Juraj Slafkovsky dans de beaux draps: les journalistes ne lui pardonneront jamais

Juraj Slafkovsky dans de beaux draps: les journalistes ne lui pardonneront jamais

Par David Garel le 2024-12-17

Le torchon brûle entre Juraj Slafkovsky et les médias montréalais.

Après une sortie publique arrogante et déconnectée, le jeune Slovaque s’est attiré les foudres des journalistes, et pour cause.

Cette fois-ci, ce n’est plus une simple colère ou de simples reproches : la réplique est cinglante, frontale et unanime.

Et dans le lot des critiques cinglantes, le texte de Marc de Foy, du Journal de Montréal, résonne comme une gifle.

C’est dit. De Foy met le doigt là où ça fait mal. Slafkovsky, 20 ans, qui ose envoyer balader les journalistes, agit comme s’il avait déjà prouvé quelque chose dans la LNH.

Pourtant, son début de saison est un véritable désastre : deux maigres buts en 27 matchs, un jeu hésitant et une présence aussi imposante qu’un fantôme sur la glace.

Un attaquant de puissance qui refuse d’utiliser sa puissance, qui préfère les joutes verbales aux combats le long des rampes.

L’arrogance au mauvais endroit, au mauvais moment.

Interrogé sur son jeu et sur les critiques des médias, Slafkovsky a choisi la confrontation :

« Ce que vous dites? Non, ça ne m’importe pas. »

Cette phrase, livrée avec une indifférence presque provocatrice, a choqué. Ce n’est pas tant le contenu que le ton : un jeune joueur, incapable d’imposer sa présence sur la glace, qui se permet de mépriser les médias d’une ville aussi passionnée que Montréal.

« Je ne peux qu’en rire », a-t-il ajouté, minimisant encore plus la situation.

Pour un public qui débourse des centaines de dollars pour voir le Canadien, voir un joueur adopter une telle posture alors qu’il traîne de la patte est un affront pur et simple. Slafkovsky joue un jeu dangereux.

Marc de Foy ne s’est pas privé de rappeler des comparaisons peu flatteuses. Le parallèle avec Alex Galchenyuk et Jesperi Kotkaniemi est inévitable.

Deux joueurs au talent immense, mais qui ont sombré, rongés par une arrogance et un comportement déplacé.

« Le jeune homme a besoin d’un certain encadrement. Il ne faudrait pas qu’il devienne un flop comme Jesperi Kotkaniemi et Galchenyuk. »

Le cas Galchenyuk reste gravé dans la mémoire collective : un joueur talentueux, mais dont les distractions hors glace et les mauvais choix de carrière ont précipité la chute.

Quant à Kotkaniemi, son départ précipité pour la Caroline est un rappel cruel des erreurs de développement du CH.

Slafkovsky est-il en train de suivre ce même chemin ?

La décision de Kent Hughes et Jeff Gorton de lui accorder un contrat de 60,8 millions sur huit ans semble aujourd’hui précipitée, voire insensée.

On lui a offert des millions sur la foi d’une demi-saison prometteuse l’an dernier. Mais cette année, le mirage s’est dissipé. Le jeu est lent, les tirs absents, et la combativité, inexistante.

« On paie les jeunes joueurs tels des vedettes d’âge mûr, alors qu’ils ont une expérience limitée de la LNH et de la vie. »

Un contrat aussi lucratif pour un joueur aussi jeune place une pression immense sur ses épaules. L’arrogance affichée ces derniers jours démontre qu’il n’en saisit pas encore toute la portée.

Dès l’an prochain, avec un salaire de 7,6 millions par année, il deviendra l’une des cibles préférées des critiques.

Montréal est une ville qui aime ses héros, mais qui n’hésite pas à crucifier ceux qui déçoivent.

Il y a une autre question qui plane : pourquoi Martin St-Louis continue-t-il de le protéger comme un enfant roi ?

St-Louis refuse de hausser le ton avec Slafkovsky, préférant le traiter comme un enfant roi.

À force de le ménager, le coach envoie un message douteux à l’équipe : les efforts médiocres peuvent être récompensés.

St-Louis est-il trop soft ? Trop proche de ses joueurs ? Les journalistes n’en sont plus si sûrs, et les partisans non plus. Slafkovsky a besoin de rigueur, pas d’applaudissements après chaque présence anonyme.

Le public montréalais ne tolère pas l’arrogance, surtout lorsqu’elle est injustifiée. Ce n’est pas une ville pour les « bébés gâtés » qui se permettent de rire des critiques pendant qu’ils stagnent.

La patience est une denrée rare au Centre Bell. Le mépris des médias, c’est aussi du mépris pour les partisans, ceux qui paient le prix fort pour un spectacle lamentable.

Slafkovsky aurait dû écouter ceux qui sont passés par là avant lui. À Montréal, chaque mot compte. Chaque déclaration peut enflammer une foule déjà à cran après des saisons de misère.

En s’attaquant aux journalistes, il a franchi une ligne invisible, une ligne que même les joueurs les plus talentueux ont toujours hésité à franchir.

Juraj Slafkovsky est à la croisée des chemins. Il a le talent et le physique pour s’imposer dans la LNH, mais son attitude le mènera à sa perte s’il ne change pas.

Le jeu dangereux qu’il joue avec les médias pourrait se retourner contre lui bien plus vite qu’il ne le croit.

La patience a ses limites. Montréal en a vu d’autres, et si Slafkovsky ne se ressaisit pas, il pourrait bien devenir un nom de plus sur la longue liste des échecs du CH.

La prochaine fois qu’il s’adresse aux journalistes, il ferait mieux d’avoir plus de buts que de répliques arrogantes.