Honte du dimanche soir: Josh Anderson frappe un mur

Honte du dimanche soir: Josh Anderson frappe un mur

Par David Garel le 2025-12-08

L’attaquant du Canadien a été encore blanchi de la feuille de pointage et il traverse désormais une séquence de sept matchs sans le moindre point, une disette qui ne se résume pas à de la malchance mais qui met en lumière un problème plus profond.

On voit un malaise qui enfle de jour en jour autour d’un joueur longtemps perçu comme le modèle « puissance-vitesse » que voulait incarner Montréal sous l'ère Marc Bergevin.

Mais que ce soit à Brossard ou au Centre Bell, tout le monde le voit : Josh Anderson est fini à la corde.

Il n’a plus l’air du prototype qui fascinait jadis par sa force brute, ses accélérations explosives, son style de hockey en ligne droite qui obligeait les défenseurs à reculer d’un pas.

On disait qu’après sa saison courageuse de l’an dernier, après les efforts qu’il avait fournis pour se redéfinir, il arriverait au camp en feu, affamé, prêt à relancer sa carrière.

La réalité est à l’opposé : son corps semble lourd, son souffle court, et les premières séances sur la glace en septembre dernier ont confirmé les pires craintes.

Selon plusieurs yeux présents lors des premiers entraînements intra-équipe, y compris une source interne qui n’a pas caché sa surprise. Anderson est arrivé penché vers l’avant, littéralement essoufflé après quelques répétitions, les mains sur les hanches comme un moteur qui tousse avant de caler.

On parle d’un taux de gras trop élevé, d’un été où le nouveau rôle de père a englouti les nuits et la préparation, d’un équilibre jamais vraiment trouvé.

Il faut penser à l’humain d’abord, oui, mais dans une ligue où le moindre déficit de forme se voit immédiatement, surtout dans une organisation qui a fait de la vitesse, de l’intensité et de la transition rapide sa colonne vertébrale, chaque seconde de retard dans une zone neutre devient un avertissement.

Même Patrik Laine, pourtant loin d’être un modèle d’athlétisme, avait l’air d’une Ferrari à côté du gros Josh qui pompait l'huile lors du camp d'entraînement.

Josh Anderson coûte 5,5 millions par saison jusqu’en 2027, un chiffre devenu beaucoup trop lourd pour un attaquant qui a conclu l’an dernier avec 15 buts et 27 points et qui a 8 maigres poinrs en 28 matchs cette année avec un horirble différentiel de -11.

Le cap salarial ne pardonne rien : ce contrat bloque la flexibilité de Kent Hughes, rend l’ajout d’une vedette plus ocmpliquée  et transforme Anderson en un boulet encombrant plutôt qu’en une solution "courageuse" au plan sportif.

On le voit très bien dans le dossier Sidney Crosby, Jordan Kyrou, Nazem Kadri, Ryan O'Reilly ou tout autre attaquant top-6 que le CH recherche.

Dans un monde idéal, Anderson serait la pièce salariale parfaite à insérer dans une transaction qui fait rêver tout le monde : ses 5,5 millions servent de contrepoids parfait aux 8,7 millions du capitaine des Penguins, ou aux 8,125 M$ de Kyrou ou aux 7 M$ de Kadri et même aux 4,5 M$ de O'Reilly.

Cela permettrait au CH de construire un package cohérent d’un choix de première ronde et d'un défenseur gaucher (Xhekaj, Struble ou Engström, car Anderson aurait été le parfait ajout utile pour équilibrer les salaires dans une transaction.

Oubliez-ça, Non seulement Anderson possède une clause limitant ses destinations et refuse d’être échangé à trois équipes (Pittsburgh figure sur cette courte liste), mais Anderson est aussi nuisible sur la glace que dans les négos de DG.

Cette réalité alourdit l’air autour de lui. Le joueur n’est plus perçu comme un atout, mais comme un boulet contractuel.

Dans la ligue, son nom est désormais associé à l’expression la plus toxique du jargon des directeurs généraux : un "salary dump".

Un contrat dont il faut se débarrasser… en payant. Et pourtant, personne n’ignore que dans un rôle de profondeur, surtout en séries, Anderson peut encore renverser un match sur une poussée au filet ou une mise en échec qui fait vibrer l’aréna. Mais pas à ce prix, pas avec ce souffle court, pas avec ce rythme cassé.

Kent Hughes se retrouve donc coincé. Gallagher est intouchable à cause de sa clause de non-mouvement complète, et même si elle deviendra une clause de refus pour six équipes en 2026-2027, personne sur le marché n’est intéressé à absorber un joueur aussi diminué physiquement.

La vérité est qu'Anderson mérite de se faire racheter avant Gallagher tallement il n'a pas de coeur et est en méforme physique honteuse.

Le malaise devient humain, presque triste. Anderson est apprécié dans le vestiaire, on aime sa personnalité, son rire, son courage, son instinct de fonceur.

Mais même ses coéquipiers voient qu’il ne suit plus le rythme. Ils le voient arriver sur la glace avec un demi-temps de retard, le torse contracté, le dos légèrement courbé, comme s’il portait une armure trop lourde pour lui.

Dimanche soir au Centre Bell, on avait pitié de lui tellement il semble au bout du rouleau.

L’année dernière, malgré ses mains de pierre et ses tirs dans la baie vitrée, la foule lui avait redonné une chance parce qu’il incarnait l’effort. Cette magie fragile, ce pacte silencieux entre lui et le public, s’est dissipée en un claquement de doigts.

Les partisans, à Montréal, tolèrent tout… sauf l’absence de jambes. Ils peuvent pardonner les erreurs, mais pas la lourdeur.

Et Anderson est lourd en ce moment : lourd sur la glace, lourd dans la masse salariale, lourd dans les conversations internes où l’on cherche désespérément une issue.

Il n’est ni un mauvais joueur ni un mauvais gars. Il est simplement devenu trop cher, trop lent, trop décalé pour un projet qui accélère sans lui.

Le CH veut courir ; lui marche. 

Il ne lui reste qu’une chose à faire : retrouver immédiatement ses jambes, son souffle, sa puissance, sa vitesse, toutes ces armes qui faisaient de lui un joueur intimidant.

Sans ce regain, Martin St-Louis et Kent Hughes n’auront bientôt plus d’autre choix que de l’écarter du projet.

En le rachetant? En l'envoyant dans les gradins? Ou en trouvant le miracle de le transiger dans un "package" avec d'autres éléments?

Mais ne soyons pas naïf: pour se débarrasser d'un joueur fini comme Anderson... il faudra accepter qu'un autre joueur indésirable prenne le chemin de Montréal.

La NHL est une ligue cruelle : quand tu n’es plus un moteur… tu deviens un poids.

Et Josh Anderson sait que sa prochaine présence sur la glace pourrait décider de son avenir à Montréal.