Jordan Harris défend Kent Hughes et Jeff Gorton

Jordan Harris défend Kent Hughes et Jeff Gorton

Par David Garel le 2024-11-27
canadiens

Jordan Harris, aujourd’hui défenseur marginal des Blue Jackets de Columbus, s’est permis récemment de donner des conseils aux partisans du Canadien de Montréal sur l’art d’accepter une reconstruction.

Oui, vous avez bien lu. Harris, un joueur qui n’a toujours pas marqué le moindre point en 11 rencontres avec Columbus, et qui traîne un différentiel de -3, semble penser qu’il peut nous dicter comment naviguer dans l’adversité. Mais sérieusement, de quoi parle-t-il?

Servant de monnaie d’échange dans la transaction qui a amené Patrik Laine à Montréal, Harris est aujourd’hui loin de briller dans l’Ohio.

Au mieux, il joue le rôle d’un réserviste qu’on envoie sur la glace lorsque tout le monde est blessé.

Pas offensif, pas physique, et à peine fiable en défense, Harris peine à justifier son statut dans une équipe en reconstruction elle-même.

On ne parle même pas d’un vrai défenseur de la LNH ici. Alors, se présenter comme une voix d’autorité sur les rouages d’une reconstruction? On se garderait une petite gêne à sa place.

Dans une entrevue accordée à Anthony Martineau, Harris a tenté de jouer les motivateurs :

« Les partisans doivent y croire. Ça ne clique pas maintenant, mais je crois qu’un jour, ça va débloquer. »

«Je crois qu’il est parfois facile d’appuyer sur le bouton panique quand les défaites s’accumulent. Il y a tellement de bonnes personnes là, chez les joueurs, les entraîneurs et les gestionnaires.

J’ai confiance qu’ils auront du succès à un certain moment."

Ce genre de propos peut passer lorsqu’il vient d’un joueur établi ou d’un dirigeant respecté comme Kent Hughes. Mais de Jordan Harris?

Un joueur incapable de s’imposer même dans une brigade défensive aussi fragile que celle des Blue Jackets? Il y a là une dissonance flagrante.

Si Harris avait su "cliquer" lui-même à Columbus, peut-être que ses mots auraient porté un minimum de poids.

Un bon gars, mais pas un bon défenseur

Anthony Martineau a bien essayé de vendre l’humanité d’Harris, racontant comment celui-ci l’a accueilli avec un câlin dans le vestiaire des Jackets. Sympathique, sans aucun doute.

Mais cette anecdote révèle surtout une chose : Harris, malgré toutes ses qualités humaines, ne fait pas grand-chose pour se faire remarquer sur la glace.

Dans une ligue où les résultats priment sur tout, être une "bonne personne" ne suffit pas pour garder un poste.

Certes, Harris était bien intégré à Montréal et semblait apprécier la ville et ses partisans.

Mais son départ ne semble avoir laissé aucune cicatrice chez le CH, ni chez les partisans.

Harris était un défenseur anonyme dans une équipe en reconstruction, et il l’est encore aujourd’hui à Columbus.

Alors, pourquoi cette volonté soudaine de se positionner en mentor moral pour les partisans d’une organisation qui a à peine remarqué son départ?

Au fond, ce qui dérange le plus dans les propos de Harris, c’est leur caractère présomptueux.

En quoi un joueur marginal, incapable de s’établir dans une équipe qui lutte pour sortir du bas-fond de la LNH, peut-il prétendre comprendre les défis d’une reconstruction, encore moins dicter la patience?

Si Harris est un symbole de quoi que ce soit, c’est plutôt celui des limites des espoirs moyens dans une ligue impitoyable.

Jordan Harris, avec tout le respect qu’on peut avoir pour lui en tant que personne, n’a ni le palmarès ni l’expérience pour se poser en expert de la reconstruction.

Son passage à Montréal fut anecdotique, son rôle à Columbus est marginal, et sa carrière semble déjà s'effondrer.

Plutôt que de donner des conseils aux partisans du CH, peut-être devrait-il se concentrer sur l’urgence de sauver ce qui reste de son propre avenir dans la LNH.

Si Harris souhaite se faire entendre, qu’il commence par montrer sur la glace qu’il appartient à cette ligue.

Parce qu’aujourd’hui, ses paroles résonnent davantage comme celles d’un joueur dépassé qui peine à justifier sa place dans un vestiaire.

Les partisans du Canadien, eux, n’ont pas besoin de leçons venues d’un joueur qui regarde l’action depuis les gradins.