Juraj Slafkovsky a besoin de Patrick Roy

Juraj Slafkovsky a besoin de Patrick Roy

Par Marc-André Dubois le 2025-02-08

Le nom de Juraj Slafkovsky continue de circuler dans les coulisses de la LNH, et cette fois-ci, c’est du côté de New York que l’intérêt semble se préciser.

Si tout le monde s’attendait à ce que les Islanders exigent un attaquant établi comme Cole Caufield en retour de Noah Dobson, il semblerait que l’idée d’acquérir Slafkovsky gagne du terrain.

Pourquoi ? Parce qu’un nombre croissant d’experts croient que le Slovaque devrait jouer au centre et non à l’aile. 

Renaud Lavoie l’a avancé sur TVA Sports, Patrick Friolet de RDS en a parlé, et selon plusieurs sources, même Patrick Roy, entraîneur des Islanders, verrait d’un bon œil une transition de Slafkovsky au centre. 

Le seul qui s’oppose fermement à l’idée, c’est Martin St-Louis.

Les Islanders de New York ont actuellement un problème de profondeur au centre...et ils ont besoin d'un ailier buteur aussi.

Mathew Barzal est blessé, et son statut reste incertain à long terme.  Bo Horvat, bien qu’excellent, aura bientôt 30 ans et commence à ralentir. Jean-Gabriel Pageau est un bon joueur défensif, mais il n’offre pas assez de punch offensif.

L’ajout d’un joueur comme Slafkovsky, un attaquant de 6 pieds 3 pouces et 225 livres, capable de transporter la rondelle et de faire jouer ses coéquipiers, pourrait être une solution parfaite pour New York. 

Surtout si Patrick Roy croit réellement qu’il peut jouer au centre.

Au fait, pourquoi Martin St-Louis refuse de l’essayer au centre ? C’est la question qui brûle les lèvres de plusieurs observateurs.

Kirby Dach a été testé au centre et n’a pas convaincu. Christian Dvorak est un fantôme. Nick Suzuki manque de soutien et doit tout faire seul.

Alors pourquoi refuser de voir ce que Slafkovsky peut offrir dans une position où le Canadien a cruellement besoin d’aide ?

St-Louis semble borné ("stubborn") dans son approche. Il refuse d’admettre qu’il pourrait avoir entre les mains un centre naturel et préfère forcer Slafkovsky à évoluer à l’aile, alors que son style de jeu indique qu’il serait peut-être plus efficace au centre.

Ce qui semblait être une rumeur farfelue commence à prendre forme. New York veut un attaquant capable de produire immédiatement pour aider l’équipe à se qualifier en séries.

Ils n’ont pas nécessairement besoin d’un ailier, mais bien d’un joueur pouvant évoluer à plusieurs positions. Ils ont besoin de jeunesse, car l’équipe est vieillissante et manque d’espoirs prometteurs.

Slafkovsky coche toutes ces cases. Il est jeune, il a encore un énorme potentiel, et il pourrait être un projet à long terme pour Patrick Roy. Si le Canadien refuse de lui donner une chance au centre, pourquoi pas les Islanders ?

Si Noah Dobson est bel et bien sur le marché et que les Islanders veulent un jeune attaquant avec un gros gabarit, il serait naïf de croire que Juraj Slafkovsky n’est pas une option sérieuse.

Le Canadien doit maintenant répondre à une question simple :

Vont-ils enfin tester Slafkovsky au centre et voir ce qu’il peut réellement offrir ?

Ou vont-ils le sacrifier dans un échange et lui permettre de s’épanouir ailleurs, sous les ordres de Patrick Roy ?

Une chose est certaine : le nom de Slafkovsky n’a pas fini de circuler. Et si Martin St-Louis continue de s’entêter, il pourrait bientôt regretter de ne jamais l’avoir testé là où plusieurs experts croient qu’il pourrait briller le plus

Si le Slovaque peine autant à se développer sous Martin St-Louis, c’est peut-être parce que l’entraîneur du Canadien ne comprend tout simplement pas le joueur qu’il a entre les mains.

