Jean-Charles Lajoie réplique à Martin St-Louis: l'histoire dégénère entre les deux hommes

Jean-Charles Lajoie réplique à Martin St-Louis: l'histoire dégénère entre les deux hommes

Par David Garel le 2024-10-25

La tension entre Martin St-Louis et Jean-Charles Lajoie a atteint un point de rupture inquiétant, et il devient de plus en plus évident que cette confrontation pourrait dégénérer.

Le journaliste Lajoie n’a pas seulement appelé à la démission de l’entraîneur du Canadien de Montréal plus tôt cette semaine, mais il l’a désormais transformé en cible de moqueries incessantes, s’attaquant sans relâche à son langage imagé et ses proverbes simplistes.

Cette escalade dans les critiques ne laisse plus place au doute : Lajoie ne lâchera pas prise et Martin St-Louis est manifestement à bout de nerfs.

Lors d’une récente conférence de presse, St-Louis semblait viser directement Lajoie – sous le couvert de parler des fans et des journalistes critiques – lorsqu’il a martelé qu’il balayerait tous les doutes sur son passage, comme il l’a toujours fait dans sa vie et qu'il n'écouterait jamais la critique quelqu'un à qui il ne demanderait jamais conseil.

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Canadiens head coach Martin St. Louis shares his thoughts on the outside noise around the team when working in a hockey mad city like Montreal and says he doesn't listen to it, and it won't change what he does or make him upset.

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Mais derrière cette affirmation, l’agressivité de son ton et la tension effrayante dans son regard ont révélé bien plus qu’une simple déclaration d’intention.

Avec les dents serrées et une intensité glaciale, St-Louis a donné l’impression qu’il répondait à un affront personnel, faisant trembler la salle de presse et laissant un malaise persistant.

Cette situation est le reflet d’une fracture croissante entre l’entraîneur et certains observateurs influents, Lajoie en tête.

Ce dernier ne se contente plus de remettre en question la capacité de St-Louis à diriger, il ridiculise ouvertement ses expressions et sa philosophie. Il a qualifié la phrase légendaire « Emmène ta game dans la game » de formule creuse, dépassée, et sans valeur concrète.

Selon lui, ce slogan – autrefois perçu comme inspirant – est aujourd’hui un symbole du déclin du message de St-Louis et de l’incapacité des joueurs à progresser sous sa direction.

« Les joueurs finiront par exécuter une fois qu'ils auront des consignes claires. Mais en ce moment, la responsabilité des mauvaises performances est partagée à parts égales entre les entraîneurs et les joueurs. »

Lajoie ne s'arrête pas là. Il critique également le manque de structure de l'équipe, reprochant à St-Louis de jouer à la « roulette russe » en défensive avec des schémas confus.

« On joue à la roulette russe dans notre territoire avec ce système homme à homme. Les gars courent après la rondelle sans savoir où aller, comme un chevreuil pris sur le boulevard métropolitain. »

Selon lui, l’utilisation d’un système homme à homme – une idée souvent défendue par St-Louis – ne fait que générer chaos et confusion.

Pour Lajoie, le plan de reconstruction de l’équipe est un concept vague et sans direction claire, une infopub visant à temporiser les attentes des partisans.

« Le Canadien de Montréal n'est pas un compte TikTok. On peut bien sortir des slogans accrocheurs trois fois par semaine, mais sans résultats sur la glace, ça ne suffira pas. »

« Le Canadien, en ce moment, c’est une formule marketing à la mode. On lance des phrases accrocheuses, mais sur la glace, il n’y a aucune structure ou stratégie."

"On vend la reconstruction, mais combien de saisons faudra-t-il avant de voir des résultats? »

Derrière ces attaques, il est évident que cette bataille médiatique dépasse le cadre d’une simple critique sportive. St-Louis, ancien joueur étoile ayant tout gagné, refuse de se voir ainsi démantelé par des observateurs qu’il considère comme étrangers à son parcours et à sa philosophie.

Le mépris implicite dans ses déclarations à l’égard de ceux qui doutent de lui, comme Lajoie, ne fait qu’alimenter l’animosité entre les deux.

Leurs échanges se transforment en un duel d’ego, où St-Louis cherche à défendre son honneur face à un Lajoie qui jubile à l'idée de voir le projet de l’entraîneur s'écrouler.

La situation devient d’autant plus critique que St-Louis semble perdre non seulement la confiance du public, mais aussi celle de ses joueurs.

Les signes de régression, en particulier chez les jeunes comme Arber Xhekaj, ne font qu’alimenter les critiques de Lajoie.

« Certains jeunes, comme Arber Xhekaj, régressent au lieu de progresser. Ce n’est pas normal. »

L'entraîneur est désormais pris dans une spirale où chaque défaite accentue la pression et donne plus de munitions à ses détracteurs.

Cette rivalité entre Lajoie et St-Louis pourrait bien marquer un tournant décisif dans la saison du Canadien. Si l’équipe ne parvient pas à redresser rapidement la barre, il est fort probable que cette tension se répercute sur la direction du club.

Il devient clair que la patience des partisans s’effrite, et dans un marché aussi exigeant que Montréal, une telle tempête médiatique pourrait forcer Kent Hughes et Geoff Molson à intervenir.

Si rien ne change, cette confrontation pourrait se solder par un départ fracassant de St-Louis. Le parallèle avec d’autres entraîneurs confrontés à la pression de Montréal – comme Michel Therrien ou Dominique Ducharme – est inévitable.

En attendant, Lajoie continue de souffler sur les braises avec ses critiques sans pitié, prêt à transformer cette bataille en un conflit impossible à ignorer.

Dans ce climat tendu, une seule certitude demeure : si St-Louis ne parvient pas à « emmener sa game dans la game », Lajoie sera le premier à le rappeler, sans ménagement.

N'invitez pas les deux hommes au même party. Ça va mal se terminer.