Depuis son repêchage au 4e rang en 2016, Jesse Puljujärvi incarne tout ce qu’un espoir prometteur peut rater dans la LNH.
Son passage chaotique entre Edmonton, la Caroline et Pittsburgh l’a laissé avec une réputation d’attaquant inconstant, incapable de justifier son statut de choix top 5.
Aujourd’hui, alors que les Penguins ont choisi de rompre son contrat, une question brûle les lèvres : Kent Hughes devrait-il se risquer à réclamer l’ailier finlandais au ballottage?
Puljujärvi, c’est le joueur qui hante les directeurs généraux. Gabarit intéressant, mains correctes, coup de patin acceptable… mais un manque flagrant de constance et d’instinct offensif.
Partout où il est passé, l’histoire a été la même : un début encourageant, une disparition progressive et, inévitablement, un départ silencieux.
Avec 57 buts en 382 matchs, on ne parle pas d’un marqueur naturel, mais bien d’un joueur qui a toujours eu de la difficulté à s’imposer malgré des opportunités sur des trios offensifs.
Mais alors, pourquoi le Canadien s’intéresserait-il à lui? Certains évoquent son passé commun avec Patrik Laine.
Les deux finlandais avaient créé des flammes ensemble au Championnat mondial junior, mais cette étincelle ne s’est jamais transposée en LNH.
D’autres avancent qu’avec le probable départ de Joel Armia, Puljujärvi pourrait combler un trou sur le quatrième trio.
Mais est-ce que Kent Hughes veut vraiment retomber dans ce cycle où il ramasse des projets avortés dans l’espoir d’un miracle?
Si l’on regarde l’historique du Canadien sous la gestion de Hughes, il y a une tendance claire : donner une deuxième vie à des joueurs qui ont été laissés de côté ailleurs.
Sean Monahan en est le meilleur exemple. Mais la différence majeure, c’est que ces joueurs avaient encore une certaine valeur, que ce soit par leur expérience, leur leadership ou une production offensive encore viable.
Puljujärvi, lui, traîne une longue liste de déceptions qui rendent sa réclamation hautement improbable.
Le Finlandais est un cas fascinant parce qu’il représente ce que la LNH adore et déteste en même temps : un attaquant format géant avec des habiletés techniques intrigantes, mais qui n’a jamais su les maximiser.
À Edmonton, il était censé être l’ailier parfait pour McDavid. Raté.
En Caroline, il devait bénéficier d’un environnement plus stable et de compatriotes finlandais Sebastian Aho, Teuvo Teuravainen et Kotkaniemi pour relancer sa carrière. Raté encore.
Pittsburgh lui a donné une autre chance dans un rôle plus effacé. Même résultat. À ce stade-ci, il devient difficile d’ignorer le pattern.
Certains diront qu’il manque simplement une bonne structure pour s’épanouir. D’autres rappelleront que si trois équipes ont abandonné, il y a probablement une raison bien plus profonde.
La LNH est une ligue d’opportunités, mais aussi d’exigences. Les joueurs qui ne livrent pas finissent inévitablement par être écartés, et c’est exactement ce qui est en train de se passer avec Puljujärvi.
Un autre point à considérer : la situation contractuelle du Canadien. Montréal n’a pas exactement une tonne de place pour un autre projet.
On parle d’une équipe en reconstruction qui mise sur le développement de jeunes joueurs comme Slafkovský et Beck.
Insérer un vétéran qui traîne un historique d’échecs dans ce groupe n’est peut-être pas la meilleure stratégie. Sans parler du fait que Puljujärvi n’a pas non plus un profil qui correspond à un besoin criant de l’équipe.
Ce n’est pas un marqueur naturel, ce n’est pas un joueur de centre et ce n’est pas un attaquant défensif fiable. Alors pourquoi se compliquer la vie?
Il faut aussi se poser la question : pourquoi serait-il soudainement plus efficace à Montréal? Si un marché comme Edmonton n’a pas su maximiser son potentiel aux côtés du meilleur joueur au monde, pourquoi Kent Hughes croirait-il qu’un miracle se produira au Centre Bell?
C’est un pari risqué qui, à moins d’un revirement spectaculaire, ne changerait pas grand-chose à la situation actuelle du CH.
L’option la plus logique pour Puljujärvi est peut-être un retour en Europe. La KHL ou la Liiga finlandaise pourraient lui offrir un environnement où il serait plus à l’aise et où la pression serait moindre.
Il pourrait enfin jouer avec confiance et retrouver un certain niveau de production. Mais dans la LNH, son temps semble compté.
Kent Hughes a prouvé qu’il aime donner des chances aux joueurs laissés pour compte, mais il a aussi démontré qu’il n’est pas du genre à gaspiller un contrat pour le simple plaisir de le faire.
Jesse Puljujärvi est peut-être un beau projet sur papier, mais en réalité, il est un pari trop incertain pour un Canadien qui cherche à bâtir avec du solide.
À moins d’un miracle, on peut tourner la page. Jesse Puljujärvi ne sera pas un de plus.