Bruit à Montréal autour de Kaiden Guhle: Jordan Kyrou sort de son silence

Bruit à Montréal autour de Kaiden Guhle: Jordan Kyrou sort de son silence

Par David Garel le 2025-10-09

Un joueur exceptionnel. Un contrat cadeau de 6 ans et 5,5 M$. Un corps de verre.

Voilà comment résumer le paradoxe Kaiden Guhle, que le Canadien protège comme un diamant brut, mais qui tombe en miettes au moindre contact.

Son retrait de dernière minute contre les Maple Leafs pendant le calendrier préparatoire, sous le prétexte habituel de « maintenance », a relancé un débat qui couvait depuis des mois même s'il est en santé durant ce début de saison régulière : jusqu’où le CH peut-il miser sur un joueur aussi fragile?

Et surtout… pourquoi avoir refusé de l’échanger quand l’occasion en or s’est présentée cet été?

Parce que oui : Jordan Kyrou aurait pu être un Canadien. Et tout ce que ça aurait coûté, c’est Kaiden Guhle.

Cet été, tout Montréal a rêvé. Rêvé d’un top-6 explosif. Rêvé d’un ajout électrisant. Rêvé de Jordan Kyrou, l’ami de Nick Suzuki, qui avait même accepté de lever sa clause de non-échange pour se joindre au CH.

« J’étais un peu nerveux à l’idée d’être échangé… mais aujourd’hui, je suis content de rester ici. Saint-Louis, c’est chez moi. »

Ce que Kyrou ne dit pas, mais que tout le monde comprend : l’échange n’a pas avorté à cause de lui. Il a avorté à cause du CH.

Et plus précisément : parce que le CH a refusé de céder Kaiden Guhle.

Le Serpent Boisvert n’a pas a été cinglant dans le dernier épisode du balado :

« Vous me rendez fous avec Kaiden Guhle. Vous parlez comme si c’était un intouchable. Il est tout le temps blessé! C’est une machine à se blesser. Échangez-le pendant qu’il a encore de la valeur! »

Même Mathias Brunet, habituellement plus nuancé, a fini par admettre qu’il aurait dit oui à un échange pour Dylan Cozens. Et là, tout s’éclaire.

Guhle a une valeur. Mais cette valeur diminue chaque fois qu’il ne joue pas.

Et à Montréal, il ne joue pas assez.

Selon ce qui circule dans les coulisses, plusieurs formations de la LNH ont manifesté un intérêt réel pour Kaiden Guhle:

Mammoth de l'Utah : André Tourigny le connaît bien et l’aime profondément. Il l’aurait même envoyé chercher en jet privé selon Brunet.

Flyers de Philadelphie : à la recherche d’un défenseur gaucher fiable.

Bruins de Boston : toujours à l’affût de profondeur défensive.

Predators de Nashville : Guhle cadrerait parfaitement avec leur style robuste.

Et maintenant?

Les Penguins de Pittsburgh seraient ouverts à discuter d’un échange entre Guhle et… Sidney Crosby.

Échanger Guhle pour Crosby? Le débat fait rage.

Si le nom de Sidney Crosby revient dans les discussions, c’est parce que Kyle Dubas veut rajeunir son noyau, et parce que Crosby lui-même a commencé à semer le doute. S’il levait sa clause, Montréal serait un des seuls endroits où il accepterait de jouer avec le Colorado et Los Angeles.

Mais tu ne sacrifies pas Guhle pour un centre vieillissant comme Crosby ou O’Reilly… Ça n’a pas de sens!

D’autres, au contraire, y voient un geste logique : le CH a besoin d’un vrai deuxième centre. Pas d’un projet. Pas d’un ailier repositionné. Un vrai.

Mais si on échange Guhle, cela doit être pour un jeune centre... pas un projet fini..

Pendant ce temps, dans les bureaux de Kent Hughes, une réalité s’impose : le CH a une congestion indécente à la gauche de la défense.

Kaiden Guhle (5,5 M$ jusqu’en 2031).

Mike Matheson (prolongation à rabais attendue).

Adam Engstrom (NHL-ready).

Jayden Struble (attend que Martin St-Louis envoie Arber Xhekaj dans les estrades).

Arber Xhekaj (déjà dans la niche de Martin St-Louis).

On ne peut pas garder tout ce monde. C’est mathématiquement, et financièrement, impossible.

Et si tu dois sacrifier un joueur… tu sacrifies celui qui est le plus souvent blessé.

Porcelaine de luxe… mais porcelaine quand même...

Le problème de Guhle n’est pas son talent. C’est sa fragilité.

Chaque fois qu’il semble prêt à franchir un cap, une gêne, une inflammation, une blessure l’envoie dans la salle de traitements.

Sa fiche médicale est plus lourde que celle d’un vétéran de 35 ans. Et il a 23 ans.

Un joueur qui ne peut pas compléter un camp d’entraînement, qui est retiré à la dernière minute d’un match préparatoire, c’est un joueur dont on doit se méfier.

Tu ne bâtis pas un top-4 avec un joueur qui passe plus de temps à l’infirmerie qu’en avantage numérique.

Alors, pour qui échanger Guhle?

Mathias Brunet a été clair :

« Pour Dylan Cozens? Oui. Pour un vrai centre #2, je le fais. Mais pas pour n’importe qui. »

C’est là que le débat devient intéressant.

Kyrou aurait été parfait… mais est maintenant hors de portée.

Cozens aurait été logique… mais il est maintenant à Ottawa.

Pavel Zacha? Pas assez talentueux.

Tomas Hertl, Nick Schmaltz? Des pistes explorables. Mais ils sont trop vieux.

Le vrai enjeu : le CH ne peut pas garder Guhle si c’est pour le voir rater 30 matchs par année.

Ce que Simon Boisvert a parfaitement résumé, c’est le principe fondamental :

« Si une autre équipe voit plus gros ton joueur que toi… échange-le. »

Et c’est exactement ce qui est en train de se passer.

La LNH voit encore Guhle comme un défenseur top-4. Stable. Fiable. Prometteur.

Mais à Montréal, on commence à voir ce qu’il est vraiment : un défenseur en porcelaine, aussi fragile que précieux. Un luxe que le CH ne pourra plus se permettre bien longtemps.