Jean-Charles Lajoie dévoile sa tristesse et sa déprime aux Québécois

Jean-Charles Lajoie dévoile sa tristesse et sa déprime aux Québécois

Par David Garel le 2025-01-24

Depuis quelques semaines, une ombre plane sur Jean-Charles Lajoie.

L’animateur, reconnu pour son franc-parler et son ton souvent provocateur, semble afficher une lassitude inquiétante.

Sa voix, autrefois énergique et passionnée, trahit désormais une forme de fatigue mentale et de résignation face à la réalité du monde du sport et, plus largement, à celle de la société québécoise.

Dans ses plus récentes chroniques, on ressent une profonde tristesse qui transcende le simple cadre du hockey. Lajoie, visiblement affecté par l’incertitude qui entoure TVA Sports, ne peut cacher son pessimisme croissant.

Entre les pertes financières sans fin du réseau, les cotes d’écoute en chute libre et la menace bien réelle d’une fermeture imminente si TVA Sports perd les droits de la LNH et du CH en 2026, il est difficile de ne pas y voir un homme dépassé par les événements.

Prenons un instant pour analyser les propos récents de Lajoie :

« On dirait qu’on ne fait que gérer de la décroissance et du misérabilisme. »

Des paroles lourdes de sens, qui semblent dépasser la simple analyse du hockey. Lajoie ne parle plus seulement des performances du Canadien, mais dépeint un portrait plus large d’une société en déclin, d’un Québec aux prises avec une crise identitaire et économique.

Le fait qu’il fasse des parallèles entre la reconstruction du CH et les déboires de la province en dit long sur son état d’esprit actuel.

Son constat est implacable : la société québécoise est malade, les infrastructures s’effondrent, les services publics sont à bout de souffle, et même son échappatoire – le hockey – ne suffit plus à lui apporter un brin d’optimisme.

Et pour couronner le tout, la situation chez TVA Sports est plus critique que jamais. Lajoie est sans doute conscient que le temps presse pour le réseau de Québecor, dont les pertes se chiffrent en centaines de millions de dollars avec TVA Sports, et qui peine à rivaliser avec un RDS en pleine offensive.

"Dans toutes les phases de nos vies, on dirait qu’on est pris pour calculer."

L’offre conjointe de Bell combinant RDS et Crave à un prix défiant toute concurrence est une déclaration de guerre ouverte à TVA Sports.

Ce dernier, qui n’a ni la profondeur de contenu ni les moyens de riposter, est à la merci de cette offensive stratégique.

Lajoie, qui a toujours défendu corps et âme son réseau, voit peu à peu les fondations de TVA Sports s’effondrer, ce qui se reflète dans son ton de plus en plus défaitiste.

Ses récentes interventions sur la perte d’abonnés de la câblodistribution, sur la domination grandissante des plateformes numériques et sur l’échec commercial de TVA Sports révèlent un constat accablant : il sait que l’avenir est sombre. Et cela se ressent dans ses prises de parole.

Et encore une fois, il n’a pas pu s’empêcher de décocher quelques flèches à l’endroit de l’entraîneur-chef du Canadien :

« St-Louis mérite énormément de crédit pour le succès actuel de son équipe. Évidemment, tout n’est pas parfait. Il redevient peu à peu le personnage fuyant les médias qu’il était à titre de joueur. »

Ces propos, qui semblent au premier abord neutres, cachent en réalité une critique à peine voilée. Lajoie reproche encore une fois à St-Louis son manque d’ouverture envers les journalistes et sa gestion hermétique de l’équipe.

Un discours qui fait écho à ses attaques répétées lors des moments difficiles du CH, lorsqu’il avait même annoncé la supposée démission de l’entraîneur – une rumeur qui s’est avérée fausse et qui lui a valu les railleries des partisans.

Et maintenant que le CH connaît une embellie, Lajoie change son angle d’attaque en mettant de l’avant des critiques sur l’attitude du coach envers les médias, plutôt que sur ses compétences techniques.

« S’il me demandait conseil, je lui dirais de rester humble, accessible, philosophe et jovial, de redevenir le St-Louis qu’on a tout de suite adopté à son arrivée en poste. »

Un conseil qui sonne plus comme une leçon condescendante que comme un véritable soutien. Comme si Lajoie ne pouvait tout simplement pas reconnaître le mérite de St-Louis sans glisser une critique par en-dessous.

Et lorsque ce n’est pas St-Louis, ce sont d’autres joueurs du CH qui deviennent les cibles privilégiées de Lajoie.

Joel Armia est sa nouvelle victime, lui qui traverse pourtant enfin une bonne séquence.

« Joel Armia? De grâce, est-ce qu’on peut juste oublier le projet? »

Jean-Charles Lajoie adopte de plus en plus un ton autoritaire, se plaçant en expert incontestable capable de dicter la bonne marche à suivre pour l’organisation.

Il se permet même de définir la stratégie à adopter par Kent Hughes, rejetant tout attachement sentimental aux joueurs et prônant une approche froide et calculée :

« S’amouracher d’un joueur qui connaît une bonne séquence, il faut que ça demeure notre job à nous, partisans et observateurs. Pas celle du patron hockey. »

Mais à force de donner des leçons à tout le monde, Lajoie ne finit-il pas par s’isoler davantage? Les partisans en ont assez de son ton condescendant et de sa propension à toujours aller à contre-courant des émotions populaires.

Pourtant, cette fois-ci, il a peut-être raison. Evans est un joueur de soutien, et surpayer pour des éléments de profondeur pourrait nuire à la progression du CH à long terme.

" À entendre ce qui se dit et à lire ce qui s’écrit depuis que le Canadien gagne, Armia est un intouchable. Non.

Armia est excellent en dernière année de contrat. S’il veut accepter deux millions $ par année avec des contrats d’un an à la fois, je veux bien jaser, sinon, c’est bye! "

Mais encore une fois, c’est dans le ton qu’on sent une désillusion presque personnelle de la part de Lajoie.

On peut se demander si cette vision fataliste du Canadien n’est pas qu’un reflet du désespoir qui s’installe chez TVA Sports.

Les revers financiers du groupe Québecor pèsent lourdement sur la chaîne, et Lajoie en est la voix, oscillant entre défaitisme et frustration.

Au-delà du débat sportif, une question commence à se poser sérieusement : Jean-Charles Lajoie va-t-il bien ? 

Son discours est rempli d’une fatigue émotionnelle qui dépasse de loin le cadre du hockey. Entre ses préoccupations sociétales, les pertes d’emplois massives et son insatisfaction chronique envers le Canadien, il semble sombrer dans une spirale de négativité qui ne passe plus inaperçue.

Les partisans du CH, autrefois amusés par ses envolées, s’interrogent désormais sur la sincérité de son pessimisme.

Est-ce un simple jeu médiatique pour attirer des auditeurs, ou une réelle détresse face à un avenir incertain, autant pour TVA Sports que pour lui-même ?

Alors que TVA Sports lutte pour sa survie, Jean-Charles Lajoie incarne malgré lui le malaise qui entoure le réseau. Ses analyses, teintées de pessimisme et de résignation, en disent long sur l’état actuel des choses chez Québecor.

Il semble de plus en plus clair que les rumeurs de fermeture et les pertes financières monumentales pèsent sur son moral, et qu’il peine à cacher son découragement.

Sa voix trahit un homme fatigué, usé par les revers du CH, mais surtout par ceux de l’empire médiatique qui l’emploie.

Le hockey restera-t-il son refuge, ou assistera-t-on bientôt à une déclaration plus personnelle de la part de celui qui, malgré ses critiques, vit et respire le sport au quotidien ?