Échange d'Arber Xhekaj ou Jayden Struble: Nashville doit trancher

Échange d'Arber Xhekaj ou Jayden Struble: Nashville doit trancher

Par David Garel le 2025-12-10

Ce devait être une soirée stratégique pour Kent Hughes, une vitrine soigneusement préparée devant un Centre Bell rempli de recruteurs venus évaluer les pièces du puzzle que le DG du Canadien s’apprête, enfin, à déplacer.

Mais ce match, qui devait clarifier le marché et confirmer les valeurs respectives des joueurs ciblés, s’est transformé en catastrophe en direct, une de ces nuits où chaque erreur pèse plus lourd parce qu’elle est scrutée par les paires d’yeux les plus influentes de la LNH.

Dans les estrades, deux recruteurs des Predators de Nashville, encore une fois, encore hier, observaient avec attention les défenseurs que Montréal est prêt à inclure dans la transaction pour Ryan O’Reilly, transaction qui a déjà atteint un stade avancé.

Les Predators ont été clairs : ils veulent un défenseur gaucher capable de jouer NHL maintenant ou un espoir A.

Le Canadien avait placé sur la table un choix de première ronde et l’un de trois noms: Arber Xhekaj, Jayden Struble, ou, si Nashville insistait, Adam Engström, même si l’organisation préférerait éviter de sacrifier ce dernier.

Mais dès la première période, on a compris que la soirée allait tourner au désastre.

Jayden Struble, que Nashville convoitait tout particulièrement, a offert le pire match de sa saison. Une nuit où tout semblait horrible : mauvaises lectures, hésitation, mise en échec manquée, relances ratées, et surtout cette incapacité flagrante à soutenir Lane Hutson face aux meilleurs trios adverses.

Le duo Struble-Hutson, déjà fragile, s’est écroulé sous les yeux des recruteurs qui venaient précisément évaluer Struble dans ce type de situation. Hier, il n’a pas passé le test. Pas même de près.

Et ce n’est pas une mauvaise séquence, c’est un signal.

Pour Nashville, qui imaginait Struble comme un défenseur stable, robuste, capable d’avaler des minutes dans un rôle défensif clair, cette performance jette une ombre inquiétante. On le dit depuis un mois : Struble peine contre les trios élites. Hier, il n’a pas simplement peiné : il a coulé.

Pendant ce temps, Arber Xhekaj, celui dont la valeur fluctue énormément, a mieux tiré son épingle du jeu. Certes, lui aussi a semblé perdu par séquences, mais il a limité les dégâts, terminé sa soirée à 0, a joué 16 minutes sans commettre l’erreur fatale que plusieurs anticipaient, et a laissé une impression autrement plus solide que Struble.

À ce stade, il n’est pas exagéré d’affirmer que, dans l’esprit de Nashville, l’ordre des préférences a peut-être changé. Hier soir, sans rien dire, sans même sourire, les recruteurs ont probablement coché un nom et effacé l’autre. Struble a perdu des points. Xhekaj en a gagné.

Surtout que le shérif a un pouvoir marketing que truble n'a pas.

Et dans un marché où les perceptions se construisent souvent en une seule soirée, ce changement pourrait être déterminant.

Mais la soirée noire ne s’est pas arrêtée là.

Les Blue Jackets de Columbus, qui avaient aussi envoyé des représentants, ont été témoins d’une autre implosion : celle de Samuel Montembeault, encore une fois méconnaissable, encore une fois fragile, et encore une fois incapable de stabiliser un match qui exigeait justement qu’un gardien montre de quoi il est fait.

Columbus était probablement la seule équipe prête à considérer un scénario où Montréal leur envoyait Montembeault pour décharger le ménage à trois. Cette porte-là vient peut-être de se refermer brutalement.

Ils observaient aussi Jakub Dobes puisqu'il était le partant, et l’histoire fut la même : naufrage, mauvais rebonds, manque de synchronisme, et cette impression que le filet pèse cent livres de plus lorsqu’il y a des recruteurs dans l’amphithéâtre.

Alors que Montréal voulait montrer sa profondeur, il a montré sa vulnérabilité.

Tout ce qui devait rassurer a inquiété.

Tout ce qui devait convaincre a repoussé.

Tout ce qui devait propulser les négos… les a ralenties.

Et c’est là que le dossier principal revient sur la table : Ryan O’Reilly.

Les Predators savent que Montréal veut ce centre comme solution immédiate pour son top-six. Ils savent aussi que Kent Hughes est prêt à payer un choix de première ronde en 2026 protégé et un défenseur gaucher NHL-ready.

Avant hier, Struble semblait être la pièce maîtresse de l’offre.

Après hier, il faut poser la question :

Est-ce qu’Arber Xhekaj va prendre le chemin de Nashville?

Il est robuste, il est unique, il est marketable, il peut jouer immédiatement, et il a offert une performance qui, sans être spectaculaire, était nettement supérieure à celle de Struble sous pression.

Et dans ce marché où tout se joue sur des détails, où chaque erreur fait grimper le prix, et où chaque bon moment devient un argument, Kent Hughes a peut-être vu son plan s’effondrer en l’espace de soixante minutes.

Le DG du Canadien sort de cette soirée avec plus de questions que de réponses, avec un marché qui se resserre, avec Columbus qui recule, avec Nashville qui hésite, et avec une réalité brutale :

Un seul défenseur gaucher du CH a amélioré sa valeur hier… et ce n’était pas celui que Montréal voulait sacrifier.

Et si Montréal veut vraiment Ryan O’Reilly, il faudra peut-être accepter ce que personne ne voulait dire à voix haute :

L’offre finale pour Nashville pourrait bien être :

Arber Xhekaj + choix de première ronde.

Et après une soirée comme celle-là, ce n’est plus Nashville qui court après Montréal.

C’est Montréal qui doit sauver la valeur de ses actifs.