Juraj Slafkovsky rit nerveusement: ses blagues passent mal

Juraj Slafkovsky rit nerveusement: ses blagues passent mal

Par Marc-André Dubois le 2024-12-04

Hier soir, Juraj Slafkovsky était tout sourire devant les journalistes, plaisantant sur les paroles inspirantes de son compatriote Patrik Laine lors de son retour tant attendu.

Pourtant, derrière ces rires, la réalité est tout autre : Slafkovsky est encore une fois passé complètement inaperçu sur la glace. 

Si Laine a su illuminer le Centre Bell avec son premier but de la saison, le trio qu’il formait avec Kirby Dach et Slafkovsky n’a rien généré d’offensivement notable à cinq contre cinq.

Après la rencontre, Slafkovsky a fait l’éloge de Laine, soulignant à quel point ses paroles sur le banc l’avaient marqué :

« Les choses qu’il nous disait sur le banc… J’aurais pu pleurer tout le match ! »

Mais lorsqu’il fut invité à donner plus de détails, Slafkovsky s’est réfugié dans un rire nerveux, répondant simplement :

« Je ne peux pas vous le dire. »

Vous voulez voir Slafkovsky rire avec les journalistes? Cet extrait vidéo est pour vous:

Si cette légèreté peut sembler rafraîchissante, elle contraste vivement avec la réalité de son jeu. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : son trio a été le moins menaçant de la soirée.

 À forces égales, les combinaisons avec Dach et Slafkovsky n’ont pas réussi à produire une seule occasion de marquer digne de ce nom, un constat alarmant pour des joueurs censés faire partie du futur du Canadien.

Le retour de Patrik Laine a offert un répit à l’organisation et aux partisans. Son but, marqué en supériorité numérique, a ravivé l’enthousiasme au Centre Bell.

Mais cette lumière a également éclipsé les performances décevantes de ses compagnons de trio. Si Laine a injecté une dose d’énergie bienvenue, ses coéquipiers, eux, peinent à suivre le rythme.

Martin St-Louis a lui-même reconnu que Laine était encore loin de son plein potentiel, mais il a tout de même salué son calme en possession de la rondelle.

Quant à Slafkovsky et Dach, les attentes restent insatisfaites : leur incapacité à élever leur jeu a laissé leur trio dans l’ombre.

Le contraste entre les rires de Slafkovsky après le match et sa performance sur la glace soulève des questions.

Est-ce une stratégie pour masquer une frustration grandissante ? Une tentative de maintenir une image positive malgré des performances médiocres ?

Kirby Dach, qui a maintenant autant de buts que Patrick Laine, n’a guère fait mieux. Mais contrairement à Dach, Slafkovsky semble parfois détaché des critiques, préférant plaisanter avec les journalistes plutôt que de s’attaquer à ses propres lacunes. Un comportement qui ne passe pas inaperçu.

Les statistiques individuelles de Slafkovsky et Dach cette saison sont loin des attentes. Dans le cas de Slafkovsky, malgré une meilleure récolte de points que l’an dernier, son impact sur le jeu reste minimal :

Incapacité à générer des occasions de marquer : Slafkovsky hésite souvent à décocher des tirs, une faiblesse qu’il attribue à son positionnement sur la glace et à un manque de confiance en ses mouvements.

À plusieurs reprises cette saison, Slafkovsky a été critiqué pour son manque d’intensité, tant offensivement que défensivement.

Martin St-Louis, dans un rare moment de lucidité, a souligné l’importance de l’équilibre dans les trios depuis le retour de Laine.

Mais cet équilibre reste fragile tant que des joueurs comme Slafkovsky et Dach ralentissent le groupe.

« Il s’est bien [intégré] à la manière dont on veut jouer en équipe », a déclaré St-Louis à propos de Laine.

Mais ces mots résonnent comme une critique indirecte envers d’autres joueurs, incapables d’appliquer ces principes fondamentaux.

Si les rires de Slafkovsky masquent temporairement les critiques, ils ne suffiront pas à détourner l’attention des lacunes persistantes de son jeu

. Avec un contrat de 7,6 millions $ par année qui commence l’an prochain, la patience du Canadien et des partisans pourrait rapidement s’épuiser.

En fin de compte, Slafkovsky doit décider s’il veut devenir un leader offensif pour cette équipe ou un joueur complémentaire relégué au quatrième trio.

Moins de rires, plus de travail : c’est probablement le message que Martin St-Louis devrait lui envoyer, avant qu’il ne soit trop tard.

Le sourire et les plaisanteries de Juraj Slafkovsky ne suffiront pas à cacher ses performances décevantes. Avec un futur incertain et une reconstruction qui tarde à porter ses fruits, le temps presse pour le jeune attaquant slovaque.

Si son attitude sur le banc et dans les vestiaires ne change pas, il risque de devenir un symbole des promesses non tenues du Canadien de Montréal.

Il serait peut-être temps d'arrêter de rire.