Pauvre Jake Evans. Non seulement il a été humilié par Martin St-Louis... mais par Nick Suzuki et Cole Caufield aussi...
Hier soir, la vérité a éclaté d’un coup, sans filtre, sans vaseline, sans excuses.
Le match contre les Sénateurs d’Ottawa a été une soirée où Martin St-Louis a perdu patience, où le système défensif du Canadien s’est écroulé comme jamais.
Et surtout : une soirée où Nick Suzuki a brisé le code sacré du vestiaire, exposant devant tout Montréal ce qui mijote à l’interne.
Et au milieu de cette tempête, un nom revient en première ligne : Jake Evans.
Le joueur de centre qui devait être un pilier défensif.
Le joueur à qui Kent Hughes a offert un contrat de quatre ans, 2,85 M$ par année, persuadé d’avoir trouvé une “aubaine”.
Le joueur aujourd’hui réduit à 9 minutes 22 secondes, un différentiel de -3, et un rôle humiliant : le premier joueur cloué au banc après la menace de Martin St-Louis.
La phrase de Suzuki a traversé la ville comme une bombe.
« Après la première période, Martin est entré dans le vestiaire et nous a dit que ceux qui ne savent pas défendre allaient rester assis. C’est toujours difficile de voir un coéquipier être cloué au banc. »
Jamais un capitaine ne dit ça.
Dans le langage de la LNH, c’est un aveu de fracture.
Suzuki n’a pas simplement décrit l’action de son coach. Sans le savoir, il a envoyé Evans sous l'autobus.
«C'est toujours difficile de voir des joueurs être laissés sur le banc, surtout un gars comme Jake. Il se bat depuis le début de la saison et on va espérer que le message soit compris par Jake»
Et la cerise sur le sundae?
Cole Caufield est allé dans la même direction.
« J’en ai marre de perdre parce qu’on joue mal dans notre zone… La majorité de leurs buts viennent d’une erreur ou d’une mauvaise couverture. C’est inacceptable. »
Jake Evans était clairement visé par Caufield.
Même dans les années noires, il affichait pourtant un différentiel raisonnable malgré des missions ingratissimes.
Aujourd’hui? Après plus du quart du calendrier : -15.
Seulement cinq joueurs de toute la ligue font pire. Et lorsqu’on lui en parle? Il tente l’humour.
« Le différentiel, c’est une statistique surestimée. Je ne regarde pas ça. »
Evans se fait manger vivant. Qu'il arrête de tenter de nous faire rire.
Il ne gagne plus ses mises au jeu. Il perd des batailles qu’il gagnait autrefois. Il se fait prendre hors position dans un système homme-à-homme.
St-Louis l’a puni.
Suzuki l’a enfoncé.
Caufield l'a achevé.
Et Montréal assiste, impuissant, à la chute d’un joueur autrefois fiable.
Le plus embarrassant dans tout ça? Le Canadien croyait avoir volé la ligue. On parlait d’une aubaine. On disait que d’autres GM et le monde des agents criaient au scandale.
Le Wild, les Devils, les Kings, même le Lightning, avaient fait des offres agressives de transaction avant la signature.
Tampa Bay offrait un choix de deuxième ronde + un espoir. Et on raconte que le New Jersey offrait davantage.
Kent Hughes a refusé.
Montréal a décidé de le prolonger.
Résultat?
Le contrat “brillant” de Hughes vieillit aussi mal qu’une pinte de lait oublié au soleil. Ce n’est pas Evans qui a volé de l’argent, c’est Evans qui a volé Kent Hughes.
L’aubaine est devenue un boulet. Un centre de quatrième trio payé trop cher pour être benché, trop mauvais pour être utile.
Et c’est là que la situation Jake Evans devient encore plus humiliante. Parce que pendant que Martin St-Louis benchait Evans, que Suzuki et Caufield l'enfonçaient, tout le monde à Montréal se souvenait de la vérité brutale : Trevor Zegras aurait pu être un membre du Canadien de Montréal.
Les Ducks d’Anaheim voulaient tourner la page, ils étaient prêts à le laisser partir contre un centre de soutien, un choix de 2e ronde et un petit extra. Les Flyers, eux, n’ont pas réfléchi trois secondes : Ryan Poehling, un choix de 2e ronde (45e) et un choix de 4e, et Zegras débarquait à Philadelphie. Trois miettes.
Tout le monde sait que Montréal avait la même offre sur la table, sauf que les Ducks voulaient Jake Evans. Et Kent Hughes a refusé. Il a choisi Evans plutôt que Zegras.
Il a choisi un centre de quatrième trio en déclin, plutôt que l’un des joueurs les plus électrisants de sa génération, meilleur ami de Cole Caufield, aujourd’hui en feu avec 25 points en 25 matchs et meilleur joueur en fusillade de la LNH. Et un différentiel de +1.
On peut tourner ça dans tous les sens : le Canadien a laissé filer Zegras pour protéger Jake Evans, et cette bourde retombe maintenant au visage de l’organisation comme une honte nationale.
Et vous voulez la "joke" de l'année?
Selon ce qui circule, Philadelphie, les mêmes Flyers qui ont volé Trevor Zegras pour trois fois rien, seraient encore à la recherche d’un centre de profondeur et seraien très intéressés à Jake Evans.
En ce moment, leur 4e centre est Rodrigo Abols. Ouch.
Hughes doit-il sauter sur l'occasion et envoyer Evans à Philadelphie, tout en rappelant Owen Beck de Laval?
Car dans une saison où le Canadien cherche une identité, la situation Evans pourrait être le point de rupture.
Elle expose les failles du système. Elle expose les erreurs de Hughes. Elle expose la fracture qui s’installe dans ;a chambre.
Si St-Louis et Hughes ne réparent pas ça rapidement, ce ne sera pas seulement Jake Evans qui coulera… mais tout le projet CH.
