L’heure tourne, les blessures s’accumulent, et les attentes montent.
Mais Kent Hughes demeure calme. Le directeur général du Canadien de Montréal n’a jamais été du genre à réagir impulsivement aux tempêtes médiatiques ou aux crises de profondeur temporaires.
Ce qu’il prépare en coulisses pourrait cependant être plus complexe qu’on le pense. Et surtout, plus long. Car comme ce fut le cas pour l’échange d’Alexandre Carrier, il faudra s’armer de patience.
Souvenons-nous : Justin Barron était dans le viseur de Barry Trotz à Nashville depuis des lunes. Hughes n’a jamais bronché.
Il avait décidé que tant que Carrier ne serait pas officiellement disponible, il ne céderait rien. Plusieurs semaines de marchandages plus tard, la transaction a fini par se conclure à ses conditions. Même s’il savait que son club avait un besoin criant à droite, il a tenu son bout.
Aujourd’hui, c’est une tout autre affaire, mais le scénario semble se répéter. Le CH est privé de Newhook, Dach, Guhle et Laine.
Les options internes sont minces. Davidson et Joshua Roy sont déjà en haut. Owen Beck est sûrement le prochain à être rappelé. Mais il manque une pièce offensive d’impact, un joueur top-6 capable d’assumer un rôle majeur dès maintenant. Un Robert Thomas, le rêve ultime. Ou un Jordan Kyrou… si jamais la porte s’ouvre... à nouveau...
Les Blues de Saint-Louis, chutent de plus en plus dans une saison catastrophique, se retrouvent à la croisée des chemins.
Le mot “reconstruction” n’est pas encore officiel, mais dans les faits, le noyau est remis en question. Justin Faulk est sur le marché. Kyrou a été laissé de côté récemment. Robert Thomas, joueur de concession et capitaine désigné, demeure une pièce maîtresse… mais même lui ne semble plus intouchable.
Surtout qu'il aurait des envies d'ailleurs.
C’est là que le nom de Kaiden Guhle revient sans cesse. Doug Armstrong le veut. C’est clair. Il ne veut pas d’un package autour de Xhekaj, d’un choix de 1er tour. Il est ausssi intéressé à David Reinbacher, mais il préfère vraiment Guhle car il est NHL-ready.
Il veut un défenseur établi, capable de jouer 22-25 minutes dès maintenant. Il veut Guhle. Et ça bloque.
Car Kent Hughes, encore une fois, joue le long jeu. Il ne veut pas se départir de Guhle pour Kyrou seul.
Il sait que pour Robert Thomas, il devra offrir un paquet imposant. Guhle, un choix de premier tour et un espoir solide... au minimum....
Cela va même coûter plus cher, à moins que Hughes dcécide d'inclure un joyau comme Hage ou Zharovsky. Mais il sait aussi que le moment est peut-être mal choisi. Et surtout, que la clause de non-échange de Kyrou limite ses options.
Depuis le 1er juillet, Jordan Kyrou a le pouvoir de refuser une transaction. Il est signé jusqu’en 2031 à 8,125 M$ par saison. Selon David Pagnotta, le Canadien était très actif sur le dossier au repêchage. Mais l’activation de la clause a tout gelé.
Est-ce que Kyrou ne voulait pas de Montréal ? Ou refusait-il simplement de quitter Saint-Louis ? Ce n’est pas clair. Mais ce qui est certain, c’est qu’en novembre, les dynamiques changent. Kyrou a été benché. Il joue mal. Il n’est pas heureux. Montréal, de son côté, joue du bon hockey. Suzuki, Caufield, Demidov, Dobes… c’est jeune, c’est prometteur.
Il serait encore prêt à lever sa clause pour venir jouer à Montréal. Il est proche de Suzuki. Il connaît l’environnement. Il sait que ce serait un redémarrage nécessaire. Le problème ? Le prix. Et la patience.
Renaud Lavoie l’a dit clairement à l’émission JiC :
« Ce genre de transaction ne se fait pas comme dans un jeu vidéo. »
Entre les clauses, les salaires à retenir, les joueurs d’impact, les blessures, les décisions contractuelles, tout est lent. Il faut deux équipes prêtes à danser.
La danse ne commence même pas si Kent Hughes ne montre pas Guhle. Et même là, Armstrong pourrait faire durer les choses. Il sait que Montréal a besoin d’un centre ou d'un attaquant de premier plan. Il sait que les blessures forcent la main. Il peut attendre. Gagner du pouvoir dans les négociations. Le parallèle avec Carrier est évident.
Hughes est prêt à attendre. Même si ça prend jusqu’au temps des Fêtes... ou jusqu'à la date limite des transactions en août...
Le Canadien est donc devant un carrefour. Hughes peut rester prudent et attendre que les blessures se règlent. Ou il peut accélérer l’avenir en mettant Guhle sur la table pour Kyrou ou Guhle et la lune pour Thomas. Mais il ne fera rien à rabais. Et il ne se fera pas prendre par l’urgence.
Cette transaction-là ne se fera pas demain. Elle prendra des semaines, comme l’a dit Renaud Lavoie. Elle impliquera des joueurs majeurs.
Elle pourrait aussi impliquer des choix de 2026, protégés ou non. Elle pourrait changer le visage de l’équipe pour une décennie. Et dans l’ombre, c’est tout l’avenir du duo Hughes-Gorton qui pourrait se jouer.
La question est donc simple : quel prix vaut une fenêtre de Coupe Stanley ?
