Juraj Slafkovsky possède toutes les raisons de souhaiter le départ de Jake Evans

Juraj Slafkovsky possède toutes les raisons de souhaiter le départ de Jake Evans

Par André Soueidan le 2025-01-17

Les rumeurs courent dans la LNH : Jake Evans, attaquant fiable et apprécié du Canadien de Montréal, pourrait être échangé aux Devils du New Jersey.

Pourquoi? Parce que les Devils, en quête de profondeur au centre, auraient jeté leur dévolu sur Evans.

Ce qui rend cette rumeur encore plus intrigante, c’est ce que Montréal pourrait obtenir en retour.

Parmi les noms qui circulent, celui de Simon Nemec, défenseur prometteur et deuxième choix au total en 2022, revient avec insistance. Et c’est là que Juraj Slafkovsky entre en scène.

Slafkovsky et Nemec ne sont pas que de simples compatriotes slovaques; ils sont aussi amis proches, liés par leur parcours international et leur sélection aux deux premières positions du repêchage 2022.

Si Nemec devait débarquer à Montréal, il est évident que Slafkovsky y verrait un motif de réjouissance.

Avoir un ami et compatriote dans le vestiaire pourrait renforcer son moral et, potentiellement, son développement.

Mais l’enjeu ici dépasse largement le confort de Slafkovsky. La vraie question est de savoir si Montréal devrait sacrifier Jake Evans pour obtenir Simon Nemec.

Les rumeurs autour d’Evans sont tout sauf anodines. Les Devils voient en lui un joueur capable de stabiliser leurs trios inférieurs, d’apporter un jeu défensif rigoureux et d’offrir une présence rassurante dans des situations clés comme le désavantage numérique.

Avec le New Jersey en quête de résultats immédiats, le profil d’Evans répond à leurs besoins.

Mais pour le Canadien, l’échanger soulèverait de sérieux dilemmes, car perdre un joueur comme Evans en plein cœur d’une saison où l’équipe dépasse les attentes serait risqué.

Cela nous amène à Nemec. Considéré comme un défenseur élite, il est néanmoins bloqué dans la hiérarchie des Devils.

Avec Johnathan Kovacevic et Seamus Casey qui le surpassent dans l’organigramme, Nemec se retrouve confiné à la Ligue américaine, où il accumule tout de même 16 points en 23 matchs cette saison.

Son potentiel est indéniable, mais son impatience également.

Il a récemment déclaré : « Je ne me souviens pas d’un deuxième choix au total qui a dû passer une troisième année dans les ligues mineures. »

Cette frustration pourrait pousser les Devils à l’échanger, et c’est là que Montréal entre dans le tableau.

Pour Slafkovsky, voir Nemec débarquer serait un coup de pouce émotionnel et stratégique.

Leur amitié pourrait renforcer le moral du jeune attaquant, qui, à 20 ans, continue de chercher ses repères dans la LNH.

L’exemple précédent de Filip Mesar, un autre Slovaque repêché pour épauler Slafkovsky, n’a pas porté ses fruits, mais Nemec est d’un calibre différent.

Son arrivée pourrait combler un besoin criant à droite de la défense tout en donnant à Slafkovsky un allié précieux.

Mais ce scénario est-il réellement dans l’intérêt du Canadien?

Jake Evans est un joueur difficile à remplacer. Bien qu’il ne brille pas sur la feuille de pointage, son impact est indéniable.

En désavantage numérique, au cercle des mises en jeu, et dans des moments critiques, Evans est le genre de joueur qui fait la différence entre une victoire serrée et une défaite frustrante.

Et dans une saison où Montréal aspire aux séries éliminatoires, perdre un joueur comme lui pourrait s’avérer coûteux.

Les partisans pourraient se demander : pourquoi ne pas sacrifier Evans pour un talent comme Nemec, qui pourrait devenir un pilier de la défense pendant une décennie?

C’est un argument valable, mais il repose sur une hypothèse risquée. Nemec est encore un joueur en développement, et son intégration dans une brigade défensive déjà jeune et en transition pourrait poser des défis.

De plus, le Canadien a déjà plusieurs espoirs prometteurs en défense, notamment Lane Hutson, Kaiden Guhle, Logan Mailloux, Arber Xhekaj, Jayden Struble et David Reinbacher.

Ajouter Nemec à cette équation pourrait créer une congestion qui ralentirait le développement de certains de ces talents.

Le contre-argument évident est que Nemec représente une opportunité rare.

Les défenseurs droitiers élites ne courent pas les rues, et Montréal pourrait regretter de passer à côté d’un joueur avec un tel potentiel.

Mais cela ne doit pas occulter le fait qu’échanger Evans affaiblirait l’équipe immédiatement, à un moment où elle semble enfin tourner le coin.

Martin St-Louis, qui mise sur l’effort collectif et la résilience, aurait bien du mal à compenser la perte d’un joueur aussi important.

Et qu’en est-il de l’impact sur Slafkovsky? Bien qu’il se réjouirait sans doute de l’arrivée de Nemec, il n’y a aucun signe de problème entre lui et Evans.

L’esprit d’équipe à Montréal est à son meilleur, et les Canadiens ne devraient pas risquer de perturber cette harmonie pour un pari, aussi prometteur soit-il.

Slafkovsky doit comprendre que la LNH est un business, et que parfois, ce qui semble idéal sur le papier ne l’est pas sur la glace.

En fin de compte, Montréal doit réfléchir à ses priorités.

Si l’objectif est de continuer à construire sur le succès actuel et de viser une place en séries, Jake Evans est tout simplement trop précieux pour être échangé.

Nemec est une tentation, mais Evans est une nécessité.

Et si Slafkovsky doit patienter avant de voir un compatriote rejoindre ses rangs, il devra se contenter de l’esprit d’équipe déjà fort qui l’entoure.

Le départ d’Evans pour Nemec ferait certes sourire Slafkovsky, mais pour le Canadien, ce serait un sacrifice trop coûteux.

Montréal doit penser au présent, et Jake Evans est exactement le type de joueur dont ils ont besoin pour continuer à surpasser les attentes.

Gardons les deux pieds sur terre : l’objectif, c’est de gagner, pas de recréer un club social slovaque.

Et pour ça, Evans doit rester.

Amen