St-Louis a une approche basée sur la créativité et la prise de décision, une philosophie qui a porté ses fruits avec Cole Caufield, un joueur qui excelle en offensive, mais qui devait apprendre à être plus responsable défensivement.

Sous St-Louis, Caufield est devenu un joueur plus complet, capable de mieux lire le jeu et de contribuer dans les deux sens de la patinoire.

Mais avec Slafkovsky, c’est une autre histoire. Le Slovaque a besoin d’une direction claire et ferme, d’un entraîneur qui saura immédiatement cerner son identité et le pousser à jouer avec plus d’intensité et de constance.

Et qui mieux que Patrick Roy pour accomplir cette tâche ? Roy a cette capacité unique de comprendre rapidement les forces et faiblesses de ses joueurs, de les brasser quand il le faut, mais surtout de leur faire confiance dans un rôle précis.

En ce moment, Slafkovsky régresse sous St-Louis. Il semble perdu, il manque de confiance, et surtout, il ne sait pas quel type de joueur il doit devenir. 

Patrick Roy, lui, ne perdrait pas son temps à l’hésiter entre deux styles. Il lui dirait :

“Tu es un power forward. Joue comme tel.” 

Avec un entraîneur aussi direct et exigeant, Slafkovsky n’aurait d’autre choix que de s’épanouir pleinement. Car on dirait que Martin St-Louis veut en faire un joueur de finesse, comme s'il avait oublié que Slaf est un géant qui pourrait révolutionner le monde des attaquants de puissance dans la LNH.

C’est d’ailleurs ce qui alimente le débat sur les réseaux sociaux : beaucoup de partisans préfèreraient échanger Cole Caufield plutôt que Slafkovsky, simplement parce que Slafkovsky a encore une marge de progression immense, alors que Caufield est un joueur plus limité physiquement et défensivement.

Depuis son arrivée avec le Canadien, St-Louis a toujours prôné un hockey basé sur la finesse, la réflexion et l’intelligence du jeu.

C’est une approche qui a porté fruit avec des joueurs comme Nick Suzuki et Cole Caufield, qui excellent dans la prise de décisions rapides et la créativité offensive. Mais avec Slafkovsky, c’est une recette vouée à l’échec.

Le problème est simple : Slafkovsky n’a pas le hockey IQ pour jouer de manière cérébrale. Il n’a ni la vision de jeu d’un Suzuki, ni la capacité d’exécution d’un Caufield.

Ce n’est pas un joueur qui va se faufiler dans la circulation avec des feintes complexes, ni un joueur qui va élaborer un jeu structuré avec une patience chirurgicale. 

C’est un attaquant de puissance, un "power forward", un joueur fait pour jouer nord-sud, pas est-ouest.

En essayant de lui enseigner un style trop réfléchi, St-Louis l’empêche d’exploiter ce qui pourrait faire de lui un attaquant dominant dans la LNH : sa force physique, sa vitesse en ligne droite et sa capacité à gagner ses duels le long des rampes. 

Slafkovsky doit foncer au filet, être robuste, frapper et imposer sa présence, pas tenter de jouer comme un playmaker qui tricote avec la rondelle.

Et c’est là que Patrick Roy entrerait en jeu. Contrairement à St-Louis, Roy comprend la valeur d’un joueur de puissance.

Il sait que trop réfléchir peut nuire aux joueurs qui doivent justement jouer avec instinct et intensité. Avec Roy derrière le banc, Slafkovsky n’aurait pas à se poser mille questions avant de prendre une décision : il aurait une mission claire, et il serait poussé à l’accomplir sans détour.

Tant que Martin St-Louis restera en poste et tentera de faire de Slafkovsky un joueur de finesse, il ne deviendra jamais l’attaquant dominant qu’il est censé être.

Qu’on l’aime ou non, Patrick Roy pourrait être la meilleure chose qui puisse arriver à Slafkovsky.

Il pourrait être l’entraîneur qui le débloque enfin et qui lui donne les outils pour devenir le joueur dominant que Montréal espérait en 2022.