Jakob Pelletier fond en larmes devant sa famille

Jakob Pelletier fond en larmes devant sa famille

Par André Soueidan le 2025-04-05

Il y a des soirs qui restent gravés dans le cœur pour toujours. Et pour Jakob Pelletier, ce samedi soir au Centre Bell en était un.

Le genre de soirée qui, peu importe le pointage final, restera comme un moment sacré. Dans un aréna mythique, entouré de sa famille, Pelletier a vécu un moment plus grand que nature, un rêve éveillé.

Et devant les caméras de TVA Sports, c’est un jeune homme sincèrement ému, les yeux pétillants d’émotion, qui s’est confié à Renaud Lavoie à l’entracte de la deuxième période.

« C’est incroyable. Je pense que j’ai 50 personnes ici à soir, donc de pouvoir vivre ça, c’est vraiment un rêve. »

Un rêve d’enfant québécois, né dans la passion du hockey, nourri dans les patinoires de la province, et devenu réalité dans le temple montréalais.

Mais ce qui a tiré une larme ou deux aux plus endurcis, c’est lorsqu’il a parlé de sa grand-mère, 82 ans, sa fan numéro un depuis toujours, présente dans les gradins pour le voir jouer ce match si spécial.

« Je pense que c’est ma fan numéro un depuis que j’ai 5-6 ans, donc qu’elle puisse venir ici ce soir, c’est quand même un petit boost en plus. »

Impossible de ne pas ressentir la puissance de ce moment. Une grand-mère fière, des parents fébriles, une cinquantaine de proches qui scandent son nom dans un Centre Bell rempli : c’est l’essence même du hockey au Québec, le sport comme vecteur d’union, de famille, de rêve.

Mais Pelletier n’était pas là que pour faire dans la nostalgie.

Dès la première période, il s’est illustré en récoltant une passe sur le but de Ryan Poehling, le seul des Flyers jusqu’à ce point. Preuve que, malgré l’émotion, il n’avait pas oublié sa mission sur la glace.

« Premièrement, faut pas que je prenne une pénalité encore, mais je pense que si on joue comme on a joué en première, ça devrait être correct pour nous. » (en riant)

C’est ce genre de moment qui fait du bien dans une saison tumultueuse pour les Flyers. Après une campagne remplie de hauts et de bas, marquée par des décisions controversées, notamment le départ de John Tortorella derrière le banc, Jakob Pelletier semble enfin respirer.

Et ce n’est pas un hasard s’il reprend du galon. Le départ de Tortorella a visiblement permis à plusieurs jeunes, dont Pelletier, de retrouver leur confiance.

Sous la férule d’un coach moins rigide, plus en phase avec la nouvelle génération, Pelletier peut enfin jouer son style de hockey – rapide, intense, instinctif.

Depuis quelques semaines, les chiffres parlent pour lui. Ses minutes augmentent, ses responsabilités aussi. Il est utilisé dans toutes les sauces.

Et cette passe, samedi soir, au Centre Bell, était la cerise sur le sundae d’une séquence franchement encourageante.

Mais ce match avait quelque chose de plus. Quelque chose de familial, de viscéral.

Une fierté partagée dans tout le Québec

La fierté de voir un gars de chez nous briller, même dans un uniforme adverse. Le Québec aime ses joueurs. Peu importe l’équipe.

Pelletier est l’un des leurs, un p’tit gars de la province qui s’est rendu jusqu’à la LNH avec le cœur au ventre.

Et ce genre de moment, en prime time, ça inspire.

Ça résonne dans les arénas de Drummondville, de Sherbrooke, de Baie-Comeau. Ça rappelle aux jeunes qu’avec du travail, de la résilience et un entourage solide, tout est possible.

Et Pelletier, c’est exactement ça : un parcours fait de sueur, d’efforts, de patience. Repêché 26e au total par les Flames en 2019, il a fait son chemin sans tambour ni trompette.

Il a rongé son frein dans la Ligue américaine. Il a attendu son tour. Et aujourd’hui, avec les Flyers, il commence à récolter les fruits de sa détermination.

Pelletier n’a pas marqué ce soir. Il n’a pas dominé. Il a récolté une passe, certes, mais ce qu’il a offert, c’est bien plus que des statistiques.

C’est une leçon d’humilité, un rappel que derrière chaque joueur, il y a une histoire, une famille, un village qui l’a soutenu.

Et en ce samedi soir d’avril, dans l’enceinte mythique du Centre Bell, c’est tout ça qu’il portait sur ses épaules. Et il l’a fait avec grâce.

« C’est vraiment un rêve. »

Ce soir, Pelletier n’a pas seulement aidé son équipe. Il a offert au public québécois un moment sincère, brut, d’une rare authenticité.

Dans un monde du sport souvent cynique, cette parenthèse lumineuse valait tous les buts du monde.

Amen