Kent Hughes a trop attendu : Arber Xhekaj ne vaudra plus jamais un choix de première ronde.
Et sans le vouloir, en tenant tête à Nikita Zadorov dans un furieux combat, Jayden Struble a fait baisser sa valeur sur le marché des transactions:
Il y a des décisions qui hantent les directeurs généraux pendant des années. Des moments où il fallait agir avant que la valeur d’un joueur s’effondre. Des occasions qui ne reviennent jamais.
Et dans le cas d’Arber Xhekaj, il devient impossible d’ignorer la réalité brute : Kent Hughes a trop attendu. L’an dernier, selon plusieurs insiders, le défenseur robuste valait un choix de première ronde. Aujourd’hui, cette possibilité s’est évaporée. Disparue. Définitivement compromise.
Et ce qu’on a vu ce soir en est la démonstration la plus cinglante.
Parce que ce soir, une scène symbolique, presque tragique, a figé le destin du « shérif » de Montréal : Arber Xhekaj s’est fait sonner par Tanner Jeannot. Pas par Zadorov. Pas par un monstre de 260 livres. Par Jeannot. Un gars plus petit, plus léger, mais plus stable, plus contrôlé, plus efficace.
Pendant ce temps, Jayden Struble, lui, affrontait sans sourciller l’un des plus dangereux colosses de la LNH, Nikita Zadorov, six pieds sept, 255 livres, une montagne en patins. Et Struble, qui fait six pieds et à peine 207 livres, a tenu son bout avec une audace qui a marqué les joueurs, les entraîneurs et les partisans.
C’est un message envoyé en lettres capitales : le vrai shérif à Montréal, ce n’est plus Xhekaj. C’est Struble.
Et ça, Kent Hughes est obligé de le voir.
La vérité, c’est que la ligue était prête à payer cher pour Arber Xhekaj. Son histoire, sa popularité, son style, son impact physique, tout faisait grimper son attrait.
À l’époque, un choix de première ronde n’était pas exagéré. Certains parlaient même d’un choix + un espoir. Le CH avait entre les mains un actif rare, convoité, un défenseur robuste de 6 pieds 4, capable de changer le ton d’un match.
Puis rien.
Hughes a patiné autour du dossier. Il n’a jamais voulu l’admettre publiquement, mais il croyait que Xhekaj avait encore une marge de progression. Il voulait lui donner une chance. Il voulait attendre. Il s’est dit qu’un joueur aussi unique garderait sa valeur.
Mais la LNH n’attend pas. Elle n’a aucune pitié. Et plus Xhekaj jouait peu, plus sa valeur fondait. Moins Martin St-Louis lui faisait confiance, plus les recruteurs adverses riaient dans leur barbe.
Dix minutes de jeu. Des pénalités coûteuses. Une incapacité chronique à gagner la confiance de l’entraîneur. Une absence flagrante de progression dans les lectures défensives.
La ligue, qui autrefois voyait en lui un diamant brut, le voit maintenant comme un joueur limité, un spécialiste sans constance. Un sixième défenseur au mieux. Un problème au pire.
Ce soir, avec le KO signé Jeannot, la chute s’est accélérée. Ce n’était pas juste une défaite en combat. C’était l’image d’une identité qui est brisée.
Struble joue avec intensité, mais sans panique. Il joue avec force, mais avec contrôle. Et surtout : il joue avec courage pur, le genre de courage qui crée une culture.
Et pendant qu’il se battait avec le monstre, Xhekaj, lui, affrontait Jeannot, un adversaire plus petit, plus léger… et il s’est fait envoyer sur son derrière.
À Montréal, où tout est symbole, où tout est interprété, c’est un renversement de hiérarchie en direct.
Le timing rend la situation encore plus explosive. Arber Xhekaj arrive à la fin de son contrat. 1,3 million. Deuxième année. Et cet été : joueur autonome avec compensation.
C’est là que tout se complique :
S’il reste à Montréal, il sera payé comme un 6e défenseur, voire un 7e.
S’il va ailleurs, il peut jouer top 6 garanti.
S’il reste dans la rotation actuelle, il n’aura jamais les minutes nécessaires pour négocier.
S’il reçoit une offre hostile, et c’est très possible, Montréal devra décider si Xhekaj mérite 2,5 ou 3 millions.
La vérité ? Montréal ne lui donnera pas ça.
Pas tant que Matheson, Guhle, Hutson et bientôt Engström sont devant lui dans les préférences de St-Louis.
Et lui, de son côté, veut jouer. Il veut vivre une carrière. Il veut avoir un vrai rôle. Il veut être respecté. Il sait que :
Philadelphie le veut absolument.
Boston le prendrait demain matin.
Chicago rêve de l’avoir pour protéger Bedard.
Les Islanders de Patrick Roy le voudrait pour protéger Matthew Schaefer.
Pittsburgh a besoin d’un protecteur pour ses jeunes.
Son marché existe. Son futur ailleurs existe.
