Juraj Slafkovsky vs Brady Tkachuk : la guerre est déclarée

Juraj Slafkovsky vs Brady Tkachuk : la guerre est déclarée

Par André Soueidan le 2025-02-23

Hier soir à Ottawa, Juraj Slafkovsky a joué le match le plus marquant de sa jeune carrière. Un but, une bagarre, huit mises en échec.

On a vu un joueur transformé, un ailier de puissance qui a dominé physiquement et offensivement.

Mais la véritable question est là : est-ce que Slafkovsky vient de trouver son identité? Ou mieux encore : a-t-il trouvé cette identité en regardant Brady Tkachuk?

Le tournoi des 4 Nations a été dominé par un nom : Brady Tkachuk. Pas nécessairement par ses performances offensives, mais par son influence physique et son rôle de provocation.

Il a brassé le Canada, il a joué dans leurs têtes, il a imposé son style. Et ça, que tu l'aimes ou pas, c'est un facteur qui change une équipe.

Slafkovsky a regardé ce tournoi. Et peut-être qu'il a eu une illumination : "Hey, moi aussi je peux jouer comme ça."

Parce que soyons honnêtes, Slafkovsky et Tkachuk ont des similitudes frappantes. Tkachuk : 6'4'', 225 livres. Slafkovsky : 6'3'', 225 livres.

Deux colosses faits pour imposer leur volonté sur la glace, épuiser les défenseurs adverses et être de véritables forces perturbatrices.

Mais la différence, c'est que Tkachuk le fait à chaque match. Slafkovsky? Jusqu'à hier, on ne pouvait pas en dire autant.

Slafkovsky a toujours eu la carrure et le potentiel. Mais il était coincé entre deux identités : joueur de finesse ou ailier de puissance?

Hier, il a répondu avec autorité : il peut être un power forward dominant. Et là, on se demande : est-ce un one-time deal ou la nouvelle réalité?

Peut-il répéter cette intensité soir après soir? Va-t-il finalement assumer son rôle et l'embrasser?

Parce que si Slafkovsky joue toujours de cette manière, il ne sera plus un projet en développement. Il deviendra une menace constante.

Brady Tkachuk a changé la manière dont les équipes perçoivent le rôle de power forward. Ce n’est pas juste un gars gros qui frappe. C’est un joueur qui fait gagner.

Un joueur qui sait provoquer, déranger, mais aussi produire des points. Et si Slafkovsky a vu ça au tournoi des 4 Nations, il a compris une chose : il a toutes les armes pour faire la même chose.

D'ailleurs, sa prestation hier ressemblait à une copie conforme du style Tkachuk. Engagement physique? Check. Provocation? Check. Impact offensif? Check.

Et ça soulève une question intéressante : Slafkovsky vient-il d’adopter son modèle ultime?

Les joueurs du Canadien eux-mêmes ne s’en cachent pas. Brendan Gallagher l’a dit :

"Il a joué son meilleur match de l’année. Ça fait des semaines qu’on lui dit d’utiliser son corps, et là, il l’a fait."

Nick Suzuki a ajouté : "Il a imposé son rythme, il a dérangé l’adversaire, il a été efficace. Il doit bâtir là-dessus."

Une soirée inspirée, c'est bien. Mais le hockey de la LNH, c'est 82 matchs.

Si Slafkovsky veut être perçu comme un power forward dominant, il doit le prouver soir après soir. Et soyons réalistes : Se battre à chaque match? Non. Distribuer huit mises en échec à chaque soir? Probablement pas.

Jouer avec une implication physique constante, créer de l'espace pour ses coéquipiers et imposer sa présence? C'est là qu'on l’attend.

Lors du bilan de mi-saison, Kent Hughes n’a pas caché sa déception face à Slafkovsky. Il voulait plus d’implication, plus de maturité dans son jeu, plus d’intensité.

Hier soir, Slafkovsky lui a servi une réponse claire : "Je peux être ce joueur." Mais peut-il le faire en mars, en avril, en séries éventuellement?

Martin St-Louis a été clair : "On ne lui demande pas de devenir un bagarreur. On lui demande de comprendre l’impact qu’il peut avoir en jouant de cette façon."

Slafkovsky s’est regardé dans le miroir et a vu ce qu’il doit devenir. Il a vu Brady Tkachuk établir son style au tournoi des 4 Nations et il a réalisé : "Je suis fait pour jouer comme ça."

Le CH tient peut-être enfin son ailier de puissance. Mais ce n’est qu’un début.

Le véritable test pour Slafkovsky arrivera la prochaine fois qu’il affrontera Brady Tkachuk. Hier, il a eu un match dominant, mais il n’avait personne pour lui répondre.

Il doit maintenant prouver qu’il peut tenir tête aux véritables brutes de la LNH. Il va devoir se frotter à des gars comme Tkachuk, Tom Wilson, Ryan Reaves. Peut-être même jeter les gants et montrer qu’il ne recule pas.

Parce que tant que Slafkovsky n’aura pas affronté un vrai client, il restera une interrogation. Son talent brut est évident. Mais est-il prêt à assumer pleinement ce rôle?

Si, dans un futur match, il réussit à tenir tête à un joueur comme Brady Tkachuk, à le déranger, à le provoquer, et à répondre physiquement sans être intimidé, alors là, on pourra dire qu’il a trouvé sa véritable identité.

C’est ça le secret. Devenir une force constante dans la LNH, pas juste un joueur talentueux, mais un joueur craint par ses adversaires.

Slafkovsky a le potentiel d’être ce joueur. Il l'a montré une soirée, il doit maintenant le prouver sur le long terme. Hier soir, il a eu une illumination. Mais le plus dur commence maintenant.

Il ne suffit pas d’être inspiré par Brady Tkachuk. Il doit prouver qu’il peut le devenir.

Et quand viendra le prochain duel entre le Canadien et les Sénateurs, tous les regards seront rivés sur un seul affrontement : Slafkovsky vs Tkachuk.

La guerre est déclarée.