Jonathan Drouin sans pitié envers Martin St-Louis: un geste froid et cruel

Jonathan Drouin sans pitié envers Martin St-Louis: un geste froid et cruel

Par David Garel le 2025-03-23

Il y a des soirées où tout s’aligne parfaitement.

Où les gestes, les décisions, les silences et même les absences résonnent plus fort qu’un but en prolongation ou en tirs de barrage.

Samedi soir à Montréal, ce ne sont pas les statistiques qui ont marqué l’histoire. Ce n’est pas le point au classement, ni la victoire en tirs de barrage.

Non, ce qui a fait de ce match un moment inoubliable, c’est le coup de génie silencieux de Jonathan Drouin, et la défaite psychologique cuisante de Martin St-Louis.

Parce qu’il faut le dire clairement : Martin St-Louis s’est fait jouer comme un petit junior. Et la main derrière ce chef-d’œuvre tactique, c’était celle de Jonathan Drouin.

Le même que St-Louis avait cloué au banc sans raison apparente lors d’un match humiliant à Montréal. Le même que tout le monde qualifiait de flop, de déception, de fantôme. Samedi, il a remis les pendules à l’heure, calmement, intelligemment, et surtout, sans même tirer un seul lancer.

Alors que le match se dirigeait vers les tirs de barrage, Jared Bednar, l’entraîneur-chef de l’Avalanche, avait un plan simple : envoyer Jonathan Drouin. Logique, après tout. Un ancien du CH, habile, en confiance. Mais c’est là que Drouin a pris le contrôle.

« J’allais y aller avec Drouin, mais il m’a dit d’envoyer Nelson car sa technique allait battre Montembeault », a révélé Bednar après la rencontre.

Ce n’est donc pas le coach qui a pris la décision finale. C’est Jonathan Drouin lui-même qui a choisi le tireur gagnant.

Et ce n’était pas une intuition en l’air. C’était un coup stratégique prémédité, basé sur sa connaissance intime de Samuel Montembeault, son ancien coéquipier pendant deux saisons à Montréal.

Drouin savait. Il savait comment Montembeault réagirait. Il savait que Brock Nelson avait le bon profil, le bon angle, la bonne feinte. Et il avait raison. Nelson a marqué. Le CH a perdu. Et Drouin a gagné.

Pendant ce temps, St-Louis essayait d’être plus fin que les autres.

De l’autre côté, pendant ce même moment décisif, le coach du CH improvisait une autre surprise. Il laissait Lane Hutson sur le banc, et envoyait… Christian Dvorak.

Oui, Christian Dvorak, un joueur qui ne figure pas sur la liste des tireurs naturels de qui que ce soit.

Pourquoi? Parce qu’il “le sentait”. Parce qu’il était “hot”. Une justification ridicule, défendue en point de presse comme si on avait parlé d’un sixième sens de génie.

Mais personne n’y a cru. Ni les partisans. Ni les analystes. Ni les joueurs, probablement. Et surtout pas Jonathan Drouin, qui à cet instant, avait déjà remporté la bataille mentale.

Ce qui rend le tout encore plus savoureux, c’est la vengeance du passé. C’est Martin St-Louis lui-même qui avait "benché" Drouin pendant un match entier à Montréal.

Une humiliation publique. Un message d’autorité. Une manière de dire :

« Tu ne mérites même pas une présence. » Et aujourd’hui? C’est Drouin qui décide. C’est Drouin qui fait gagner son équipe. C’est Drouin qui "outsmart" son ancien coach.

Ce match n’était pas juste Avalanche contre Canadiens. C’était Québec contre Québec. Montembeault contre Drouin. St-Louis contre son passé.

Et dans cette petite guerre froide bien de chez nous, Jonathan Drouin a remporté chaque échange.

Il n’a même pas eu besoin d’aller tirer. Il a regardé la scène, évalué les options, et a suggéré calmement à Bednar : « Va avec Nelson. » 

Le résultat? Un but. Une victoire. Un point de plus au classement. Et un point d’exclamation sur sa revanche personnelle.

Et pendant ce temps, Drouin continue de produire. 33 points en 38 matchs. Une renaissance, une constance, une confiance retrouvée.

C’est fou, mais c’est réel. On parlait d’un joueur qu’on croyait brisé, fini, irrécupérable. Et aujourd’hui, il est le cerveau derrière une victoire stratégique contre son ancien club, contre son ancien coach, contre ses anciens démons.

Jonathan Drouin est au sommet. Et il l’a fait en silence, avec classe, avec précision.

Ce soir-là, il n’a pas tiré.

Mais il a tout frappé dans le mille.

Et le détail final, celui qui rend cette soirée encore plus cruelle pour le camp montréalais, c’est la manière dont Brock Nelson a battu Samuel Montembeault.

Ce n’était pas un tir chanceux. Ce n’était pas une feinte improvisée. C’était un tir chirurgical, placé exactement là où Jonathan Drouin savait que ça ferait mal : le bas de la mitaine, ce fameux côté rapproché que Montembeault n’arrive toujours pas à protéger avec constance. C’est cette faille-là que Drouin a ciblée… sans même tirer.

Il n’a pas levé les bras. Il n’a pas crié victoire. Mais il a vu tout ce qu’il devait voir. Le mouvement du gardien. Le tir de Nelson.

Le disque qui passe dans l’ouverture qu’il avait désignée à Bednar quelques secondes plus tôt. Et pendant que le Centre Bell se figeait, pendant que Martin St-Louis digérait sa propre décision douteuse, Jonathan Drouin, lui, savait déjà. Il avait plombé Montembeault, à distance, en silence, avec une précision diabolique.

Une feinte dans l’ombre. Une victoire mentale. Une revanche glacée.

Le roi, c’était Drouin. Et Montembeault n’a vu que le flash du tir… et l’ombre de son ancien coéquipier derrière la manœuvre.

Cruel...et sans pitié..