les plus "trendy" socialement, ses environnements où se mélangent hockeyeurs, artistes, mannequins, entrepreneurs, influenceurs et noctambules.
Selon le balado Stanley 25, qui a littéralement déclenché un petit séisme de rumeurs hier soir, Fowler goûte déjà aux joies nocturnes de Montréal comme s’il y vivait depuis cinq ans:
Ce n’est pas l’histoire d’un jeune égaré, ni d’un gardien distrait; c’est l’histoire d’un nouveau venu qui a rapidement compris la dynamique particulière d’une ville où les joueurs du CH, même les recrues, deviennent instantanément des "magnets" à femmes.
Le matin, il passe par le September Café, ce petit havre hyper-branché de la rue Notre-Dame, fréquenté par la crème de Griffintown, là où tases de café coûtent cher et où les regards valent encore plus.
L’après-midi, il circule avec la nonchalance d’un gars qui comprend que, dans cette ville, les paparazzis ne dorment jamais.
Et le soir, on le retrouve au mythique ancien Rachel Rachel, devenu Names on the Way, un supper club où la musique des DJ crache et où, comme le disent ceux qui y vont, « les plus belles filles de Montréal » se rassemblent comme par instinct. Cet extrait vidéo va donner des sueurs froides à Kent Hughes, Jeff Gorton et Martin St-Louis:
Cette réalité-là, pour un joueur de 21 ans, c’est un vertige et une tentation, mais c’est aussi un piège : on commence à parler de toi pour autre chose que tes arrêts.
On scrute tes habitudes, on analyse ton entourage, on commente tes cafés, tes sorties, les noms de ceux qui t’accompagnent. Et Fowler, déjà, a compris qu’à Montréal, les caméras filment aussi en dehors de la patinoire.
Fowler attire les regards et comprend que le hockey à Montréal est une expérience qui déborde largement du jeu. Il sait trop bien que les femmes sont à son cou et doit déjà composer avec l’attention qui vient d’exploser autour de lui.
Mais attention. Celui qu’on a vu sous les néons de Names on the Way est en uniforme, et surtout partant contre Sidney Crosby et les Penguins.
C’est la quatrième fois seulement qu’il se tient au centre de la patinoire pour une rencontre de la LNH, et déjà la pression est immense, parce que la victoire de Pittsburgh la semaine dernière avait fait naître une euphorie autour de lui, parce que ses sorties suivantes ont été plus difficiles, et parce que Montréal est un marché où l’histoire se réécrit à chaque présence au filet.
Il serait injuste de prétendre que ses virées expliquent ses performances. L’horaire le contredit. Le timing aussi. Et personne ne peut lui reprocher de vivre une ville où les joueurs de hockey sont traités comme des dieux grecs.
Mais une vérité demeure : pour la première fois, Montréal se demande si elle n’a pas déjà commencé à fabriquer autour de lui la même aura de rockstar qu’elle accorde aux jeunes prodiges trop vite couronnés.
On aime la fougue, on aime la fraîcheur, on aime l’aisance d’un kidqui ne se laisse pas intimider par l’attention. On aime aussi les hommes à femmes.
Mais on scrute aussi chaque dérapage potentiel.
Et ce soir, tout ça converge sur la glace.
Le CH affronte les Penguins dans un match crucial pour le classement. Si le CH l'emporte, il sera premier de sa division.
Fowler revient devant le filet après une séquence marquée par une erreur coûteuse contre Philadelphie, une erreur que lui-même a assumée avec une maturité spectaculaire.
On sait qu’il prend la défaite personnellement. On sait qu’il vit chaque arrêt comme un verdict. On sait surtout qu’il aime ces moments-là, qu’il les veut, qu’il en a besoin. Ce n’est pas un gardien qui fuit la pression; c’est un gardien qui s’en nourrit.
Mais Montréal, elle, veut savoir autre chose : est-ce que la nouvelle vedette nocturne est aussi la nouvelle vedette du filet?
On espère simplement que Jacob Fowler n’a pas trop célébré hier soir, pas parce qu’on veut contrôler sa vie, mais parce que, ce soir, c’est Sidney Crosby qui l’attend, parce que le filet du Centre Bell n’est pas un endroit où l’on peut se permettre la moindre distraction, et parce que, qu’il le veuille ou non, Montréal le regarde déjà comme un symbole de quelque chose qui dépasse la simple statistique.
La ville s’emballe, les rumeurs se propagent, les caméras se multiplient, et le jeune Américain n’a peut-être pas encore compris qu’ici, la vie nocturne et la vie sportive ne sont jamais deux univers séparés : elles finissent toujours par se rencontrer au pire moment.
Les belles femmes de Montréal sont une chose... Sidney Crosby en est une autre...
