Juraj Slafkovský envoie les partisans du Canadien de Montréal sous l'autobus.
Le jeune prodige est cinglant lorsqu'il s'adresse aux fans frustrés par ses statistiques au championnat du monde ou la lenteur de la reconstruction de l'équipe.
Ceux qui ont suivi ses performances lors du tournoi olympique de Pékin 2022 ou ses meilleurs matchs cette saison avec les Canadiens, s’attendaient sans doute à ce que Slafkovský soit l’un des meilleurs joueurs du championnat du monde. Mais, chaque tournoi est unique, influencé par de nombreux facteurs.
Bien qu’il soit l’une des plus grandes stars du tournoi, Slafkovský compte seulement quatre passes après quatre matchs et attend toujours son premier but, ne dominant pas le jeu comme l’espéraient de nombreux fans slovaques et québécois,
Peut-être est-ce en raison des attentes élevées, difficiles à gérer, surtout dans une atmosphère presque familiale créée par les partisans slovaques.
"Il est sous une énorme pression," a souligné le capitaine de l’équipe slovaque, Tomáš Tatar, à propos de l’attaquant de Montréal.
"Ce tournoi n'est pas facile, il y a beaucoup de matchs consécutifs. Les attentes sont énormes, mais Juraj fait du bon travail. Il s’en sort bien. Il a des moments où ça ne marche pas, mais j’ai aussi frappé deux fois le poteau dans les trois premiers matchs..."
Pour l’instant, ce sont surtout les lignes avec Tatar, Lukáš Cingel et Libor Hudáček, ou le duo Miloš Kelemen-Martin Pospíšil, qui se distinguent dans l’offensive slovaque.
Les meneurs slovaques sont Hudáček (3 buts, 3 passes) et Pospíšil (2 buts, 4 passes) avec six points chacun, Tatar ayant un bilan de 4 points (1 but et 3 passe) et Cingel ayant marqué trois buts.
Dans la première ligne, les choses ne sont pas aussi brillantes. Marek Hrivík et Peter Cehlárik ont chacun deux points (1+1), Cehlárik marquant pour la première fois seulement en fin de match contre la Pologne (4:0).
Quant à Slafkovský, il se fait plus remarquer par plaintes envers les arbitres au point de se faire ramasser par l’entraîneur Craig Ramsay.
"Nous avons discuté du fait qu’il ne fallait pas se plaindre des arbitres. Ce n’est pas ce que nous faisons," a déclaré Ramsay après la victoire 6:2 contre le Kazakhstan.
La recherche du bon rythme par Slafkovský rappelle un peu le début de sa deuxième saison dans la LNH, où il a commencé avec seulement une passe en dix matchs, et une fiche de deux points après 15 matchs. En décembre, il a trouvé sa forme et a régulièrement montré pourquoi il avait été le premier choix du repêchage 2022.
"Il a fait un énorme pas en avant. Il a gagné en confiance sur la glace. Il est devenu fort sur la rondelle. Je l’ai soutenu," a déclaré Tatar, maintenant avec le Kraken de Seattle.
"Il est exceptionnel. Il devient vraiment populaire dans la ligue et c'est mérité."
Slafkovský a terminé sa deuxième année dans la LNH avec 20 buts et 50 points en 82 matchs, incluant un tour du chapeau contre les Flyers de Philadelphie le 9 avril. La saison précédente, blessé, il n’avait disputé que 39 matchs pour 10 points.
"Je me sens beaucoup mieux dans l’ensemble. J’ai plus confiance en moi sur la glace, je me sens mieux avec et sans la rondelle. J’ai l’impression de prendre de meilleures décisions," a-t-il déclaré, heureux d'avoir trouvé sa place au sein de l’attaque de Montréal aux côtés de Nick Suzuki et Cole Caufield.
Mais les Canadiens de Montréal (30-39-6) n’ont pas accédé aux séries éliminatoires pour la troisième année consécutive, et seulement trois fois en neuf ans, incluant la finale de la Coupe Stanley en 2021 contre le Lightning de Tampa Bay.
"Les gens ont des attentes, mais il ne s’agit pas seulement de la première année. Nous essayons de construire quelque chose de durable et cela ne se fait pas rapidement. Notre objectif principal est d’être bons dans quelques années et de rester au sommet. Franchement, je ne me soucie pas de ce que pensent les autres," a affirmé Slafkovský concernant les ambitions de Montréal.
Dans ses 19 derniers matchs dans la LNH, il a maintenu une moyenne d’un point par match avec sept buts et 12 passes. Ses 50 points en font l'adolescent le plus productif de l’histoire des Canadiens sur une saison, surpassant les 40 points de Henri Richard en 1955-56.
Slafkovský, qui a célébré ses 20 ans en mars, est encore en pleine progression. Il apprend à jouer sous la pression des fans slovaques, comme il l’avait fait lors des jeux olympiques de Pékin.
Bien que la presion soit lourde, ses performances prometteuses indiquent une brillante carrière à venir, malgré l’arrogance perçue par certains fans impatients de voir les résultats de la reconstruction des Canadiens ou ses faibles statistiques au championnat du monde.
"Je ne me soucie pas de mes points. Seules les victoires comptent," conclut-il.
Ouch. Si tu es un fan qui a douté de lui, tu es déjà sous l'autobus...