Un jour, on écrira un film sur Jonathan Drouin et Nathan MacKinnon.

"J'ai 28 ans. Si je suis ici, je le dois à Nate (MacKinnon). C'est lui qui a convaincu Joe (Sakic, le président) et Chris (MacFarland, le DG) de me donner une chance."

"Le temps passe vite. J'ai perdu beaucoup de temps. Je ne veux pas brûler ma chance".

Ces propos de Jonathan Drouin, vont droit au but. En entrevue avec The Athleric, même s'il ne nomme pas Montréal, il est clair qu'il pense au Canadien quand il affirme avoir le sentiment d'avoir perdu assez de temps.

"Notre amitié (avec Nathan MacKinnon) provient de nos forces et de nos faiblesses. Je me souviens, il avait de la difficulté à se stationner en parrallèle. Il n'était vraiment pas un bon conducteur, au point de se mettre en danger (rires). Alors je venais le chercher pour aller à l'école ensemble."

Alors que plusieurs pensent que les joueurs d'âge junior ne vont pas vraiment à l'école, Joe et Nate avaient quand même de bonnes notes et prenaient leur parcours scolaire au sérieux. Mais en classe, ils ne faisaient que parler de hockey.

Nathan MacKinnon s'en souvient comme si c'était hier.

"On arrivait à l'école tôt et on partait très tard. Cela a payé avec nos notes."

Jonathan Drouin en rajoute.

"On voulait avoir de bonnes notes pour garder nos parents contents. Mais en classe, on ne faisait que parler de hockey. On regardait les faits saillants de la LNH, on se parlait de nos stratégies, on respirait, mangeait, vivait hockey."

On aurait pu penser que deux joueurs de ce talent dans la même équipe auraient créer de la jalousie entre eux. Mais ce fut totalement le contraire. Dominique Ducharme parlait même de "velcro" lorsqu'on lui demandait de donner un qualificatif à son duo à Halifax.

Jonathan Drouin est confiant que cette chimie depuis la nuit des temps va faire des étincelles sur la glace au Colorado.

"Je trouve toujours Nate sur la glace. Je vais le trouver 10 ans plus tard."

Nathan MaKinnon, un buteur né, est vraiment excité de ravoir Drouin à ses côtés.

"J'adore jouer avec Joe, parce que j'aime jouer avec des joueurs capables de faire des "give-and-gos", de bouger la rondelle, de me repérer. J'aime avoir la rondelle sur ma palette et il va me trouver à chaque coup".

Leur ancien coéquipier à Halifax, Stefan Fournier, parle de "cheat code" quand il jase de ses deux chums.

"Ils me criaient dessus quand je ratais leurs passes. Leur vision était tellement profonde et complexe que souvent, je n'étais pas assez fort pour les suivre ou prédire leurs jeux. Ils faisaient de la magie sur la glace."

L'agent de Jonathan Drouin, Allan Walsh, affirme qu'ils font pratiquement de la télépathie entre eux.

"Ils ont cette capacité de communiquer sur la glace sans se parler. Ça devient psychique".

L'attaquant québécois est bien conscient de la chance qu'il a reçue au Colorado.

"Nate a tout fait pour convaincre les dirigeants. Dans le processus d'attente, c'était stressant. On s'envoyait des textos, on se croisait les doigts. Quand j'ai reçu la réponse positive, on sautait de joie. C'est vraiment un rêve de se retrouver."

MacKinnon est persuadé que Drouin va relancer sa carrière au Colorado.

"Montréal est une place qui peut devenir très lourde ("heavy") pour les Canadiens-Français. Un changement d'air va tout changer".

Le mot de la fin appartient à Jonathan Drouin.

"Nous avons joué ensemble à 8 ans, à 16 ans et maintenant à 28 ans. J'espère que nous resterons ensemble pour 10 ans de plus".

Un jour, on écrira un film sur les deux amis. Il faudrait que le Colorado gagne la Coupe Stanley pour une fin digne d'Hollywood.

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