Signature à Montréal: Kent Hughes et Jeff Gorton écrivent l'histoire

Signature à Montréal: Kent Hughes et Jeff Gorton écrivent l'histoire

Par David Garel le 2025-10-14

L’automne a été marqué par la signature-clé de Lane Hutson, le prodige américain lié à Montréal jusqu’en 2033. Mais en ce mois d’octobre 2025, le vrai coup d’éclat se joue en coulisses. Et il ne concerne ni un espoir prometteur, ni un vétéran aguerri. Il concerne deux hommes en veston-cravate : Jeff Gorton et Kent Hughes.

Selon plusieurs sources bien branchées, les prolongations de contrat des deux architectes du CH sont finalisées. On parle d'ententes de 5 ans.

Et cette fois, il ne s’agit pas d’un simple renouvellement administratif. On parle de montants historiques, de chiffres jamais vus dans l’histoire de la LNH pour des hommes de hockey en coulisses.

Depuis son embauche en novembre 2021, Jeff Gorton a transformé l’identité du Canadien. De franchise brisée par les décisions de Marc Bergevin, le club est devenu un projet ambitieux, structuré et respecté à travers la ligue. 

Trois équipes ont tenté de lui voler la vedette : les Blue Jackets de Columbus, les Sharks de San Jose… et plus récemment, les Islanders de New York, qui lui ont offert la présidence et la direction générale. 

Mais Geoff Molson a refusé que Gorton parle à ces équipes. Et il en fait aujourd'hui le dirigeant le mieux payé de toute la LNH.

Son contrat actuel se termine en 2026. Mais le statu quo était impensable. Selon ce qui circule, Jeff Gorton empochera un salaire se situant au-dessus 7 millions de dollars par saison, soit près de deux millions de plus que  l’actuel DG le mieux payé de la LNH. Et à juste titre.

La barre de référence actuelle? Kyle Dubas. À 5,7 M$, il est techniquement le DG le mieux payé… sauf qu’il est aussi président des opérations hockey des Penguins. 

Ça tombe bien, car Jeff Gorton voit son titre de V-P opérations hockey changer pour président. Tout le monde savait qu'il était le "big boss". C'est maintenant confirmé.

Et c’est là que le nom de Kent Hughes entre dans l’histoire. Arrivé en janvier 2022 dans un rôle pour lequel plusieurs doutaient de son profil d’agent, Hughes a rapidement gagné ses galons.

Il a repêché Juraj Slafkovsky, puis Lane Hutson, ensuite Jacob Fowler, Michael Hage, et surtout Ivan Demidov. Il a acquis Noah Dobson et Zachary Bolduc. Il a mis le CH en séries dès 2025. Il a respecté et même devancé l’échéancier. Bref, il a livré.

Et pourtant, son salaire actuel est de 1,7 million. Le même que Barry Trotz à Nashville, le même que le plancher salarial des DG de la ligue. Un chiffre honteux, quand on sait que Marc Bergevin gagnait plus de 3 millions à Montréal, malgré une fin de règne catastrophique. Encore plus choquant, quand Martin St-Louis, l'entraîneur, empochera 5 M$ cette saison.

Kyle Dubas (Penguins de Pittsburgh): 5,7 M$

Julien BriseBois (Lightning de Tampa Bay): 3,5 M$

Jim Nill (Stars de Dallas): 3,2 M$

Doug Armstrong (Blues de St. Louis): 3,0 M$

Don Sweeney (Bruins de Boston): 2,9 M$ 

Kelly McCrimmon (Golden Knights de Vegas): 2,4 M$

Rob Blake (Kings de Los Angeles): 2,3 M$

Bill Guerin (Wild du Minnesota): 2,2 M$

Bill Zito (Panthers de la Floride): 2,1 M$

Daniel Brière (Flyers de Philadelphie): 2,0 M$

Tom Fitzgerald (Devils du New Jersey): 1,9 M$

Steve Yzerman (Red Wings de Detroit) : 1,8 M$

Barry Trotz (Predators de Nashville): 1,7 M$

Kent Hughes (Canadien de Montréal): 1,7 M$

Kent Hughes voulait maintenant un salaire à la hauteur : au minimum 5 M$ par année. Certains disent qu’il visait exactement 5,7 M$, soit l’équivalent de Dubas… mais sans le titre de président. Ce serait donc le plus haut salaire jamais versé à un DG pur dans l’histoire de la LNH.

Si les deux signatures se sont conclus aux chiffres évoqués 7 M$ pour Gorton, 5,7 M$ pour Hughes, on parlera d’un investissement annuel de près de 13 M$ pour la direction hockey du CH. Une somme inédite dans la LNH. Une révolution silencieuse.

Et pourtant, c’est amplement justifié. Gorton et Hughes, ensemble, ont instauré une culture de patience, de développement, d’analyse et d’audace.

Ils ont résisté à la tentation de sacrifier leurs jeunes contre du succès immédiat. Ils ont survécu à des critiques féroces, à des blessures majeures, et ont ramené l’équipe en séries plus vite que prévu.

Ils ont donné un sens au mot "reconstruction". Et maintenant, ils voulaient être payés en conséquence.

Si Molson n'a pas hésité. Il voulait écarter le scénario catastrophe qui aurait pu survenir dès l’été 2026. Les deux contrats arrivaient à échéance. Et s’ils sentaient que leur loyauté n’était pas récompensée, ils seraient partis. Il y aura des  Gorton et Hughes ne sont pas remplaçables. Leur relation est complexe, parfois tendue, mais fonctionnelle.

Gorton privilégie la robustesse, la structure, la méthode « old school ». Hughes, lui, est adepte des statistiques avancées, de la vitesse, de la fluidité.

Perdre l’un, c’est déstabiliser l’autre. Perdre les deux, c’est faire exploser le projet de fond en comble.

Molson va "cracher les billets verts". Il n'a pas le choix.

L’heure n’est plus aux demi-mesures. Le Canadien a bâti un monstre à deux têtes… mais un monstre structuré, intelligent, calibré. Un duo de stratèges qui est en train de redéfinir ce qu’est un front office dans la LNH.

Mais encore faut-il avoir le courage de sortir le chéquier. 13 millions minimum. Un montant faramineux? Peut-être. Mais dans une ligue où un ailier de 4e trio gagne 3 M$, investir dans tes cerveaux n’est plus un luxe. C’est une évidence.

Le moment est venu pour Geoff Molson de sceller l’avenir du club. De faire de Gorton et Hughes les visages d’un projet sérieux, durable, ambitieux.

13 millions, c'est cher... ramener la Coupe Stanley à Montréal, ça n'a pas de prix...