Revirement de situation à Montréal: ça sent la fin pour Jayden Struble

Revirement de situation à Montréal: ça sent la fin pour Jayden Struble

Par David Garel le 2025-12-20

Il y a encore quelques semaines à peine, Jayden Struble était présenté, à tort ou à raison, comme l’un des jeunes défenseurs favoris de Canadiens de Montréal, un joueur que Martin St-Louis semblait vouloir installer, développer, protéger... comme un chouchou...

Or, ce narratif-là est en train de s’effondrer à une vitesse spectaculaire. Et ce qui se passe actuellement à Montréal n’a plus rien d’un simple ajustement temporaire : on assiste à un véritable renversement de hiérarchie sans pitié et lourd de conséquences pour Struble.

La séquence des derniers matchs fait mal. À Chicago, Struble a perdu gros. Très gros. Dix minutes de temps de jeu, une présence sur l’unique but adverse, puis un banc prolongé qui en disait long sur la confiance du personnel d’entraîneurs.

Pendant ce temps, Adam Engström, lui, montait en flèche, enchaînant les minutes, les missions, les responsabilités, au point de franchir le cap des 16 minutes avec une aisance qui ne laissait aucune ambiguïté : ce joueur-là ne fait plus partie de la rotation expérimentale, il fait partie du groupe.

Et Arber Xhekaj, souvent présenté comme le mal-aimé de St-Louis, est lui aussi passé devant Struble dans l’ordre des priorités, avec une utilisation plus stable et un rôle mieux défini.

Pendant longtemps, tout indiquait que Martin St-Louis méprisait Xhekaj: utilisation limitée, envoi dans les gradins, banc réchauffé, messages répétés sur les « erreurs niaiseuses », la gestion du risque et le fameux hockey intelligent.

Dans l’espace public, le narratif s’est installé : Xhekaj était mal aimé, mal compris, presque puni pour ce qu’il est. Et c’est là que le revirement de situation devient cinglant.

Est-ce que St-Louis s’est réellement ajusté parce qu’il estime aujourd’hui que Xhekaj joue mieux que Struble? Est-ce que la pression médiatique, les accusations de maltraitance et le bruit constant autour du « Shérif » ont fini par peser dans la balance? 

Peu importe, le grand perdant est Struble.

Le retour de Mike Matheson ne fait qu’enfoncer le clou. Dès qu’il est de nouveau disponible, c’est Struble qui saute. Pas Xhekaj. Pas Engström. Struble.

Et le plus inquiétant pour lui, c’est que Kaiden Guhle n’est même pas encore revenu au jeu. On parle d’un défenseur qui va réintégrer l’alignement après les Fêtes, ce qui signifie qu’à effectif complet, il y aura clairement un joueur de trop à la ligne bleue.

Or, à la lumière des décisions récentes, ce joueur de trop commence sérieusement à ressembler à Jayden Struble.

Ce contexte change complètement la lecture du dossier. Longtemps, on a associé Struble à de possibles discussions de marché comme pièce secondaire, comme complément dans un échange plus large avec un choix de première ronde, notamment dans les rumeurs entourant Ryan O’Reilly.

Mais ce scénario-là a volé en éclats. Le Canadien est allé chercher Phillip Danault. Le besoin criant au centre a été comblé. Il n’y a plus d’urgence.

Mais il faut regarder la réalité en face:  il n’y a plus de raison de conserver tous ces défenseurs jeunes quand l’embouteillage devient contre-productif.

Lorsque Kaiden Guhle reviendra de blessure, ils seront 8 défenseurs... dont 6 gauchers.

Dans cette équation, Arber Xhekaj demeure protégé. Qu’on le veuille ou non, son statut dépasse le simple cadre du hockey.

Il est populaire. Il est vendeur au niveau marketing. Kent Hughes le sait. L’organisation le sait. Et dans un marché comme Montréal, ça compte.

Engström, de son côté, est en pleine ascension et correspond exactement à ce que St-Louis valorise : lecture du jeu, efficacité, simplicité, intelligence, coup de patin élite.

Il est loin devant Xhekaj et Struble... déjà. Il ne sera plus jamais renvoyé à Laval.

Alors la question devient inévitable : que fait-on avec Jayden Struble?

Le garder comme septième ou huitième défenseur n’a aucun sens pour son développement, ni pour la gestion des actifs. Le laisser perdre de la valeur sur le banc ou dans les gradins serait une erreur stratégique.

Et dans une ligue où les équipes cherchent constamment de jeunes défenseurs abordables, mobiles et robustes, capables de jouer en troisième paire, Struble conserve encore une valeur intéressante.

Pas énorme. Mais réelle. Suffisante pour récupérer un choix, peut-être un deuxième tour, peut-être un élément qui permettrait de compenser le choix élevé de 2e ronde qu'on a sacrifié pour Danault (40e au total en ce moment).

Ce qui est certain, c’est que Struble n’est plus le “chouchou” de Martin St-Louis. Les décisions récentes le prouvent sans la moindre zone grise. Le coach persiste et signe : les minutes se gagnent, la confiance se mérite, et en ce moment, Struble est celui qui recule pendant que les autres avancent.

À Montréal, quand la glace se resserre et que les options diminuent, ce genre de dynamique mène rarement à une fin heureuse pour le joueur concerné.

Le Canadien s’apprête à quitter la maison pour une longue séquence à l’étranger. Le timing est parfait pour que les rumeurs s’intensifient pendant le gel des transactions.

Et si un mouvement devait survenir dans les prochaines semaines à la ligne bleue, il ne faudrait pas être surpris si le nom de Jayden Struble est celui qui finit par sortir du tableau.

Parce qu’en ce moment, il n’y a tout simplement plus de place pour lui.