Juraj Slafkovsky lance un cri du coeur à Martin St-Louis: une lettre émouvante

Juraj Slafkovsky lance un cri du coeur à Martin St-Louis: une lettre émouvante

Par David Garel le 2024-11-22

Dans un geste d’une rare humilité, Juraj Slafkovský a choisi de s’adresser directement aux partisans du Canadien de Montréal par le biais d’une lettre ouverte diffusée sur le site de la LNH.

Transparent et introspectif, le jeune attaquant slovaque ne s’est pas caché derrière des excuses faciles. Il a reconnu ses erreurs, exprimé ses frustrations et présenté des excuses publiques à son entraîneur, Martin St-Louis, tout en partageant un aperçu sincère de ses défis personnels, tant sur la glace qu’en dehors.

Dès les premiers mots, Slafkovský admet que son début de saison ne répond pas à ses propres attentes :

« Honnêtement, je ne suis pas heureux de mon départ. Nous arrivons au quart de la saison. Je sais que je peux en offrir plus. »

Il évoque sa tendance à se mettre trop de pression, un piège dans lequel il est tombé malgré un été productif et des attentes élevées pour cette saison.

Slafkovský reconnaît qu’il a parfois tenté d’en faire trop, cherchant la perfection au lieu de s’appuyer sur les jeux simples et efficaces qui ont fait son succès par le passé.

« Il y a des matchs où j’ai le sentiment que je veux tout faire sur la glace. Mais je ne m’aide pas. »

Malgré un début de saison meilleur que l’an dernier sur le plan statistique — 11 points en 16 matchs contre seulement 2 à la même époque l’an dernier —, il avoue qu’il aspire à plus : plus de buts, plus d’impact et surtout, un retour à la confiance qui faisait sa force.

Il s'ouvre sur sa relation complexe avec Martin St-Louis et avoue qu'il a appris une bonne leçon.

Slafkovský ne s'est pas caché et a abordé l’incident contre Columbus, où St-Louis l’a cloué au banc après des présences décevantes et un accès de frustration visible lorsqu’il a brisé son bâton sur le banc. Avec humilité, il écrit :

« À mon retour au banc en deuxième période, j’ai fracassé mon bâton en revenant pour un changement. J’étais fâché contre moi.

Quand un entraîneur remarque qu’un joueur brise son bâton et qu’il ne gère pas bien ses propres émotions, il n’a pas le choix de réagir. »

Slafkovský reconnaît que St-Louis avait raison de l’écarter temporairement du jeu, tout en soulignant qu’il a compris la leçon. Il était fâché au plus haut point, sa colère a pris le dessus, mais il a tenu à s'excuser publiquement à son coach.

Slafkovský a dévoilé des détails sur sa relation avec Martin St-Louis, qu’il décrit comme un mentor exigeant mais compréhensif.

Après l’incident contre Columbus, St-Louis a attendu le lendemain pour discuter avec lui. Lors de cette conversation,

St-Louis lui a expliqué qu’il voyait trop de frustration dans son jeu, ajoutant qu’il devait retrouver le joueur qu’il était dans les derniers mois de la saison précédente.

« Marty m’a expliqué qu’il voyait ma frustration et qu’il sentait que je me mettais une pression inutile. »

Slafkovský a également admis que, malgré son entêtement occasionnel, il respecte profondément les enseignements de son entraîneur et reconnaît qu’il a souvent raison.

Le jeune joueur insiste sur l’importance de bouger ses pieds, une simplicité qu’il semble redécouvrir :

« Je dois bouger mes pieds. Ça peut sembler simple, mais c’est vraiment ça. »

Il partage également des moments de réflexion où il entend littéralement la voix de St-Louis dans sa tête, un témoignage éloquent de l’influence de son coach :

« Quand j’oublie toutes les voix et que je me concentre uniquement sur les enseignements et les paroles de Marty, je redeviens le joueur que je désire être. »

Au-delà de la glace, Slafkovský a trouvé un moment de répit grâce à la visite de sa mère à Montréal. Ce lien familial a permis au jeune joueur de se reconnecter à ses racines, à travers des repas traditionnels et des moments simples qui, dit-il, lui rappellent la Slovaquie.

Sa mère, toutefois, ne manque pas de lui rappeler ses responsabilités :

« Je reçois parfois des textos de ma mère (Gabriela) qui me demande encore de décocher plus de tirs. Elle le fait encore même à mon âge. Je lui ai conseillé de me parler d’autres sujets que le hockey ! »

Dans sa lettre, Slafkovský exprime son désir de redevenir le joueur que les partisans espèrent voir sur la glace. Il ne se cache pas derrière des excuses, mais assume pleinement ses responsabilités :

« Je ne marquerai pas quatre buts tous les soirs, mais je dois être efficace et trouver des façons d’aider mon équipe. »

Avec un mélange d’honnêteté brute et de détermination, il conclut en promettant de travailler sur lui-même, de simplifier son jeu et de mieux exploiter ses forces physiques.

Son message est clair : il n’est pas encore à la hauteur de ses ambitions, mais il fera tout pour y arriver.

Dans une ville comme Montréal, où la pression sur les jeunes joueurs est immense, cette lettre montre une facette rare et touchante de Juraj Slafkovský.

Il s’y révèle non pas comme une étoile montante, mais comme un jeune homme conscient de ses défis, reconnaissant de ses erreurs et déterminé à évoluer.

Ce cri du cœur est un rappel puissant que derrière chaque joueur se trouve une personne avec ses luttes, ses doutes et ses espoirs.

Pour les fans du Canadien, cette lettre est une invitation à continuer de croire en Juraj Slafkovský, non seulement pour ce qu’il est déjà, mais pour ce qu’il aspire à devenir.

Une chose est sûre: il a fait la paix avec son coach.