C’est une journée qui a sûrement réveillé des souvenirs douloureux pour Michel Therrien.
Aujourd’hui, les Bruins de Boston ont officiellement congédié Jim Montgomery, et quelque part, dans un coin de sa mémoire, Therrien a dû ressentir un petit frisson désagréable.
Parce que la dernière fois qu’un entraîneur francophone s’est fait montrer la porte par les Bruins, c’est Therrien lui-même qui en a payé le prix.
Retour en février 2017. Michel Therrien, alors entraîneur-chef du Canadien de Montréal, menait une équipe en perte de vitesse après un début de saison prometteur.
Mais à Boston, Claude Julien venait d’être congédié.
Une opportunité que Marc Bergevin n’a pas pu ignorer.
Quelques jours plus tard, Therrien était remercié, remplacé par Julien, considéré à l’époque comme l’un des meilleurs entraîneurs de la LNH.
Ce n’était pas qu’une question de performances pour Therrien : c’était une question de timing. Julien était disponible, et Montréal n’a pas hésité.
Aujourd’hui, le scénario est différent, mais l’écho est troublant.
Jim Montgomery, né à Montréal et parfaitement bilingue, devient soudainement un entraîneur libre sur le marché. Mais cette fois, la chaise derrière le banc du Canadien est occupée par Martin St-Louis.
Et contrairement à 2017, personne ne semble vouloir bousculer les choses.
Pourtant, ce moment rappelle à quel point le hockey peut être cruel, et à quel point la mémoire collective de cette ville peut parfois jouer des tours.
Therrien avait été sacrifié non pas parce qu’il était mauvais, mais parce qu’un entraîneur « meilleur » et immédiatement disponible avait créé une pression irrésistible.
Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Montgomery, bien qu’il ait connu du succès, n’a pas la même aura que Julien à l’époque.
Il ne représente pas cette option incontournable qui forcerait Kent Hughes à envisager un geste drastique.
Cela dit, la situation souligne à quel point le hockey reste une affaire de moments, où le timing et les perceptions comptent parfois autant que les résultats.
Pour Martin St-Louis, l’histoire de Therrien et Julien est un rappel que rien n’est jamais acquis, même dans un projet de reconstruction.
Montréal est un marché exigeant, où les attentes peuvent changer rapidement.
Mais pour l’instant, St-Louis bénéficie d’une situation bien différente : il incarne une vision, un projet à long terme, quelque chose que ni Therrien ni Julien n’avaient à leur époque.
Jim Montgomery ne prendra pas la place de St-Louis. Pas cette fois.
Mais ce départ soudain, tout comme celui de Julien en 2017, reste une preuve que dans la LNH, les entraîneurs sont souvent les premières victimes d’un système impitoyable.
Michel Therrien, en voyant Montgomery tomber, doit se souvenir avec une pointe d’amertume de ce jour où lui aussi, victime des circonstances, a dû céder sa place.