La scène était brutale, presque irréelle.
Dans le studio de TVA Sports, Jean-Charles Lajoie a livré l’un des monologues les plus cinglants de sa carrière, et il faut l’avouer : il avait raison sur toute la ligne.
Même les techniciens et les caméramans présents sur le plateau étaient sous le choc devant la virulence du discours.
Le verdict de Jean-Charles Lajoie? Kent Hughes a complètement échoué. Il a figé, il a reculé, il a trahi son propre plan.
« Il faut le faire : cinq victoires de suite et une défaite en prolongation. À un petit point des séries vendredi passé et en lutte avec cinq équipes pour les deux derniers rangs donnant accès aux éliminatoires… Et Kent Hughes n’a rien fait. Rien du tout. »
Lajoie sans pitié : avec 12 choix au repêchage en 2025, neuf autres en 2026, une banque de jeunes défenseurs de qualité, et une marge de manœuvre sous le plafond salarial, Hughes avait tout en main pour améliorer son club.
Mais non. Il a choisi l’inaction, préférant laisser Michael Pezzetta être son 12e attaquant dans un match crucial pour la course aux séries.
« Michael Pezzetta sur la glace pour disputer ce crucial duel, au lieu de Laine, un abonné à la grippe de Montréal. J’ai ravalé plusieurs fois pour ne pas déprimer à vue d’œil. »
L’incompréhension est totale. Jakub Dobes obtient un départ alors que le Canadien joue avec seulement 21 joueurs disponibles.
« Pourquoi le club a-t-il pris la route avec seulement 21 joueurs disponibles plutôt que 23 comme le permet le règlement? Pire, avec Pezzetta comme seul substitut? Ça coûte si cher de rappeler un Condotta ou un Barré-Boulet? »
C’est un manque total de respect envers les joueurs, les entraîneurs et les partisans.
Une gestion catastrophique de la date limite
Tout ça aurait pu être évité si Kent Hughes avait bougé à la date limite des échanges. Jean-Charles Lajoie n’arrive toujours pas à comprendre comment Hughes a pu rester immobile dans un marché où tout était possible.
Brad Marchand? Il ne coûtait qu’un choix de 2e tour en 2027.
Casey Mittelstadt? Il a été échangé contre Charlie Coyle.
Deux joueurs qui auraient transformé l’attaque du Canadien. Mais Hughes n’a rien fait.
Et encore pire : il a refusé des offres pour des joueurs qu’il va perdre cet été sans rien obtenir en retour.
« La couleuvre de la récompense faite aux joueurs en ne liquidant pas Evans, Armia, Dvorak et Savard, je suis désolé, mais je refuse de l’avaler! »
L’idée que ne rien faire est une récompense pour les joueurs est une absurdité. Hughes a vendu cette ligne aux médias, mais personne n’y croit.
Lajoie voit clair dans son jeu :
« Tout le reste n’est qu’illusion et qu’une ligne de communication. Entrer dans la gorge des gens que ne pas bouger vendredi était une excellente nouvelle, un vote de confiance envers le groupe en place, une belle récompense pour les joueurs, ce sont des phrases bien mâchées et bien envoyées par Hughes. »
Kent Hughes a perdu la face
Ce que Hughes a fait (ou plutôt ce qu’il n’a pas fait) restera gravé dans l’histoire du Canadien.
Il s’est laissé influencer par Martin St-Louis et son vestiaire. Il a abandonné son côté calculateur et froid pour prendre une décision basée sur l’émotion.
Et aujourd’hui? Le CH est plus vulnérable que jamais.
Les joueurs sont frustrés. Les partisans sont furieux. Les experts sont en état de choc.
« Ça laisse penser que l’objectif des séries 2025 de l’organisation se trouve à Laval et non à Montréal. »
Une humiliation totale pour Kent Hughes, qui vient peut-être de commettre la plus grosse erreur de sa carrière.
On ne va pas se le cacher : Jean-Charles Lajoie n’a pas que des admirateurs. Il est polarisant, souvent excessif, et ses prises de position créent des remous. Il y a des jours où on l’écoute avec scepticisme, où ses envolées théâtrales semblent plus destinées à faire du bruit qu’à réellement analyser la situation.
Mais cette fois-ci? Il était absolument dans le mille.
C’est rare qu’on puisse dire cela, mais Jean-Charles Lajoie a livré une critique percutante, justifiée et surtout impossible à contredire.
« Vous ne constituez pas une organisation qui se respecte lorsque vous quittez pour 10 jours sur la route avec un seul substitut, un gars qui ne serait probablement pas des 12 attaquants partants du Rocket. »
Lajoie n’a pas simplement critiqué Kent Hughes. Il l’a exposé. Il l’a mis à nu.
Il a mis des mots sur ce que tout le monde ressentait en regardant la gestion catastrophique du CH. Il a dénoncé, avec son intensité habituelle, l’inaction incompréhensible du DG, le refus d’améliorer l’équipe à une période cruciale et le fait que, malgré toutes ses ressources, Hughes n’a rien fait.
C’est un fait : Hughes a raté son coup.
Et pour une fois, Jean-Charles Lajoie a mis de l’émotion là où elle était nécessaire. Sa colère, sa déception et son incompréhension n’étaient pas seulement des effets de manche pour capter l’attention. Elles reflétaient l’état d’esprit de toute une base de fans qui ne comprend pas comment Kent Hughes a pu s’asseoir et regarder passer la parade.
Il n’a pas eu peur de dire son opinion, et surtout, il n’a pas eu peur de froisser qui que ce soit. Il a dit tout haut ce que bien des partisans pensaient tout bas : cette date limite des transactions est un échec total pour le CH.
Une fois n’est pas coutume, mais chapeau à Jean-Charles Lajoie. Il a frappé fort, et cette fois, il a visé juste.